Des Centrafricains en exil créent un "front" pour le retour à la paix

AFP, Ibreville, 27 mars 2002 - 13h13 - Des Centrafricains en exil à Paris ont créé un Front pour la restauration de l'Unité nationale et de la Démocratieafin de sortir leur pays de la crise provoquée par la tentative de putsch du 28 mai 2001, selon un communiqué transmis mercredi à l'AFP à Libreville.

Ce Front a été créé "en vue de la mobilisation de toutes les bonnes volontés pour le retour à la paix et à l'Etat de droit", indique ce communiqué, daté du 25 mars et signé par le coordonnateur général du FRUD, le député d'opposition Charles Massi.

"Le président (Ange-Félix) Patassé n'a pas jugé utile de prendre les initiatives nécessaires pour un règlement pacifique de la crise", explique le FRUD, qui dénonce une "dérive dangereuse".

L'Assemblée générale constitutive du FRUD, qui s'est tenue dimanche à Paris, "apporte son soutien à la proposition des chefs d'Etat de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), privilégiant la voie du dialogue politique pour un règlement global", ajoute ce texte à propos du sommet de la CEMAC organisé à Libreville les 4 et 5 décembre 2001.

Elle rejette en revanche "tout déploiement de troupes de maintien de la paix qui ne serait pas le résultat d'un consensus national", en référence à la force que la Communauté des Etats sahélo-sahariens (COMESSA) entend déployer.

"Nous souhaitons organiser une table ronde avec l'ensemble des forces vives de la Nation", a expliqué par téléphone M. Massi.

Ce dernier a souhaité la participation des "représentants des groupes armés" dirigés par les anciens généraux André Kolingba et François Bozizé, aujourd'hui en exil.

Bangui impute la tentative de putsch du 28 mai dernier à l'ex-président Kolingba, tandis que l'ancien chef d'état-major Bozizé s'est vu accusé quelques mois plus tard d'avoir fomenté un complot parallèle, rappelle-t-on.

"L'opposition en Centrafrique est muselée", a par ailleurs affirmé M. Massi, en France depuis avril 2001.

Le député, qui avait quitté son pays pour la France avant la tentative de coup d'Etat, se considère aujourd'hui en exil en raison de "l'absence de conditions de sécurité satisfaisantes".