Centrafrique
Il est cruel
et criminel de chercher à assouvir ses propres désirs en prenant en otage son
propre peuple.
Il est cruel
et criminel de vouloir régler ses contradictions en prenant en otage tout un
peuple et en l'affamant.
Il est cruel
et criminel de détourner le bien public pour des intérêts éphémères, ludiques,
et de pousser au dépérissement par des moyens machiavéliques ses
concitoyens.
Il est cruel
et criminel de s'autoproclamer juge et parti, d'être au four et au moulin, de
faire et défaire à son gré ce que le peuple ou le mandant a librement consenti
ou choisi.
Il est cruel
et criminel de refuser de rendre compte des ses actes et de refuser la
tolérance.
Il est cruel
et criminel de livrer son pays comme une proie aux appétits des voleurs, des
rapaces, et pire d'en être complice.
Il serait
juste de réunir tous les enfants du pays sans équivoque, sans discrimination et
rechercher ensemble la bonne porte de sortie.
Le moment
est désormais venu pour que la centrafricaine et le centrafricain se mettent à
panser les plaies.
La rancune
et les règlements de compte ne pourront que nourrir la détresse de
Hier,
« Terra incognita »,
Le pays
souffre mais nul n’entend ses cris et gémissements. Il vogue en déperdition sous
l'œil de ses élites, de ses leaders occupés à des besognes égoïstes. Les projets
peuvent attendre qu’un hypothétique bailleur de fonds vienne les réaliser.
A bien
d’égards, le pays est en retard. Il se retrouve projeté, selon le classement
mondial de l’indice de développement humain (IDH), à l’avant-dernière place. Les
décideurs politiques, les gouvernants le savent pourtant. La question,
inlassablement, revient, et invariablement, les débatteurs avec une certaine
malice s’observent, tournent en rond.
Combien de
temps faut-il, combien de morts faut-il pour que les gouvernants, les politiques
et la communauté internationale prennent conscience du drame qui se joue en
Centrafrique ? Les cris des victimes devant l'effondrement continuent à s'élever
et toujours sans échos. Comme ultime solution, un groupe prépare pour sa part la
disparition de
La
restauration de confiance et le regain de dignité sont à rudes épreuves. La
famine, des maladies oubliées, sont de retour. Des voix s'élèvent contre la
confiscation du pouvoir et les richesses bradées. Nous voilà à la case de départ
au milieu des ruines. Qui aura à payer plus chèrement le prix de l'insouciance
et de la cupidité ? Sans nul doute, ce seront et avant tout, les enfants non
scolarisés, mal nourris, sans soins, les femmes violentées, violées. Il n’y a
pas d’horizon radieux pour cette jeunesse, car elle est sans avenir.
Par un
soubresaut inespéré et pour le bonheur de tous, les filles et les fils du pays,
malgré l'asphyxie et d’agonie, doivent se retrouver, s'asseoir autour d'une
grande table ou d'un grand feu de bois, pour parler sans détour. Ainsi, dit
le Roi Ghezo d'Abomey : « Si tous les
fils du Royaume venaient par leurs mains assemblées boucher les trous de la
jarre percée, le pays serait sauvé. »
Malgré tout
il y a de l’espoir. Angoissé, souffrant, le Centrafricain voudrait bien voir le
bout du tunnel ou émerger du fond des eaux abyssales au risque de se noyer.
Paradoxalement, c'est le commandant de bord qui amarre et se dirige vers une
destination incertaine. Il se met à appeler au secours, voguant à vue sans
boussole : le commencement de la dérive ou l’éternel
recommencement.
Il est
naturel de rêver. Toutefois, l'impression et le mirage n'auront pas à se
confondre avec la réalité.
Il me vient
à l’esprit un souvenir en cette période anniversaire de
" Dans
l'écrin des vertes collines
Tu te blottis comme un joyau
Tu t'étires le
long de l'eau
Du fleuve couleur d'opaline.
Tu changes
avec les saisons
Et tu prends de nouveaux visages
Que ta parure de
feuillages
Verts ou roux, donne à tes maisons.
Tes jardins,
tes places publiques
Remplies de verdure et de fleurs
Te donnent un air
bucolique
Plein de charme et de douceur.
Coquette
comme une courtisane,
Tu attires les visiteurs
Et tu leur promets le
bonheur
Liant leur cœur avec tes lianes.
Quand le jet
d'eau de tes fontaines
Monte dans l'air chaud de la nuit
Il chante tes
joies et tes peines
Et murmure ton nom : BANGUI.
"
Victime des
brûlis, de braconniers et de coupeurs de bois, transpercée par des bulldozers
pour des lotissements en dépit de bons sens, Gbazabangui la verte colline
présente aujourd’hui un visage de désolation. Bangui toute entière a peur de
perdre définitivement sa couverture verdoyante, sa faune, sa flore. C’est aussi
la crainte de glisser, de s’écrouler et de voir
Bangui,
C'était au
temps où la ville
Se faisait belle
La ville recherchait le bonheur
Elle
resplendissait, chantait
Riait, mais
vite vinrent des heurts
Bouleversant le beau visage
Bangui la coquette se
leurre
Crie sa douleur, se meurt
Comme un zombie, court, vacille,
Tente de se relever, les yeux
hagards
Livides, s'oriente vers un hangar
Mis à sac, recherchant le
réconfort évanoui.
Victor
Bissengué
Qu’advient-il
de ce Territoire désigné naguère Oubangui-Chari
Selon
l’évolution de la situation de
« Les
régions formellement déconseillées sont indiquées en rouge (ou gris foncé). Les
régions indiquées en orange (ou en clair) sont déconseillées sauf raisons
professionnelles impératives. »
Que l’année
2011 soit une année apaisée, fasse date dans l’Histoire pour un dessein, le
sursaut salutaire de
Abel Goumba,
David Dacko, Jean-Bedel Bokassa, André Kolingba, Ange-Félix Patassé, François
Bozizé, auront marqué durablement et de manière très contrastée la vie des
citoyens de ce pays.
Les cinq
verbes de Barthélemy Boganda, président fondateur de
Bon
Anniversaire, Bonne Chance à
© Victor Bissengué, (
29 novembre 2002, 01 décembre 2010)