Martin Ziguélé appelle ses compatriotes en fuite à rentrer chez eux
Le Premier ministre centrafricain Martin Ziguélé a appelé mercredi ses compatriotes toujours en fuite après la tentative du coup d'Etat du 28 mai à rentrer chez eux tout en leur demandant de "ne pas céder à la panique sur la base de rumeurs".
"Nous ne pouvons pas accepter que nos compatriotes vivent dans la forêt, à l'étranger, ou en exil", a déclaré M. Ziguélé en visitant les quartiers sud-ouest de Bangui encore vidés de la majorité de leurs occupants à la suite du putsch manqué.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), quelque 25.000 Centrafricains ont fui leur pays après le 28 mai et trouvé refuge dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC). Outre ces réfugiés, 60 à 70.000 personnes ont fui à l'intérieur du pays, toujours selon le HCR.
L'attaque contre la résidence du président centrafricain Ange-Félix Patassé avait fait des dizaines de morts et entraîné une vague de répression de l'armée contre les membres de l'ethnie Yakoma à laquelle appartient l'auteur désigné du putsch, André Kolingba.
Ces exactions rapportées par de nombreux témoignages entretiennent depuis un climat de peur dans le pays.
Selon M. Ziguélé, "les populations ne doivent pas se laisser gagner par les rumeurs. Parce qu'il y'a beaucoup de rumeurs dans tout ce qui se dit et il ne faut pas que les populations cèdent à la panique sur la base de ces rumeurs. Il faut qu'elles réintègrent leurs maisons et vaquent à leurs occupations"
"S'il y a des insuffisances dans le dispositif sécuritaire que le gouvernement met en place pour rassurer nos compatriotes, ou s'il y a des excès qu'ils constatent, il faut qu'ils nous les signalent pour que nous puissions prendre les dispositions idoines pour leur permettre de vaquer à leurs occupations", a-t-il poursuivi.
La visite du Premier ministre, la première depuis les évènements d'un responsable centrafricain dans les quartiers sud-ouest de Bangui, intervient alors que de nombreux témoignages font toujours état de "comportements hostiles" de soldats loyalistes envers ces populations.
(AFP, Bangui, 4 juillet 2001 -
18h39)