Les chefs d'Etat d'Afrique centrale réunis à N’Djamena au Tchad pour
une autorité de transition. La période de transition "ne doit pas excéder 18
mois" (RCA)
Agence France-Presse , 03 avril 2013 (I) - Les chefs d'Etat d'Afrique centrale ont estimé mercredi "impossible"
de reconnaître le chef rebelle Michel Djotodia comme président de
"En l'état actuel des choses, il est impossible de reconnaître un
président autoproclamé", a déclaré le président tchadien Idriss Déby à l'issue
du sommet.
Michel Djotodia, chef de la rébellion du Séléka, a renversé il y a
dix jours le président François Bozizé.
Selon le président tchadien, "un collège" élu "par les forces vives
de
La période de transition "ne doit pas excéder 18
mois".
Idriss Déby a également annoncé la "mise en place d'un organe
législatif qui va rédiger
"Dès demain, une mission composée des ministres des Affaires
étrangères des pays de
Le Président tchadien précisé qu'à l'issue de cette mission, un
nouveau sommet de
"On va se concerter avec les autres (chefs du Séléka) et on va
réfléchir", a simplement commenté le général Moussa Mohamed Dhaffane, un des
principaux leaders du Séléka et l'un des cinq ministres d'Etat de l'actuel
gouvernement d'union nationale de
La coalition rebelle Séléka a pris le pouvoir à Bangui, jugeant que
François Bozizé n'avait pas respecté les accords de paix signés en janvier entre
pouvoir, opposition et rébellion à Libreville, après une première offensive
rebelle en décembre.
L'ambassadeur de l'Union européenne à Bangui, Guy Samzun, a salué les
décisions du sommet de N'Djamena.
"Comme prévu par l'accord de Libreville, il y a un exécutif au
pouvoir renforcé qui est le Premier ministre Nicolas Tiangaye", issu de
l'ancienne opposition à François Bozizé, "et la création d'un Comité national de
transition". "Ce Comité sera composé de toutes les parties présentes à
Libreville. Son président sera élu en son sein et deviendra la président de
"On peut penser que ce sera Michel Djotodia, qui n'est pas du tout
rejeté du processus, au contraire" a-t-il estimé.[A la question posée par RFI
concernant Michel Djotodia, Nicolas Tiangaye indique que ce dernier "n'est pas
exclus du processus"]
Les présidents
congolais Denis Sassou Nguesso, béninois Thomas Yayi Boni, gabonais Ali Bongo
Ondimba et équato-guinéen Téodoro Obiang Nguema sont arrivés dans dans la
capitale tchadienne. Ce sommet extraordinaire de
Egalement présents, le
président sud-africain Jacob Zuma et trois de ses
ministres.
Pour rappel, au moins 13 soldats sud-africains ont été tués le 24 mars par la rébellion qui faisait alors son entrée dans Bangui, quelques heures avant de renverser le régime de François Bozizé.
- II
Centrafrique: les chefs d'Etat d'Afrique centrale veulent un président de
transition
Par Stéphane YAS à
N'Djamena et Patrick FORT à Bangui | AFP, 03
avril 2013 [2e]
Les chefs d'Etat d'Afrique centrale
réunis à N'Djamena mercredi ont poussé
Jugeant "impossible" de reconnaître
le "président autoproclamé" et chef rebelle Michel Djotodia, les chefs d'Etat de
"On peut penser que ce sera Michel
Djotodia (qui sera nommé à la tête du collège), qui n'est pas du tout rejeté du
processus, au contraire" a estimé l'ambassadeur de l'Union européenne à Bangui,
Guy Samzun, alors qu'après avoir pris le pouvoir, M. Djotodia avait annoncé
qu'il présiderait son pays pour une durée de trois ans.
A l'issue du sommet, le président
tchadien Idriss Déby a annoncé la "mise en place d'un organe législatif qui va
rédiger
"Dès demain, une mission composée
des ministres des Affaires étrangères des pays de
La coalition rebelle Séléka a pris
le pouvoir à Bangui le 24 mars, jugeant que François Bozizé n'avait pas respecté
les accords de paix signés en janvier entre pouvoir, opposition et rébellion à
Libreville, après une première offensive rebelle en
décembre.
Guy Samzun a, quant à lui, salué les
décisions du sommet de N'Djamena.
"Comme prévu par l'accord de
Libreville, il y a un exécutif au pouvoir renforcé qui est le Premier ministre
Nicolas Tiangaye", issu de l'ancienne opposition à François Bozizé, "et la
création d'un Comité national de transition (CNT)". "Ce Comité sera composé de
toutes les parties présentes à Libreville. Son président sera élu en son sein et
deviendra la président de
M. Tiangaye, reconduit le 27 mars
dans ses fonctions, avait formé dimanche un nouveau gouvernement d'"union
nationale" principalement composé de membres de la coalition Séléka, de
l'opposition démocratique et de la société civile.
Les propositions de N'Djamena sont
"une bonne chose, une bonne nouvelle", a pour sa part dit à l'AFP un ancien
proche du régime Bozizé ayant requis l'anonymat.
A propos du CNT, il a déclaré : "Le
général De Gaulle disait : +on ne fait pas de politique sans tenir compte de la
réalité du terrain+. Il y a des vainqueurs et il faut en tenir compte. Séléka a
gagné et on ne peut pas le faire disparaître comme ca (...) Raccourcir le délai
de transition est une bonne chose également. Si on voit que ce n'est pas
réalisable, on peut prolonger".
L'ancien Premier ministre et
opposant centrafricain Martin Ziguélé, présent au sommet, a également réagi
positivement : "La décision des chefs d'Etat est (...) un moyen de donner une
légitimité à un homme ou une femme qui aura la redoutable tâche de mener cette
transition", a-t-il déclaré à l'AFP.
Retrait des troupes
sud-africaines
Le président sud-africain Jacob Zuma
a de son coté annoncé ordonné le retrait des troupes sud-africaines de
Centrafrique.
"Le président Zuma a décidé de
retirer les forces sud-africaines qui sont à Bangui", a déclaré le président
Déby.
Invité à se joindre aux discussions,
Jacob Zuma en personne a fait le déplacement avec trois de ses ministres
(Relations internationales et Coopération, Défense, Sécurité d'Etat), signe de
l'importance de cette épineuse affaire pour l'Afrique du Sud. Au moins 13
soldats sud-africains avaient été tués le 24 mars par la rébellion qui faisait
alors son entrée dans Bangui, quelques heures avant de renverser le régime de
François Bozizé.
Les forces sud-africaines, font les
effectifs sont d'environ 200 hommes, étaient présentes en Centrafrique dans le
cadre d'un accord de coopération bilatérale portant sur la formation de l'armée
centrafricaine.
Des sources centrafricaines, proches
de la présidence et des services sécuritaires, dénoncent l'existence d'un "deal"
entre MM. Zuma et Bozizé, avec à la clé accès d'entreprises sud-africaines à des
richesses pétrolières, diamantifères et aurifères.
Au sein de la rébellion Séléka, un
responsable assure : "Les accords de Bozizé avec l'Afrique du sud n'étaient pas
dans l'intérêt du pays, mais du maintien au pouvoir de Bozizé. Ils ont perdu
militairement. Ils doivent s'en aller et oublier".
Les chefs d'Etat d'Afrique centrale
ont en outre appelé mercredi le président béninois Thomas Yayi Boni à accueillir
François Bozizé "en tant que frère".
Ce dernier, qui avait fui au
Cameroun après la prise de Bangui, a adressé une demande d'asile au Bénin, selon
le ministre béninois des Affaires étrangères Arifari Bako.
Dans la capitale centrafricaine, un
début de normalisation était en cours, après l'appel des nouvelles autorités à
reprendre les activités administratives et économiques dès
mardi.
Concernant la sécurité, le
cantonnement des troupes de la rébellion Séléka, toujours très présentes à
Bangui, a commencé. "Nous sommes dans une logique de désarmement", a souligné
une source proche du Premier ministre.