POUR
LE RESPECT DU DROIT DES CENTRAFRICAINS,
ET
POUR UNE SORTIE DE CRISE PACIFIQUE, HONORABLE ET
EQUITABLE
Le 29 Mars
2013
Nous,
intellectuels Centrafricains et nos amis africains, soussignés, tenons à
interpeller
Le
20 mars 2013
Le
25 mars 2013, le Secrétaire général
de l’ONU et Conseil de sécurité ont fermement condamné les attaques récentes et
la prise de pouvoir par la force en République centrafricaine perpétrées le 24
mars dernier par la coalition de
L'Union
Africaine quant à elle a annoncé plus tôt ce même lundi 25 mars, avoir suspendu
«
Le Conseil décide de suspendre immédiatement la participation de
Le
Conseil de l'UA demande « la restauration immédiate de l'ordre constitutionnel
dans le pays et dénonce la décision unilatérale et injustifiée de
«
Le Conseil demande à tous les États-membres de prendre les mesures requises pour
isoler totalement les auteurs du changement anti-constitutionnel en République
centrafricaine et de faciliter l'application de toute autre mesure qui serait
prise par l'Union africaine, y compris le jugement des auteurs de ce changement
anticonstitutionnel de gouvernement », poursuit le
communiqué.
L’UA
exhorte également ses « partenaires internationaux notamment le Conseil de
sécurité de l'Onu et l'Union européenne à prendre des mesures fermes contre les
putschistes ».
Au
nom des exigences de la rigueur et de l’honnêteté intellectuelle, de la justice
et du droit, de la démocratie et de la paix, de la dignité de l’Afrique et des
Africains, dont nous tenons à être des défenseurs, nous leur
disons :
1)
Nos profonds regrets pour la perte subie par le contingent Sud Africain dans son
soutien à la protection de BOZIZE qui reste le seul responsable de ce carnage
qui n’aurait jamais eu lieu si les accords de Libreville avait été respecté à la
lettre, en particulier par l’Afrique du Sud à qui ces accords demandaient de
retirer sa troupe de
En
soutenant à la fois les accords de Libreville et l’Afrique du Sud qui a violé
ces accords, le Conseil de Sécurité de l’ONU étale à la face du monde ses
propres contradictions, son manque
de crédibilité, et sa partialité au profit des plus forts et au détriment des
plus faibles.
2) Le principe de subsidiarité est un
principe politique et social selon lequel la responsabilité d'une action
publique, lorsqu'elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité
capable de résoudre le problème d'elle-même. Il va de pair avec le principe de
suppléance, qui veut que quand les problèmes excèdent les capacités d'une petite
entité, l'échelon supérieur a alors le devoir de la soutenir, dans les limites
du principe de subsidiarité (Voir Wikipédia).
Dans
la grave crise malienne qui mis en danger l’intégrité territoriale et la
souveraineté d’un pays membre de l’Union Africaine où le silence de l’Union
Africaine a été étourdissante , cette dernière s’est abritée derrière le
principe de subsidiarité dont jouit
Le
fait que l’Union Africaine et le Conseil de sécurité de l’ONU aient réitéré leur
soutien aux accords de Libreville signés sous les auspices de
Par
contre, malgré le prestige qui a auréolé
A
quel jeu joue l’Union Africaine instrumentalisée par l’Afrique du
Sud ? C’est la question à
laquelle l’institution devra répondre pour gagner en crédibilité. Il faut
rappeler que la politique extérieure de l’Afrique du Sud n’a pour logique que de
s'opposer aux pays colonisateur sans pour autant faire une analyse objective et
non partisane de la situation qui prévalait en République Centrafricaine sous le
règne de Bozizé parvenu au pouvoir par coup d’Etat et qui fêtait chaque année
cet anniversaire alors qu’il prônait avoir gagné les élections régulièrement. Un
Président élu a-t-il encore des raisons de fêter un coup d’Etat l’ayant
porté au pouvoir? Cette pratique aux antipodes de tout comportement démocratique
était la démonstration de la pratique despotique qui a conduit à l’échec du
système Bozize si besoin était encore de le rappeler. L’Union Africaine
instrumentalisée par Les Autorités Sud Africaines avait fait le choix de
défendre l’indéfendable en violant sciemment le principe de
subsidiarité.
3)
Nous ne trouvons « aucune base juridique recevable » aux différentes
prises de position, de décisions, des sanctions et des menaces de la
« Communauté Internationale »
contre les autorités autoproclamée, et nous trouvons plutôt que ces
prises de position, de décisions, des sanctions et des menaces cachent des
contradictions et une hypocrisie insoutenables.
En
effet, nous estimons notamment que la défense de la légalité constitutionnelle
en RCA sous le Président Bozizé est dénuée de tout fondement puisque les
dernières élections organisées avec le soutien de l’Union Européen et autres
partenaires de
En
effet, en République Centrafricaine, l’opposition politique en tête le FARE-2011
(Front pour l’Annulation et
Ainsi
les partisans du FARE 2011 établis en France et à travers le continent africain
n’avaient cessé de rappeler qu’en 2010 à l’aube des préparatifs de ces
élections, les partis d’opposition regroupés dans le CFC (Collectif des Forces
du Changement) avaient rendu publics ses réserves sur le mode d’organisation des
élections par un monsieur
entièrement à la solde du général BOZIZE.
Les
politiques et la société civile n’avaient cessé de relever les incohérences dans
la préparation et l’organisation de ces élections, de prévenir les partenaires
au développement sur les risques d’échec du processus démocratique en République
Centrafricaine. Cet échec annoncé était orchestré sur la volonté du général
BOZIZE de se maintenir au pouvoir à n’importe quel prix.
Les
cris du FARE-2011 pour informer l’Union Africaine de son souhait de voir
s’installer une forme particulière de participation de l’opposition à un
dialogue inter-centrafricain n’ont malheureusement eu aucun écho favorable, ni à
Pretoria auprès du gouvernement Sud Africain, ni à Addis-Abeba auprès de l’Union
Africaine, ni à Washington auprès du Conseil de Sécurité de
l’ONU.
L’Union
Africaine, sous l’impulsion de l’Afrique du Sud, prétend vouloir contribuer au
renforcement de la sécurité d’un pays qui était en
difficulté institutionnelle. Pour renforcer la légalité constitutionnelle,
l’Union Africaine aurait dû aider
Vouloir
défendre l’ordre institutionnel en RCA sans aucune preuve de légitimité
populaire sous le président Bozizé, c’est vouloir défendre l’indéfendable, comme
prétendent le faire l’Afrique du Sud, l’Union Africaine et le Conseil de
Sécurité de l’ONU.
4)
Enfin, nous trouvons curieux, cynique et hypocrite que l’Union Africaine et le
Conseil de Sécurité de l’ONU exigent le retour à l’ordre constitutionnel en RDC
après le prise du pouvoir par les forces rebelles, alors que ces institutions ne
l’ont pas exigé dans les trois pays de l’Afrique du Nord où l’ordre
constitutionnel a été aboli durant le « printemps arabe », notamment
par la rébellion armée en Libye avec l’appui des forces de l’Otan, tout comme
elles ne l’ont pas exigé en Côte d’Ivoire où l’ordre constitutionnel, incarné
par le Président dont l’élection a été proclamée par
En
conclusion, au vu des points 1 à
4, nous affirmons à la face du
monde, notamment des « plus puissants de ce monde », que les
centrafricains par amour de
Ce
changement, ne serait pas une troisième possibilité ou une solution de la
dernière minute, mais un nouveau processus politique en Centrafrique qui inclut
les acteurs impliqués dans la transition militaire associée avec tous les partis
politiques centrafricains pour permettre de décider de convoquer des
« Assises Nationales », par souci de la paix, du consensus et de la
prospérité dans toute
Le Manifeste Centrafricain
par
Le Collectif ToroToro (Trop C’est
Trop)
Tropctrop_rca@yahoo.fr