Michel Djotodia et la question de religion ou de l'islamisation en Centrafrique : clarification


 

Centrafrique : Michel Djotodia rassure l’Eglise et rappelle à l’odre les imams

 

www.afrik.com  - Bangui, samedi 1er juin 2013 / par Fred Krock

 

Michel Djotodia rassure l’Eglise et rappelle à l’odre les imams

 

Après les pasteurs des églises évangéliques et protestantes, le Noce Apostolique, les évêques et prêtres de l’église Catholique, Michel Djotodia a rencontré mercredi 29 mai 2013, tous les imams de Bangui. A la différence des précédentes rencontres, le dirigeant centrafricain n’a pas été tendre avec ses pairs musulmans qui prétendre s’accaparer la victoire de la séléka et sa prise du pouvoir.

 

Occulter les vrais problèmes du peuple en se cloîtrant dans des justifications permanentes peut paraître une aberration politique. Et pourtant, cela vaut la chandelle en ce qui concerne la situation actuelle en République centrafricaine suite aux débordements confessionnels ostensibles apparus dans les mouvements du coup de force politique du 24 mars 2013. Le président de la transition centrafricaine, Michekl Djotodia, s’est vu contraint de déployer le plus possible ses forces pour formater les esprits à ce sujet, avant de dérouler sa vision politique.

Entretiens religieux

C’est en cela que se justifie les nombreuses rencontres que le président tient en ce moment avec les protagonistes religieux de cette situation. Le week-end dernier, le président a rencontré le Noce Apostolique de Bangui, et avec le représentant du Pape, Michel Djotodia a tenté de convaincre l’Etat centrafricain respectera le principe de laïcité. Ces rencontres interviennent après les pillages ciblés contre les Eglises catholiques et autres exactions perpétrées par les ex-combattants de la séléka. Depuis l’avancée de séléka de la province vers la capitale, les biens de l’église catholique sont pillés et les chrétiens sont systématiquement visés. Mardi dernier encore, le président a élargi la rencontre avec tous les responsables ecclésiastiques dont des évêques et des prêtres de l’église catholique devant qui, Djotodia, la main sur le cœur jure de préserver la laïcité de la Centrafrique.

Les Eglises protestantes n’ont pas été épargnées. L’une d’entre elle a été la cible d’une roquette dans le 4ème arrondissement de Bangui, faisant des morts et des blessés. C’est en cela que se justifie la rencontre exclusive du président avec les pasteurs.

Rencontre ferme avec les imams

Michel Djotodia a initié une nouvelle rencontre avec tous les imams de la ville de Bangui, mercredi 29 mai 2013, dans la salle de cinéma du Palais de la Renaissance. A la différence des précédentes rencontresDjotodia avançait des propos conciliants, cette dernière entrevue a été marquée par des paroles fermes servant parfois de mise en garde formelle à tous les responsables musulmans de la RCA. « La République centrafricaine est un pays laïc et le restera », a-t-il précisé au début de la réunion. Et d’ajouter : « J’ai appris que certains musulmans disent que c’est leur tour qui est arrivé. Ce sont bien ceux-là qui commettent des actes odieux au nom de la séléka. Dorénavant, celui qui sera surpris en posant tel ou tel acte, répondra de son forfait devant la justice de notre pays ». Le président a reconnu que des dérapages d’ordre confessionnel ont été enregistrés avec la rentrée de la séléka à Bangui et promet de mettre fin, le plus rapidement possible, à tout débordement et comportements velléitaires.

Entre temps, alors que Djotodia consacre tout son temps dans ce jeu de justifia permanent, les vrais problèmes du centrafricain demeurent tels. La situation sécuritaire en dépit des efforts en cours reste précaire avec des pillages, tirs d’armes et assassinats sporadiques. Une stabilisation sociopolitique qui tarde à venir. La situation économique chaotique qui bloque la relance du pays sur tous les plans. Les Centrafricains se demandent quand prendra fin cet épisode de conflits religieux afin que Djotodia puisse se consacrer aux réels problèmes du peuple ?


 

Centrafrique: Michel Djotodia nie toute islamisation du pays


Des supporters de Michel Djotodia dans les rues de Bangui, le 30 mars 2013">Des supporters de Michel Djotodia dans les rues de Bangui, le 30 mars 2013.

AFP PHOTO / SIA KAMBOU

Le président de transition Michel Djotodia poursuit ses tentatives pour rassurer les leaders religieux sur les présumés projets d’islamisation du pays que certains lui prêtent. Lundi 27 mai, il a reçu tous les leaders des églises évangéliques et protestantes à Bangui, après avoir reçu les catholiques la semaine dernière. Son message est clair : la Centrafrique est un pays laïc et le restera.

Comme dans un office religieux, la rencontre s’est ouverte avec la prière. Pour mieux illustrer ses intentions, Michel Djotodia, musulman, a choisi de s’habiller en costume, comme les trois-quarts des leaders religieux présents à la rencontre.

Craintes des chrétiens

Pour ces derniers, l’inquiétude était grande, avec les faits qui ont émaillé la prise de pouvoir par la Seleka : églises pillées, vandalisées et saccagées. « Il y avait crainte, oui, parce que le chef de l’Etat, lorsqu’on lui prête cette intention d’islamiser le pays, cela ne peut que nous inquiéter. Mais laissons le temps au temps, on verra ce que le chef de l’Etat a dit. Comme il a pris Dieu à témoin, la communauté centrafricaine à témoin, les responsables religieux à témoin, nous attendons de voir », a dit le pasteur Pascal Guérékoyamé, l’un des religieux présents.

Djotodia : « Notre pays est laïc »

En réponse, Michel Djotodia, qui a juré au nom de Dieu, a affirmé n’avoir aucune intension d’islamiser la Centrafrique. « Je le dis aujourd’hui encore une fois à vous, à toute la communauté nationale et internationale, que notre pays est laïc. Cette laïcité est le principe de séparation du pouvoir et de la religion. Et donc, l’impartialité ou la neutralité de l’Etat à l’égard des confessions religieuses. La laïcité s’oppose donc à la reconnaissance d’une religion de l’Etat », a-t-il déclaré. Les leaders religieux sont sortis rassurés.

Le président de transition a ensuite annoncé l’ouverture d’enquêtes sur les biens des églises pillées, des sanctions contre les commanditaires et de probables dédommagements. Il a enfin annoncé la tenue dans les prochains jours d’un dialogue interconfessionnel entre chrétiens et musulmans. Les conclusions de ce dialogue seront transmises au gouvernement.

Source : RFI - mardi 28 mai 2013

 

 


L’islamisation de la Centrafrique ? Michel Djotodia dément

 

Par afrik.com - 28 mai 2013 – Fred Krock

 

Lors de sa rencontre, le 27 mai 2013 avec les responsables des confessions religieuses de Bangui, le président de la transition, Michel Djotodia Am Nondroko a nié en bloc avoir envoyé une quelconque lettre que ce soit à la communauté musulmane pour l’aider dans sa prise de pouvoir. Des responsables affirment le contraire.

(De notre correspondant à Bangui)

 

« Les mensonges portent des fleurs, mais pas des fruits » a déclaré le président de la transition, Michel Djotodia pour nier la véracité de la persistante rumeur selon laquelle il aurait envoyé une lettre à la communauté islamique, en vue de l’aider dans son projet de prise du pouvoir en République centrafricaine et en récompense la conquête islamique du pays. En effet, depuis la rentrée de la coalition séléka, le 24 mars dernier, circule à Bangui une rumeur selon laquelle, séléka porte en arrière-plan un projet d’islamisation de la République centrafricaine. Des documents sont mis en circulation à ce sujet dont la lettre de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) de Djotodia à tous les musulmans de Centrafrique. Parlant de ce dernier document déjà en notre possession, il est indiqué que la population musulmane doit s’unir en un, et combattre en vue d’imposer l’islam en République centrafricaine, afin que par exemple les fêtes musulmanes comme le Tabaski soient reconnues comme nationales et autres. Mais, en ce qui concerne la probable lettre de Djotodia à la communauté islamique, le patron de la séléka aurait voulu solliciter à travers cette lettre, l’appui de cette communauté pour avoir les moyens de sa lutte. Et qu’en contrepartie, la République centrafricaine serait conquise au nombre des pays musulmans.

En outre, au moment de cette rentrée de la sékéka à Bangui, la toute première impression que l’on pourrait avoir, c’est que la communauté musulmane s’est, du coup, appropriée la victoire ; même la grande marche de soutien à séléka avait vu la participation de plus de 80% des musulmans. Qu’à cela ne tienne, les pillages qui ont suivi la date du 24 mars cachent mal la visée islamiste de cette rébellion de la séléka, avec des cibles exclusivement chrétiennes. Les chrétiens, les structures et biens des églises ont été systématiquement pillés et profanés, alors qu’aucune mosquée, ou des sujets musulmans n’ont été visés.

Prise de conscience tardive, mais murie des autorités ecclésiastiques

Très rapidement, les responsables des églises protestantes et catholiques se sont rendus à l’évidence : c’est une guerre confessionnelle. Sans hésitation, les pasteurs des églises des Frères ont été les premiers à taper du poing sur la table de Djotodia à travers une lettre ouverte adressée à ce dernier au sujet de son mutisme concernant la rumeur d’une lettre qu’il aurait envoyée à la communauté islamique. Un peu plus tard, vient le tour des évêques de l’église catholique de Centrafrique de saisir Djotodia sur le même sujet par un mémorandum dans lequel, ils exigent de lui, des explications sur cette fameuse lettre. Car, ils estiment que l’orientation des exactions et pillages ciblés contre l’église catholique et ses biens corroborent bel et bien la rumeur en question.

Jusqu’à ce jour, il y a une persistance dans ces actes perpétrés par les éléments de la séléka exclusivement sur les biens des églises catholiques et protestantes. Le dernier en date est la tentative échouée de pillage dans la paroisse Saint Sauveur de Bangui, le 24 mai 2013, où les éléments de séléka sont venus pour la deuxième fois manquer le curé de la paroisse, l’abbé Marc Belikassa.

Djotodia brise enfin le silence

Enfin, Djotodia s’est prononcé sur le sujet. « C’est de la manipulation et du pur mensonge. Vous savez que les mensonges portent souvent des fleurs, mais pas des fruits », s’est-il justifié aux nombreuses personnalités ecclésiastiques présentes à cette rencontre. Il les a rassurées qu’il veillera de manière stricte à la laïcité de l’Etat centrafricain.

Rappelons que le président tchadien Idriss Déby Itno a, d’ores et déjà mis la puce à l’oreille de Djotodia, lors de sa première sortie officielle à travers la sous-région au sujet de la laïcité de la RCA. Entre-temps, depuis le 24 mars 2013, Djotodia tente vainement de convaincre sur le respect de cette laïcité. On l’a vu participer aux cultes dans différentes confessions religieuses, notamment catholiques et protestantes, et à chaque occasion, il promet de tout faire pour garder la laïcité aux croyants centrafricains. Seulement, ses éléments n’ont cessé de le trahir en commettant chaque jour des exactions et pillages sur les biens des chrétiens et des églises non musulmanes. Le chemin est encore long pour en avoir le cœur net, mais l’avenir nous en dira plus.

 


 

A relire :

 

 

1. Centrafrique: faut-il craindre des tensions religieuses?

 Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui.
Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui.

AFP/Steve JORDAN

 

RFI - lundi 25 mars 2013 - Charlotte Idrac

Ces derniers mois, des tensions religieuses sont apparues en Centrafrique. En janvier, le régime du président renversé, François Bozizé, avait accusé la coalition Seleka de prôner un islam intégriste. Et ce dimanche, à Bangui, lors de la prise de la capitale par la rébellion de la Seleka, les fidèles chrétiens ont été victimes de pillages. Faut-il craindre une montée des tensions interreligieuses en Centrafrique ? Joint par RFI ce lundi 25 mars, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, a réagi aux derniers événements.

RFI : Quel est votre message, dans ces moments d’épreuves, pour la population centrafricaine?

Monseigneur Dieudonné Nzapalainga : Je commence par une pensée pour tous ceux et toutes celles qui viennent de perdre la vie. En même temps, la population centrafricaine a soif de paix. Elle l’a manifesté à plusieurs reprises. Nous sommes à nouveau dans un moment difficile où la population est ballotée de gauche à droite. Lorsqu’on lui procurera la paix, elle pourra, à son tour, apporter le meilleur d’elle-même pour le développement de ce pays qu’est la République centrafricaine.

Comment avez-vous vécu, vous-même, ces événements à Bangui ?

Ces événements ont été douloureux. Tous ces hommes et toutes ces femmes que nous avons vus courir de gauche à droite, perdus, hagards, font que nous pouvons nous poser des questions : qu’est-ce qui arrive ? Quel est le sens de notre humanité ? Quel est le sens de notre vie ? Plus que jamais, tous ceux qui ont accepté d’être des politiques doivent prendre leurs responsabilités en se demandant : qu’est-ce que nous offrons à nos pères et à nos sœurs ? Que tous ceux qui veulent servir la politique mettent plus en avant la population.

Mon message à la rébellion Seleka est le suivant : on ne peut pas construire ce pays en excluant les autres. Nous avons une feuille de route. Si nous décidons de la mettre en place en impliquant les uns et les autres – sans qu’il y ait de chasse aux sorcières – alors, on pourra repartir sur de nouvelles bases. Sinon, ce sera l’éternelle rancune, l’éternelle frustration que nous allons faire endurer à la population.

Quelles doivent être, selon vous, les priorités des hommes de la Seleka, maintenant qu’ils ont le pouvoir ?

La priorité, c’est la protection de la population, des hommes et des biens. Il faut mettre fin aux pillages et que les responsables de la Seleka prennent leurs responsabilités par rapport à tous les dégâts collatéraux.

La cathédrale de Bangui a d’ailleurs également été pillée.

Dimanche, devant la cathédrale, des hommes et des femmes qui étaient venus prier se sont fait piller en sortant de l’église par des gens qui voulaient prendre également leurs véhicules, par la force. S’agit-il d’éléments incontrôlés et non pas des chrétiens qui aient été ciblés ? C’est à ceux qui ont maintenant en charge la responsabilité de pouvoir le faire, de réagir vite et vérifier qui sont les auteurs de tels actes.

Tout au long de cette crise, on a vu des tensions religieuses monter progressivement. Est-ce que cela vous inquiète et comment les éviter ?

Je suis le premier à être inquiété par cette tension religieuse et j’en appelle aux responsables de ce mouvement, la Seleka, d’éviter la dérive. Notre solution passe par le dialogue et non pas par la force. Il est temps de mettre rapidement fin à des actes injustes qui pourraient entraîner, dans la tête des gens, des sentiments anti-religieux ou qui pourraient leur faire penser que cette crise ou encore ces événements visent les chrétiens en étant contre eux.

Il faut que les prêtres, les pasteurs et les imams soient protégés. Je parle pour tout le monde. Les hommes de Dieu doivent être protégés. Cette crise est politique ; il ne faut pas la laisser dévier pour qu’elle prenne un itinéraire religieux.

 

 


 

 

2. Les religieux de la Republique centrafricaine appellent au respect de laïcité

RJDH-RCA (reseaudesjournalistesrca.wordpress.com) le 28 mars 2013

 

Bangui, le 28 mars 2013 (RJDH)- Les leaders religieux ont appelé au respect de laïcité à tous les croyants de Centrafrique, le vendredi après une rencontre à l’évêché de Bangui.

 

« Nous nous sommes retrouvé une fois de plus pour préparer une rencontre avec le chef de l’Etat, en vue d’attirer son attention sur la mise en cause de la laïcité en Centrafrique », a déclaré Pasteur Nicolas Geure-Koyamet.

« Depuis toujours notre pays, est un Etat laïc (…) chaque centrafricain est libre de choisir sa religion et de manifester son appartenance religieuse, suite aux attaques de certains religieux et les rumeurs sur une volonté des nouvelles autorités d’instaurer un Etat islamique, c’est pourquoi, nous avons dit qu’il est urgent que nous rencontrons le chef de l’Etat pour attirer son attention sur la question », a expliqué le Pasteur.

Imam Malik de la communauté musulmane de Centrafrique, exhorte tous les croyants à ne pas céder à l’intoxication. ‘’Nous avons toujours vécu ensemble, chrétiens et musulmans, il n’est pas question de détruire notre pays, l’islam n’accepte pas que quelqu’un puisse prendre de force ce qui appartient à autrui, je demande à tous les musulmans de garder leur foi, de n’e pas dire de choses qui peuvent amener la division entre les fils du pays’’, a-t-il déploré.

Il a également attiré l’attention de certains musulmans en disant : ‘’J’ai écouté certains croyants musulmans dire, notre temps est arrivé, il n’en est pas question, ce pays nous appartient tous’’, a-t-il martelé.

Il nous a été rapporté que le mardi soir, « des éléments de la Seleka avaient pénétré chez les pères lazaristes, une congrégation catholique, ils ont forcé les portes et procédé à des pillages et ont poignardé un père à la main et au pied ». Les responsables religieux estiment que les éléments qui ont attaqué ces prêtres, sont des éléments dit : « incontrôlés ». Ils appellent les autorités du pays à prendre leur responsabilité.

L’archevêque de Bangui a précisé que « cette crise est au départ politique, il faut faire attention qu’elle ne devienne pas religieuse ». Pour lui, les responsables religieux doivent être vigilants et lancer des appels clairs pour éviter toute interprétation tendant à opposer les fidèles croyants.

 

 


 

 

3. Rendre à César ce qui est à César ou de la duplicité à la cupidité : tengo ye ti haramo ayeke nzoni pepe.

 

Si sur la route, chacun restait dans son couloir tout en observant les règles de la conduite, il y aurait moins d’accidents, les cas mortels seraient évités. Les maux qui agitent la République Centrafricaine ont des causes profondes. L’une d’entre elles relève du mental, de l’idée que l’on se fait de son semblable, et de la perte de la notion du fruit de travail, du partage, de la dignité, de la paix. Le droit à la vie, les indicateurs du maintien sont sans importance pour des esprits tournés vers la loi de la jungle où chaque convive s’invite autour du gâteau pour en repartir vainqueur.

Les auteurs persuadés d’être dans tous les cas de figure de la mêlée saints et saufs vont être en définitive charriés avec leurs proies, les innocents. L’effet boomrang est imparable. Mais faudrait-il faire le diagnostic, rechercher la racine du mal qui bloque le cerveau poussant à l’autodestruction. Le propos n’est pas de se polariser sur la « question de l’Autre ».

Entre le ministère céleste qui tend à sauver l’âme et le ministère terrestre qui a ses propres règles, un choix impérieux s’impose. Rendre à César ce qui est à César, respect à la vie, respect au droit. Autrement dit, une confusion au risque fatal est inévitable.

En son temps, le père fondateur de la République Centrafricaine, Barthélémy Boganda, a su trancher la question.

Je me remémore d’un enseignement reçu il y a bien longtemps : Prier pour les autorités (terrestres) mais ne soyons pas leurs complices. La cogérance dans les affaires ici le bas monde revient à partager les inconduites et à répondre au même degré devant la justice. Si l’on n’y prend pas garde, la symbiose entre les citoyens risquerait de se désagréger et provoquer ou rallumer la guerre des clans, la guerre des religions. La cupidité et la duplicité ont un prix ; en conséquence, nulle personne n’en sortirait sans laisser des plumes ou des écailles.

La devise de la République Centrafricaine prend tout son sens : Unité Dignité Travail. A contrario, l’oisif et "zo tî goigôï" refuse de prendre des risques, de se servir de ses cinq sens, des connaissances que le Créateur lui à insufflées, attend les bras croisés la manne tombée du Ciel, ou alors il cherche à voler, à détourner, à corrompre afin d’assouvir ses désirs et besoins.

Pour réflexion :

"On ne demande pas à un loup qui a faim de veiller sur le troupeau de moutons."

"Une racine qui sort de terre, ne retourne plus dans le sol".

Victor Bissengué (11 mai 2013)

 

 

 

4. CENTRAFRIQUE : LA PESTE CHASSANT LE CHOLÉRA" par Marcel Diki-Kidiri

 

5. CENTRAFRIQUE : ETAT LAIC OU THEOCRATIQUE ?