DECLARATION DU COMITE D’ACTION POUR LA CONQUETE DE LA DEMOCRATIE EN CENTRAFRIQUE (CACDCA) SUR LE COUP D’ETAT DU DIMANCHE 24 MARS 2013

 

 

 Lundi, 24 Mars 2013

 

Le Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA) prend acte, avec satisfaction, de la fuite, du pouvoir, de François BOZIZE, lequel, depuis mars 1982, a imposé au peuple centrafricain, par son coup d’Etat radiophonique suivi de l’attaque de la SOCADA de BOSSANGOA, le calvaire des lugubres conséquences de rebellions successives qui l’ont amené à s’emparer, finalement, du pouvoir le 15 mars 2003.

Le Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA) avait dès 2003 condamné l’accession au pouvoir de François BOZIZE par la violence des armes. Tous ceux qui avaient naïvement cru aux élucubrations de BOZIZE, pour s’imaginer, à l’époque, que son installation au pouvoir allait faire de lui un démocrate, n’avaient pas tardé à se remettre à l’évidence face à la dictature abjecte que celui – ci n’a pas hésité à instaurer à la tête de la République Centrafricaine, aussitôt adoubé par les « démocrates autoproclamés ».

 Le Comité d’action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA) condamne fermement le coup d’Etat du 24 mars 2013, ainsi que les violences et les pillages qui l’ont accompagné.  Le Comité d’action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique appelle au calme et au respect des personnes et des biens.

Le Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA)  souligne que les auteurs de violations du droit humanitaire international et des droits humains, en particulier les actes de torture, les exécutions sommaires, les violences sexuelles, devront être tenus pour responsables de leurs actes.

Le Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA)  rappelle que de telles violations […] peuvent être considérées comme des crimes au regard du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI), à laquelle la République centrafricaine est partie.

Le Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA) appelle l’ensemble des responsables centrafricains à engager rapidement un dialogue politique véritable et sans exclusive, afin de permettre le retour à la légalité, à la cohésion nationale et à la paix civile, ainsi que le prompt rétablissement de la démocratie.

Le comité d’Action pour la Conquête de la démocratie en Centrafrique demande au Gouvernement d’Union Nationale de Transition de se rendre immédiatement dans les camps de réfugiés situés au-delà de nos frontières pour s’enquérir de la situation des milliers de nos concitoyens contraints à l’exil pendant les évènements qui ont conduit au coup d’Etat, pour leur apporter le soutien moral dont ils ont besoin en ce moment face aux dramatiques épreuves qu’ils sont en train de vivre hors de chez eux.

Le Comité d’action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA) réitère son plein soutien à l’action du Représentant du Secrétaire général des Nations Unies, à la tête du Bureau des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BONUCA).  Le CACDCA  renouvelle son appui aux efforts de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), en déplorant les pertes subies par la force régionale, ainsi qu’à ceux de l’Union africaine à qui il demande de poursuivre son assistance au peuple centrafricain.

Le Comité d’action pour la conquête de la démocratie en Centrafrique (CACDCA) demande au Gouvernement d’Union Nationale de transition de se donner rapidement une feuille de route, cadre de référence à l’action gouvernementale pour cette période de transition.

L’élaboration de ladite feuille de route devant se faire sur la base d’un processus participatif impliquant toutes les forces vives de la nation.

Elle doit s’articuler autour de deux missions essentielles :

-    le rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national,

-    l’organisation d’élections libres et transparentes.

Dans le cadre du rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, le Gouvernement d’union Nationale de transition doit poursuivre les objectifs suivants :

-    la libération des zones sous contrôle des groupes armés avec d’autres forces militaires bilatérales, régionales ou internationales ;

-        le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des éléments centrafricains ayant participé aux rébellions ;

-        la libération sans condition des enfants soldats et leur prise en charge immédiate dans le cadre d’un dispositif de réinsertion d’urgence encadrée ;

-    la mise en place d’un dispositif de défense et de sécurité permettant d’assurer la paix et la quiétude ;

-    la restructuration de l’Armée, la formation  du personnel militaire et la mise à niveau des équipements;

-    l'organisation de discussions avec les différentes composantes de la nation qui ne mettent en cause ni la laïcité, ni l'intégrité du territoire de la République centrafricaine;

-    l’organisation du retour de l’Administration dans les zones désertées par les agents de l’Etat;

-    le retour volontaire des réfugiés et déplacés des régions victimes des exactions et la prise en charge de leur insertion sociale ;

-    l’organisation de dialogues intercommunautaires ;

-    la lutte contre l’impunité ;

-    la mise en place d’une commission nationale de dialogue et de réconciliation.

Dans le cadre de l’organisation d’élections libres et transparentes, le Gouvernement d’Union Nationale de transition doit poursuivre les objectifs suivants ;

-    la transparence, la crédibilité et la participation des électeurs aux prochaines élections municipales, législatives et présidentielles sur toute l’étendue du territoire ;

-    la neutralité des organes de la Transition qui écarte le Président de la République par issu du coup d’Etat, le Premier Ministre et les membres du Gouvernement des élections présidentielles et législatives ;

-    l’adoption de textes relatifs au régime général des élections, à la communication audiovisuelle, au régime de la presse, à la répartition équitable du temps d’antenne et au statut des partis de l’opposition;

-    la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

-    l’établissement du fichier biométrique et des cartes d’électeurs ;

-    l’établissement d’un chronogramme indicatif.

Outre la réalisation de ces deux missions, le Gouvernement mettra en œuvre les actions appropriées pour atteindre les objectifs suivants :

-    l’instauration définitive de la paix  et de la sécurité sur l’ensemble du territoire ;

-    la préservation de la paix sociale ;

-    le redémarrage de l’économie ;

-    la consolidation de l’Etat de droit et la protection des droits humains en particulier ceux des femmes et des enfants victimes de violences ;

-    le rétablissement de la coopération au développement, la lutte contre la corruption ;

-    la réhabilitation des Régions du Nord et l’amélioration des conditions de vie des populations vivant dans l’arrière pays ;

-    la sauvegarde de la cohésion nationale.

Champigny, LE 24 MARS 2013

LE PRESIDENT DU CACDCA, 

F.PASSEMA ENDJIAGO