Elections en
Centrafrique : un résultat, une victoire, des réserves et risques de
désespoir pour la « consolidation de paix »
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE: Des plaintes pour fraude
affaiblissent les espoirs pour la « consolidation de la paix
»
BANGUI, 3 février 2011 (IRIN) - Les
espoirs qu'une élection présidentielle en République centrafricaine puisse
améliorer la stabilité et la sécurité dans un pays ravagé par des groupes armés
ont été minés par le rejet par l'opposition du scrutin - remporté par le
président en exercice, François Bozizé -, considéré comme « une
mascarade».
« La tenue d'élections transparentes
et crédibles était considérée par beaucoup comme un pré-requis pour le pays afin
d'obtenir la stabilité, mais avec les fraudes massives commises durant les
élections, et des résultats déjà contestés avant la proclamation finale, un
retour à la paix sera problématique », a dit à IRIN Nicolas Tiangaye,
porte-parole du Collectif des forces du changement (CFC), une coalition qui
regroupe aussi plusieurs anciens rebelles.
« Des partenaires extérieurs qui ont
soutenu le processus électoral, pas seulement les Nations Unies, n'ont pas été
attentifs aux demandes de l'opposition, en particulier en ce qui concerne les
listes électorales et les cartes des électeurs. Ils n'ont pas été à la hauteur
de l'espoir de
« Il sera très difficile de tourner
la page de l'instabilité politique dans le pays sans dialogue [avec les groupes
rebelles] et sans l'achèvement du désarmement et du processus de réintégration.
Cela est nécessaire pour assurer la paix », a-t-il ajouté.
Les quatre rivaux de M. Bozizé ont
rejeté la validité des élections, en dénonçant des fraudes massives. Ange-Félix
Patassé, que M. Bozizé a renversé lors du coup d'état de 2003, et qui est arrivé
second avec juste un peu plus de 20 pour cent des votes, a dit qu'il déposerait
un recours devant
Dans une déclaration publiée le 25
janvier par le CFC, l'ancien premier ministre Martin Ziguélé, qui représentait
le Mouvement pour
Les candidats ont déclaré qu'il y
avait eu des irrégularités dans 52 des 105 circonscriptions électorales du pays.
Lors d'un entretien avec IRIN, M.
Nakombo a soutenu que certains électeurs en dehors de la capitale Bangui avaient
été empêchés de déposer leur bulletin de vote et qu'il y avait eu plusieurs cas
de votes multiples.
Le Groupe national des Observateurs
électoraux, qui coordonne le travail de 500 observateurs nationaux, a cité
plusieurs irrégularités de procédure et des violations du code électoral par
certains candidats et leurs sympathisants, mais il n'a pas rendu de jugement sur
la crédibilité générale du scrutin.
Une mission d'observation déployée
par l'Organisation Internationale de
« La confection et l'affichage des
listes électorales, l'établissement ainsi que la délivrance des cartes
d'électeur ont constitué la source majeure des dysfonctionnements techniques
relevés », a dit M. Buyoya à la radio RFI.
« Des irrégularités et des
insuffisances ont été notées à propos des règles et des procédures dans les
bureaux de vote, ainsi que la présence de représentants de l'Administration dans
certains bureaux de vote », a-t-il dit.
Deux jours avant le vote, M. Ban
Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré par le biais de son
porte-parole que les élections en RCA étaient « un élément important des
recommandations du Dialogue politique inclusif tenu entre le gouvernement,
l'opposition politique et d'autres mouvements afin de consolider la paix dans le
pays.et de poser les jalons pour la stabilité et le développement ».
« Il est important que ces élections
soient crédibles, transparentes et inclusives et que les résultats soient
respectés par tous les candidats et les parties », a ajouté la déclaration.
Besoin de dialogue, de
désarmement
En décembre 2010, le Conseil de
sécurité des Nations Unies a exprimé « de sérieuses inquiétudes » au sujet de la
situation sécuritaire en RCA, où des attaques par des groupes armés locaux et
étrangers, notamment l'Armée de résistance du Seigneur d'Ouganda, « menacent la
population ainsi que la paix et la stabilité en République centrafricaine et
dans la sous-région ».
Bruno Gbiegba de l'ONG Réseau pour
« Si les rebelles ont participé à
l'organisation de ces élections, c'était pour encourager leur retour à une vie
normale », a-t-il ajouté.
La plupart des groupes rebelles en
RCA, qui sont apparus après les élections en 2005, ont pris part aux
négociations de 2008 et se sont engagés à désarmer en échange de places dans des
institutions étatiques. Depuis, 6 000 combattants se sont rassemblés dans des
centres dans le nord-ouest, mais relativement peu d'armes ont été collectées.
Aucune activité de désarmement n'a eu lieu dans le nord-est, où deux nouveaux
groupes rebelles sont apparus ces dernières années.
Le départ fin 2010 de
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L'ARTICLE EN LIGNE
Http://www.irinnews.org/reportfrench.aspx?ReportID=91820
Catherine Ashton
s’exprime sur le processus électoral en République
Centrafricaine
Par APO -
31/01/2011
Voici
©
kabiladoitpartir.com
Mme Catherine Ashton
Elle a indiqué que
l’Union européenne continuera à suivre attentivement la situation en République
Centrafricaine et que l’Union est fortement attachée à la poursuite du processus
de réconciliation nationale et de consolidation de la paix dans le
pays.]
http://www.journaldebangui.com/article.php?aid=761
François
Bozizé, vainqueur contesté de l'élection présidentielle en
Centrafrique
Le Monde.fr - 03.02.11 | 07h07
François Bozizé, chef de l’Etat
centrafricain sortant, a été réélu avec 66,06 % des suffrages (607 184 voix)
lors du premier tour du scrutin présidentiel qui s’est déroulé, dimanche 23
janvier, selon les résultats provisoires annoncés, mardi 1er février,
par
Ange-Félix Patassé, ancien président
(de 1993 à 2003), qui avait été renversé par François Bozizé lors d’un coup
d’Etat, est arrivé en deuxième position (20,10 %) devant Martin Ziguélé (6,46
%). Les deux derniers candidats n’ont pas franchi la barre des 5 %. Ces
résultats doivent maintenant être validés par
Dans un pays peuplé de 4,5 millions
d’habitants, d’une superficie comparable à
A deux reprises, le scrutin avait
été reporté en 2010 et il fut incertain jusqu'au dernier moment. Du recensement
des électeurs à l’affichage tardif des listes électorales, l’opposition avait
pointé plusieurs dysfonctionnements.
"C'EST
TELLEMENT GROSSIER ET RIDICULE"
Prêts à patienter plusieurs heures
dans les files d’attente pour aller voter, les Centrafricains s’étaient déplacés
en nombre, dimanche 23 janvier. Le vote s'était achevé cinq heures après
l'horaire prévu, et le dépouillement avait eu lieu pendant la nuit, à la lueur
des bougies et des lampes de poche.
"Tous ont décrié la mauvaise
organisation, surtout en ce qui concerne les listes électorales qui ont été
affichées en retard, qui n’existaient pas à certains endroits ou se retrouvaient
à des endroits qui n'étaient pas les bons", avait déclaré Fulgence Zeneth,
coordinateur national de l'Observatoire national des élections, au lendemain du
scrutin.
L'attente des résultats – ils
auraient dû être communiqués quelques jours plus tôt par
Au cours de la campagne, le parti
KNK (pour Kwa Na Kwa, qui signifie "le travail rien que le travail" en langue
sango) de François Bozizé s’était donné comme objectif de remporter cette
élection "par KO, dès le 1er
tour". C’est donc chose faite.
"C'EST
"C'est la victoire de la démocratie
pour quelqu'un qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat et qui l'a légitimé par
les urnes en
Dans un tel contexte, il est
difficile de croire que ces élections pourront enfin amener la paix dans ce pays
ruiné par des décennies d’instabilité politique. Ce scrutin se présentait
pourtant comme l'aboutissement d’un dialogue national amorcé en 2008 entre le
pouvoir, l’opposition et différents groupes armés qui occupent une grande partie
du pays.
"Nous serons obligés de reprendre
les armes afin de faire rétablir une réelle démocratie en Centrafrique,
a confié à l’AFP
Joachim Kokaté, l’un des représentants de
Comme pendant toute la campagne
électorale, le calme régnait dans Bangui, la capitale, lors de l’annonce des
résultats.
Pierre Lepidi
(avec AFP)
Actualité
Centrafrique de sangonet