La Force multinationale d'Afrique
centrale (Fomac) : de force d'interposition à mission de
pacification
La force africaine en Centrafrique
renforce ses effectifs
LIBREVILLE (Reuters), 19 mai 10h 09 - Les effectifs de la force
africaine de maintien de la paix en Centrafrique (Fomac), où la situation est
décrite par l'Onu comme "anarchique", vont plus que doubler pour atteindre 2.000
hommes, ont annoncé samedi les chefs d'état-major des armées de la région à
l'issue d'une réunion à Libreville.
"Il est essentiel aujourd'hui de
modifier le mandat de la force régionale déployée en République centrafricaine
(...). Il doit être réorienté vers le maintien de l'ordre et la sécurisation du
processus électoral", a déclaré le général congolais Guy-Pierre
Garcia.
La Fomac compte actuellement 730
soldats.
Des milliers de combattants rebelles
du Séléka, au terme d'une offensive éclair, ont pris le contrôle de Bangui le 24
mars dernier, renversant le président François Bozizé.
Le chef du Séléka Michel Djotodia a
été nommé président par intérim et il a promis de conduire le pays à des
élections dans un délai de 18 mois mais ses forces sont accusées de graves
violations des droits de l'homme.
Jean Rovys Dabany; Jean-Stéphane
Brosse pour le service français
PAR
RFI - 19 mai 2013 12h 33
Un véhicule blindé
léger de l'armée congolaise (membre de la Fomac), stationné dans le centre de
Bangui à proximité d'une banque, le 3 avril 2013. - AFP PHOTO / Patrick
Fort
Les chefs d'état-major de l'Afrique
centrale réunis ces vendredi 17 et samedi 18 mai à Libreville ont décidé
d'envoyer des soldats supplémentaires en Centrafrique. Il y aura 1 200
soldats de plus sur place au plus tard le 5 juin. Les chefs d'Etat de la
Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) avaient décidé de
porter les effectifs de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) à
2 000 hommes lors d'un sommet extraordinaire le mois dernier à Ndjamena. Le
mandat de la Fomac a aussi été modifié : de force d'interposition, elle
devient mission de pacification.
Sur le papier,
les chefs d’état-major ont tout planifié. Les pays de la sous-région ont une
semaine pour annoncer le nombre de soldats que chacun souhaite mettre à la
disposition de la force.
Le 5 juin prochain, les 1 200
soldats supplémentaires attendus doivent être projetés à Bangui.
« Nous espérons que les chefs d’Etat
vont réagir promptement », a commenté un
participant.
Pacifier le
pays
Les chefs d’état-major ont par
ailleurs sollicité la participation des soldats angolais, burundais et
santoméens. Leur expérience permettra à la Fomac de remplir avec succès cette
nouvelle mission.
La force a désormais pour mandat de
pacifier le pays, désarmer les miliciens, refouler les rebelles non
centrafricains, former les Forces armées centrafricaines (Faca) et sécuriser le
processus électoral.
La durée de la mission passe de 18 à 20 mois, pour un coût total de 50 milliards de francs CFA. La CEEAC fournira 30 milliards. La France, l’Union européenne, l’Union africaine et l’ONU sont sollicitées pour financer le restant.