Le Tchad a demandé l'assistance du HCR pour les hommes de Bozizé

AFP, GENEVE, 20 déc. 2001 - 21h35 - Le Tchad a demandé l'assistance du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) afin de prendre en charge un groupe d'hommes de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, réfugiés depuis novembre au sud du pays, a-t-on appris jeudi auprès du HCR à Genève.

"Le bureau local du HCR à N'Djamena a été approché par le cabinet du Premier ministre tchadien pour une assistance éventuelle à un groupe d'hommes (présumés fidèles du général Bozizé) qui seraient logés dans des casernes aux alentours de Sahr, dans le sud du Tchad", a indiqué Delphine Marie, porte-parole du HCR.

"Il s'agissait d'un contact préliminaire. Mais nous n'avons pas reçu à ce jour de lettre officielle de demande", a indiqué Delphine Marie.

Le général Bozizé, accusé par la présidence centrafricaine de préparer un coup d'Etat "avec des appuis extérieurs", ainsi que plusieurs dizaines de ses partisans, se sont réfugiés au sud du Tchad, voisin de la RCA, après avoir fui la capitale centrafricaine début novembre. Ces soldats s'étaient opposés par les armes à l'arrestation de l'ancien chef d'état-major.

Le Tchad le considère comme un réfugié politique et refuse de l'extrader, en prônant une solution négociée entre Centrafricains.

Le HCR souligne qu'il ne peut en aucun cas s'occuper de combattants et qu'une série de conditions assez strictes devraient être remplies pour qu'il accepte de prendre en charge les partisans de Bozizé.

Ces soldats devraient en premier lieu être désarmés et faire la demande du statut de réfugié. Un assez long processus d'observation, d'évaluation et d'interviews individuelles, pouvant durer jusqu'à une année, débuterait alors.

Il s'agirait de déterminer s'ils peuvent prétendre au statut de réfugié civil, s'ils sont persécutés dans leur pays, s'ils ont sincèrement stoppé toute activités militaire, s'ils n'ont pas commis de crimes militaires ou de crimes contre l'humanité, etc.

Le HCR rappelle que pour des "raisons humanitaires", il s'est chargé en octobre-novembre du transfert d'un millier d'anciens soldats centrafricains ayant fui dans le nord de la République démocratique du Congo, afin de les séparer des civils centrafricains réfugiés après la tentative de coup d'Etat de mai 2001 à Bangui.

Ces anciens militaires des Forces armées centrafricaines (FACA) avaient ainsi été transférés par le HCR de Zongo (RDC) à Bokilio, également en RDC, dans un site préparé pour les accueillir.

Actualité Centrafrique - Dossier 8