Kaga-Bandoro ville martyre où se déroulement en présence de la Minusca et des autorités centrafricaines des violences et des meurtres. Des personnes sont brûlées vives.
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Centrafrique:
Le bilan de l'attaque de Kaga-Bandoro s'alourdit
Cette
attaque intervient au lendemain de la ville morte imposée par la Séléka dans
plusieurs localités sous son contrôle. C'est la deuxième vague de violences
signalée dans cette ville du centre, en l'espace d'un mois.
Centrafrique:
Le bilan de l'attaque
de Kaga-Bandoro s'alourdit
Selon
les informations recueillies le jeudi, plus de vingt-cinq personnes ont été
tuées lors de ces violences. De sources hospitalières, 47 blessés ont été
enregistrés. Le CICR confie avoir évacué à Bangui 9 blessés graves, dont l'état
nécessite des interventions plus poussées.
Les
trois quarts du site des déplacés de l'évêché ont été incendiés. Les
informations récentes font aussi état de plusieurs maisons brûlées dans les
quartiers proches de la cathédrale de Kaga-Bandoro.
L'attaque
du site des déplacés de Kaga-Bandoro fait suite au meurtre d'un combattant de
l'ex-Séléka, qui tentait de braquer un site des déplacés dans la nuit de mardi à
mercredi. Pour venger sa mort, ses frères d'armes ont attaqué le
site.
Cette
attaque intervient au lendemain de la ville morte imposée par la Séléka dans
plusieurs localités sous son contrôle. C'est la deuxième vague de violences
signalée dans cette ville du centre, en l'espace d'un
mois.
Les
violences de ces derniers jours ont poussé plus de 5 000 déplacés à trouver
refuge autour de la base de la Minusca, la mission de l'ONU en Centrafrique. Et
environ 250 aux abords des locaux de l'Unicef. Les habitants et les humanitaires
sont restés cloitrés chez eux et le climat demeure extrêmement
tendu.
Signalons
qu'il y a quelques jours, les anti-balaka de la mouvance fidèle à
Patrice-Edouard Ngaissona s'étaient réunis pour dire tout le mal qu'ils
pensaient des autorités en place depuis six mois. Tour à tour, les « comzones »
(commandants de zone) avaient aussi laissé éclater leur colère face à l'attitude
de la Minusca qu'ils jugent « passive », voire parfois « complice de leurs
ennemis ».
Au
final, la coordination avait tranché : si le programme DDR (désarmement,
démobilisation, réinsertion) ne s'accélère pas, elle menace de quitter le
processus.
Dans
une déclaration à la nation le 7 octobre dernier, le président Faustin-Archange
Touadéra avait évoqué les récentes violences qui ont endeuillé le pays ces
dernières semaines. L'œuvre, selon lui, « des ennemis de la paix » qui viennent
« une fois de plus de poignarder la Centrafrique dans le dos
».
AIAC - vendredi, 14 octobre 2016 11:03
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RCA
: plus d'une dizaine de mort après les violences de Kaga-Bandoro
Jeudi
13 octobre 2016 11:37 - radiondekeluka.org
Au
lendemain des violences meurtrières qui ont poussé les populations à trouver
refuge pour certains sur les sites de la Minusca et de l'organisme humanitaire
OCHA, le bureau local de la Minusca revoit à la hausse le nombre de
victimes.
« En termes de bilan, nous avons 41 personnes blessées,
9 civils tués dont les corps ont été ramassés et transférés au niveau de la
morgue de l'hôpital de niveau 2», a déclaré Renner Onana, chef de
bureau de la Minusca à Kaga-Bandoro, ajoutant que « 16 des 41 personnes
blessées ont été envoyées au niveau de l'hôpital de niveau 1 parce que leur cas
n'était pas assez grave ».
Il mentionne par ailleurs que
« sur les 25 personnes restées à l'hôpital de niveau 2, quatre (4) sont
décédées » avant d'indiquer que des informations qui leur sont
rapportées attesteraient du décès « d'au moins 10 à 15 ex
seleka » qui « auraient été tués » tandis que
« 7 autres sont actuellement en soins intensifs au niveau de l'hôpital
de Kaga-Bandoro ».
Face à la recrudescence de cette insécurité
dans la ville de Kaga-Bandoro, la Minusca projette y installer une force de
police permanente. « A partir du 15 janvier, on aura un déploiement à
Kaga Bandoro d'une force de police beaucoup plus permanente », a
martelé Renner Onana mentionnant que « ce sera la force de la
police de la Mauritanie », qui prendra la relève des forces burundaises
actuellement déployées dans la localité en rescousse du contingent pakistanais
décrié par les populations.
Dans un communiqué rendu public ce 12
octobre, le Coordonnateur humanitaire, a.i. Mohamed Malick Fall, a
condamné cette nouvelle flambée de violence qui a secoué Kaga Bandoro. Il met en
garde contre une nouvelle dégradation sécuritaire et ses impacts négatifs sur
l’acheminement de l’aide humanitaire.
Pour rappel, dans la nuit du 12 au
13 octobre, le vol à main armée du groupe électrogène de la radio locale
« Kaga » et la mort de l’un des assaillants considéré comme un
ex-Séléka a été le déclencheur de ces violences.
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L'hôpital
de Kaga-Bandoro, dans le centre de la Centrafrique. Les violences ont fait
trente morts et une soixantaine de blessés. © Flickr/Gregoire
Pourtier
Mgr
Tadeusz Kusy est l'évêque de Kaga-Bandoro depuis un peu plus de deux ans.
Mercredi il n'était pas en ville quand les violences ont
éclaté. Mais selon lui, il semble bien que l'Eglise catholique
était ciblée par les assaillants. « Ce qui s’est passé (mercredi), nous
l’avons pressenti il y a quatre semaines, rapporte-t-il. D’abord on a attaqué notre presbytère,
la maison des prêtres le 13 ou le 14 septembre. Et puis les deux paroisses qui
sont aussi à proximité du centre de Kaga-Bandoro ont aussi été attaquées,
pillées. J’ai l’impression que c’est prémédité. Qu’il y a quelqu’un qui propose
de provoquer ainsi l’Eglise. »
Aujourd'hui,
le prélat décrit une ville plus que jamais coupée en deux. La défiance entre
communautés chrétiennes et musulmanes s'est installée, enracinée. Pourtant
personne n'est épargné par les exactions des groupes armés. « Les commerçants musulmans des
quartiers de Kaga-Bandoro se plaignent des Seleka qui les séquestrent et qui les
rançonnent 50 000 francs CFA par semaine ou leur demande 15 000 francs
CFA par jour. Les commerçants de Kaga-Bandoro en ont aussi marre de tout
ça », affirme-t-il.
« On se rend compte que nous n'avançons
pas sur le chemin de la paix pour vivre ensemble », déplore Mgr
Kusy. Par ailleurs, l'évêque ne cache pas non plus son amertume vis-à-vis des
casques bleus de la Minusca qui, selon lui, ont trop tardé à
réagir.
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A
lire :
L'escale parisienne du
président centrafricain, Faustin Archange Touadéra. Par Prosper
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