APPEL DE MARTIN ZIGUELE EN FAVEUR DES
ENFANTS CENTRAFRICAINS QUI MEURENT DE FAIM
Depuis des mois, des milliers de Centrafricains, en particulier ceux vivant dans
les préfectures de
Près de 700.000 enfants de moins de 5 ans de cette région sont dans une
situation considérée par les agences du système des Nations Unies tels que l’OMS
et l’UNICEF comme inacceptable car les niveaux de malnutrition
enregistrés sont nettement supérieurs aux seuils d'urgence fixés par les
standards internationaux. Beaucoup d'entre eux glissent même vers l'extrême
limite de la survie. 16% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition
aiguë et 6,6% de malnutrition aiguë sévère. Leur triste sort mérite une
attention plus soutenue de la communauté internationale et des pays amis et
partenaires au développement de
La principale activité économique dans la zone étant polarisée sur
l'exploitation minière, à tel point que la population est amenée à importer les
produits alimentaires d'autres régions, essentiellement de l’Ouham-Pendé qui
malheureusement se trouve également sinistrée par les conséquences de plusieurs
années de troubles politico-militaires. De nombreux bureaux d'achat d'or et de
diamant ont été arbitrairement fermés ces derniers mois. Un grand nombre
d'artisans miniers ont été brutalement privés de leur emploi, les laissant sans
aucune autre source de revenu. Cela a entraîné ipso facto une grave crise sans
précédent dans le secteur minier. Cette crise qui touche principalement la
source de subsistance pour la majorité de la population qui ne peut plus faire
face aux besoins alimentaires les plus élémentaires.
50% des Centrafricains ne mangent qu'une fois par jour une nourriture quasi
exclusivement à base de manioc. En dépit de conditions agro-écologiques
favorables, le régime alimentaire est pauvre et la malnutrition, chronique. A
cette sévère malnutrition, il faut également déplorer la gravité de la
situation sanitaire, caractérisée par la prévalence d'autres maladies
meurtrières comme le paludisme, la tuberculose, les diarrhées ou le sida, le
tout couronné par un système national de santé très délabré. Faute de
pouvoir les payer, une bonne partie de la population n’a pas la plupart du
temps, accès au minimum de soins médicaux.
Certaines organisations humanitaires tentent tant bien que mal de faire face à
la situation ont ouvert ces dernies temps des programmes de prise en charge des
cas les plus graves de milliers d’enfants sévèrement
dénutris.
Je lance un solennel et vibrant appel à tous les pays amis de
- pour venir en aide aux enfants centrafricains en danger de mort,
- pour appuyer les efforts des ONG humanitaires par une forte mobilisation de la
communauté internationale.
Faute de cela, des centaines de milliers d’enfants centrafricains sont condamnés
à une mort lente et certaine, dans cette inadmissible et silencieuse
indifférence, à l’heure où de très hautes personnalités de ce pays fêtent leurs
anniversaires en distribuant à la volée des billets de banques. Pensent-ils à
ces enfants, à nos enfants, dont certains pourraient être sauvés avec le dixième
de ces dépenses ostentatoires ?
Bangui, le 19 octobre
2009
Martin
ZIGUELE
Président du
MLPC
(Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain)