Quatorze députés de l'opposition suspendus pour "absentéisme"
AFP, Bangui, 1O jan 2002 - 16h54
- Quatorze députés centrafricains appartenant à trois partis de l'opposition ont été suspendus de leurs fonctions par le président de l'Assemblée nationale, Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, pour "absentéisme chronique", a-t-on appris jeudi de sources concordantes.Cette information, révélée par le journal "L'Echo de Centrafrique", a été confirmée par M. Dondon Konamabaye qui a justifié sa décision par l'application du règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
"Quand les députés se sont absentés pendant deux sessions ordinaires, leurs indemnisations sont suspendues jusqu'à ce qu'ils reprennent leur siège", a-t-il déclaré à l'AFP.
Sur les 14 députés suspendus, huit appartiennent au Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) d'André Kolingba, considéré par les autorités comme l'instigateur du coup d'Etat manqué du 28 mai 2001.
Ces députés du RDC ont fui la capitale, pendant ou après la tentative de putsch, pour se réfugier en République démocratique du Congo (RDC), au Congo-Brazzaville, au Cameroun ou en France.
Parmi les autres parlementaires sanctionnés, figurent aussi Charles Massi, président du Forum démocratique pour la modernité (Fodem), qui a quitté Bangui depuis plusieurs mois pour des raisons de santé, et Me Henri Pouzère, avocat centrafricain au barreau de Libreville et résidant au Gabon depuis plusieurs années.
"M. Massi n'est pas bien rétabli, mais je n'ai pas été saisi par un document attestant de son état de santé", a souligné le président de l'Assemblée.
Deux des quatre derniers "absentéistes" sont Charles Armel Doubane et Etienne Kezza Koyangbo Cimossi, de l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP).
Si le premier n'a pas voulu regagner le pays au terme d'un stage en France, M. Koyangbo Cimossi a en revanche fui Bangui pour échapper à une arrestation menée par l'Unité de sécurité présidentielle.
Membre de l'ethnie yakoma, comme André Kolingba, il s'était fait remarquer à l'Assemblée nationale, quelques jours avant la tentative de putsch, par un discours au vitriol retraçant la gestion "désastreuse" du régime du président Ange-Félix Patassé.