Président Patassé : "Conciliation mais pas d'impunité à travers une amnistie"
AFP, Bangui, 15 déc; 2001 - 13h48
- Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a affirmé sa volonté de "conciliation" en RCA, mais a exclu de garantir toute "impunité à travers une amnistie", vendredi à Bangui, lors de la remise des lettres de créance de la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Centrafrique."Mon souci permanent a été et est de rechercher la conciliation, mais "il ne serait être accepté l'impunité à travers une amnistie après six tentatives de coup d'Etat par des terroristes centrafricains et étrangers", a déclaré le président centrafricain.
Le président Patassé faisait allusion, devant Mme Mattie R. Sharpless, aux trois mutineries militaires de 1996-97, au coup d'Etat manqué du 28 mai 2001 et aux projets ultérieurs de putsch imputés à l'ancien ministre de la Défense Jean-Jacques Démafouth et à l'ex-chef d'état-major François Bozizé.
Le chef de l'Etat centrafricain a assuré que sa participation aux récents sommets de chefs d'Etat de Khartoum, de Libreville et de Yaoundé sur la RCA témoignait de sa "volonté de conciliation".
Le sommet du 3 décembre à Khartoum (Soudan), placé sous l'égide de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (COMESSA), une organisation créée par la Libye, a décidé du principe de l'envoi d'une "force de maintien de la paix" à Bangui.
La réunion de Libreville des 4 et 5 décembre, initiée sous les auspices de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale (CEMAC), a notamment lancé un appel au président Patassé "afin qu'il prenne des mesures d'apaisement compatibles avec ses prérogatives constitutionnelles, y compris facilitant l'adoption d'une loi d'amnistie".
M. Patassé a par ailleurs dit à l'ambassadrice américaine en RCA qu'il comptait sur les Etats-Unis, "en tant que membre du conseil de sécurité de l'ONU, pour le renouvellement du Bureau de l'ONU en Centrafrique (BONUCA) pour la consolidation de la paix en RCA", dont le mandat expire au 31 décembre.
Le Premier ministre Martin Ziguélé attendu le 17 décembre à Paris
AFP, Bangui, 15 déc. 2001 - 13h53
- Le Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, est attendu le 17 décembre à Paris où doit se tenir le 20 décembre une réunion des bailleurs de fonds de la République centrafricaine (RCA), a-t-on appris samedi de source officielle à Bangui.M. Ziguélé rencontrera dès le 17 décembre le ministre français de la Coopération, Charles Josselin, a indiqué la présidence centrafricaine, jointe au téléphone par l'AFP depuis Libreville.
Le Premier ministre centrafricain est rentré le 11 décembre à Bangui d'une visite de travail d'une semaine aux Etats-Unis où il s'est entretenu avec des représentants de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI).
La RCA a signé le 1O octobre à Washington un accord intérimaire de six mois avec le FMI qui a fait l'objet d'une lettre d'intention lui permettant de rester en rapport avec cette institution.
Elle attend par ailleurs des décaissements de la BM pour pallier les lourds contre-coups économiques du coup d'Etat manqué du 28 mai dernier et des troubles armés générés début novembre par l'affaire de l'ancien chef d'état-major de l'armée, François Bozizé.
Le porte-parole de la présidence centrafricaine, Prosper Ndouba, a par ailleurs souligné samedi que la récente revue de presse d'un journaliste de la presse présidentielle soupçonnant la France de soutenir François Bozizé "ne reflète pas la position officielle de la présidence et n'engage que son auteur".
"La présidence centrafricaine ne soupçonne pas la France dans l'affaire Bozizé et n'a pas à commenter des coupures de presse", a déclaré M. Ndouba.
S'inspirant d'un article du journal camerounais Le Messager, un journaliste de la presse présidentielle avait affirmé le 13 décembre qu'il existait un lien entre la récente visite d'un général français au Cameroun et au Tchad et l'affaire Bozizé, ce que l'ambassade de France au Tchad a formellement démenti.
M. Bozizé "semble entretenir des liens serrés avec certains milieux politiques français hostiles au régime de Bangui", avait ajouté le journaliste.
La presse présidentielle soupçonne la France de soutenir Bozizé
AFP, Bangui, 12 déc. 2001 - 18h27
- La presse présidentielle centrafricaine a affirmé jeudi qu'il existerait un lien entre la visite récente au Tchad et au Cameroun du général français Pierre Job, et l'affaire de l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé, réfugié au Tchad.Intervenant à plusieurs reprises depuis mercredi sur la radio et la télévision publique centrafricaine, le journaliste de la presse présidentielle a affirmé que la "visite de travail très lourde" du chef d'état-major de l'armée de l'Air française avait "des liens étroits avec l'affaire Bozizé".
L'ambassadeur de France à N'Djamena, Jacques Courbin, interrogé par l'AFP, a démenti "tout lien direct ou indirect" entre la récente visite "purement technique" du général Job au Cameroun et au Tchad et l'affaire Bozizé.
"Le général Job est allé à Garoua (nord-Cameroun) pour visiter le pôle aéronautique inauguré cette année par le président (français, Jacques) Chirac, et il est venu à N'Djamena rencontrer les éléments militaires français stationnés à la base aérienne de N'Djamena", a-t-il indiqué.
Le journaliste de la presse présidentielle centrafricaine, disant se fonder sur un article récent du journal camerounais, Le Messager, a déclaré que François Bozizé, soupçonné par Libreville d'avoir préparé un coup d'Etat, "semble entretenir des liens serrés avec certains milieux politiques français hostiles au régime de Bangui".
Le président Patassé a "plus d'une fois affirmé voir la main de l'ancienne métropole derrière les auteurs des différents soulèvements armés et du coup d'Etat manqué perpétré par l'ancien président André Kolingba", a rappelé le journaliste.
"C'est donc à juste raison que l'on est porté à croire aujourd'hui que les français sont décidés à récidiver à travers l'ancien chef d'Etat-major des FACA, même si celui-ci affirme toujours qu'il n'a aucune ambition politique", a ajouté le commentateur.
"Deux capitales occidentales n'ont de cesse de reprocher au président Patassé son rapprochement avec le colonel Kadhafi", a-t-il encore dit, en référence à la présence d'un contingent militaire libyen à Bangui depuis le coup d'Etat avorté du 28 mai dernier.