Une force de maintien de paix réclamée pour la République Centrafricaine
L'OUA avalise l'envoi d'une force de maintien de la paix en Centrafrique
"C'est une grande victoire pour l'Afrique que l'organe central ait décidé d'envoyer une force de maintien de la paix en Centrafrique", a déclaré Agba Otikpo Mé Zo Dè, dans un entretien enregistré à Tripoli par la radio nationale centrafricaine.
"Car, comme vous le savez, on nous parle de dialogue, mais ce dialogue ne peut se faire que dans un cadre apaisé", a-t-il ajouté, au lendemain d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'organe central de l'OUA pour la prévention des conflits, samedi et dimanche dans la capitale libyenne.
"Nous avons demandé aux Nations unies d'intervenir auprès de la communauté internationale pour financer cette force" en raison du coût élevé d'une telle opération, a précisé le ministre centrafricain.
Le principe de l'envoi d'une force de maintien de la paix en RCA, sous l'égide de la Communauté des états sahélo-sahariens (COMESSA), avait été décidé début décembre à Khartoum, lors d'un sommet de chefs d'Etat de cette organisation créée par la Libye.
"Certains pays de la COMESSA ont déjà décidé d'envoyer un contingent à Bangui; dans une ou deux semaines, les premiers éléments vont arriver", a souligné le ministre centrafricain des Affaires étrangères.
Selon le ministre libyen de l'Unité africaine, Ali Abdessalam Triki, interviewé à Tripoli par la radio centrafricaine, le Soudan, le Mali et le Burkina Faso devraient notamment participer à cette force.
L'agence de presse libyenne JANA avait indiqué dimanche que la réunion des ministres de l'OUA s'était conclue par un appel aux adversaires en RCA à entamer un dialogue pour résoudre leurs différends.
Patassé réclame l'envoi d'une force de maintien de la paix en RCA
Le président Patassé a émis ce souhait devant une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'organe central de l'OUA consacrée aux mécanismes de prévention et de règlement des conflits.
"Mes prédécesseurs n'ont jamais admis leurs défaites aux consultations populaires et ils m'empêchent ainsi de gouverner depuis plusieurs années. La présence d'une force de maintien de la paix s'avère indispensable pour asseoir une paix durable en RCA", a déclaré M. Patassé, cité par la radio nationale, aux ministres réunis depuis samedi dans la capitale libyenne.
Le président centrafricain a par ailleurs estimé qu'il n'y avait "pas de divergence de vue" à ce propos entre les sommets de chefs d'Etat qui se sont tenus courant décembre à Khartoum et à Libreville sur la crise en RCA.
"Le sommet de Khartoum a préconisé l'envoi de cette force à laquelle la Libye et le Soudan comptent participer, et celui de Libreville a mis en place une commission politique, chargée de régler la crise centrafricaine", a-t-il rappelé.
Selon la radio centrafricaine, le ministre zambien des Affaires étrangères, qui préside les travaux, a toutefois relevé que l'envoi de cette force "posait un problème de moyens logistiques et financiers".
Un contingent militaire libyen est présent à Bangui pour soutenir le régime de M. Patassé, depuis la tentative de coup d'Etat dont il a été victime le 28 mai 2001
Le président centrafricain a par ailleurs assuré que l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, François Bozizé, réfugié depuis novembre dernier au Tchad, pourrait bientôt regagner Bangui, et il s'est de nouveau engagé à garantir sa sécurité.
Il a également réitéré son appel au retour des réfugiés centrafricains en RDCongo".
L'OUA appelle les parties en conflit en RCA à entamer un dialogue
Dans un communiqué rendu public à l'issue de ses travaux à Tripoli, cet organe a "exhorté les parties en conflit en RCA à résoudre leurs différends par le dialogue (...) pour trouver des solutions acceptables pour tous".
Il a salué les "appels lancés par les autorités de la RCA en faveur de l'unité nationale et les tentatives d'assainir le climat politique et social dans le pays, notamment la décision de mettre fin à toutes les mesures prises contre l'ancien chef d'état-major François Bozizé".
L'organe a souligné son rejet "des changements non-constitutionnels de gouvernements" et la nécessité de "consolider la démocratie et les droits de l'Homme" en RCA.
En outre, il a encouragé "les autorités à poursuivre les réformes économiques recommandées par les institutions internationales" et à oeuvrer "pour améliorer l'autorité gouvernementale et la gestion des ressources du pays."
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'est entretenu vendredi soir à Tripoli avec le président centrafricain Ange-Félix Patassé. La Libye est impliquée dans la médiation entre M. Patassé et son ex-chef d'état-major François Bozizé, réfugié au Tchad depuis novembre.