Ramassage du coton: l'Etat en appelle au patriotisme des transporteurs

AFP, Bangui, 22 avril 2002 - 19h26 - Le gouvernement centrafricain a appelé lundi les transporteurs du pays a faire preuve d'un "sursaut patriotique" en aidant au ramassage de la récolte annuelle de coton, menacée par les pluies.

"Le chef de l'Etat attend de vous un sursaut patriotique pour sauver la campagne cotonnière", a déclaré le ministre centrafricain à la Promotion du monde rural, Salomon Namkosséréna, lors d'une rencontre avec le Groupement des transporteurs centrafricains (GTC).

Les transporteurs ont promis de se réunir mardi pour décider de leur réponse à l'appel gouvernemental.

"Il faut que le coton soit enlevé avant que les grandes pluies ne s'installent", a ajouté le ministre, appelant les transporteurs à pallier les carences de la Société cotonnière centrafricaine (SOCOCA), en plein marasme.

Le ministre centrafricain a souligné que "les difficultés financières de la SOCOCA, ne lui ont pas permis de renouveler son parc automobile vieux d'au moins 15 ans. On a remis quelques véhicules en marche qui fonctionnent tant bien que mal; mais pendant ce temps il y a les paysans qui attendent", a-t-il dit, déplorant que la SOCOCA ne parvienne "pas à assurer convenablement le transport du coton des plantations vers les usines".

D'importantes quantités de coton sont en ce moment exposées aux pluies, de retour depuis un certain temps en RCA, et la qualité de la récolte "s'en trouvera affectée", a ajouté le ministre.

Les difficultés de la SOCOCA sont en partie liées au retrait, courant 2000, de son partenaire français, la Compagnie française de développement textile (CFDT).

Un consultant de la Banque Mondiale (BM) a proposé la semaine dernière aux autorités centrafricaines la création d'une nouvelle société cotonnière en Centrafrique, avec l'aide de partenaires extérieurs, afin de redynamiser une filière en plein déclin.

Principal produit d'exportation de la RCA après le diamant et le bois, le coton a connu une production en dents de scie qui est passée de 28.OOO tonnes en 1970, à 12.OOO tonnes en 1993, avant de remonter à 46.5OO tonnes en 1998 pour tomber à nouveau aux alentours de 20.000 tonnes en 2000 et 2001.

En fin de semaine dernière, une source proche du ministère de l'Agriculture avait indiqué à l'AFP que la production pourrait chuter jusqu'à 10.000 tonnes en 2002, en raison de la faiblesse des récoltes et des difficultés actuelles de ramassage.

Cette situation éprouve particulièrement les populations rurales de la préfecture de l'Ouham (nord-ouest), la plus peuplée de ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale.

La Centrafrique est confrontée depuis plusieurs années à une désastreuse situation économique, aggravée par les conséquences d'une tentative de coup d'Etat, le 28 mai 2001.


Actualité Centrafrique - Dossier 9