Centrafrique:
"le plus haut niveau" de déplacés et réfugiés "jamais observé"
(ONU)
AFP
16 septembre 2017 - Le
nombre de réfugiés et de déplacés ayant fui les violences en Centrafrique a
atteint son "plus haut niveau" 1,1 million de personnes sur 4,5 millions
d'habitants, a indiqué vendredi l'Agence des Nations unies pour les réfugiés
(UNHCR).
La
Centrafrique compte désormais 513.676 réfugiés dans les pays voisins, avec des
afflux récents en République démocratique du Congo, et "quelque 600.000"
déplacés à l'intérieur du pays, a déclaré dans un communiqué le porte-parole de
l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Andrej
Mahecic.
Entre
janvier et septembre, 200.000 nouvelles personnes ont été forcées de fuir leur
domicile en raison d'un regain de violences depuis plusieurs mois, dans l'est et
le centre du pays notamment, d'après le HCR.
Le
nombre de réfugiés centrafricains dans le nord isolé de la République
démocratique du Congo "ne cesse d'augmenter" et s'élevait à "167.000 fin août
dont 64.000 ayant fui la Centrafrique depuis la mi-mai", selon le
HCR.
"Le
nombre de ces réfugiés pourrait être bien plus élevé car des milliers de
personnes se trouveraient dans des zones éloignées et souvent inaccessibles"
dans ces provinces du nord de la RDC, ont ajouté les Nations
unies.
Outre
la RDC, le Cameroun accueille 236.732 réfugiés centrafricains, le Tchad 74.450
et le Congo 31 499.
M.
Mahecic déplore que "seulement 9%" des 209 millions demandés par l'agence
onusienne ont été reçus, "ce qui fait de la crise en RCA l'une des crises de
réfugiés les plus sous-financées au monde".
Le
conflit en Centrafrique a commencé avec le renversement en 2013 de
l'ex-président François Bozizé par les milices Séléka prétendant défendre la
minorité musulmane, entraînant une contre-offensive des anti-Balaka
majoritairement chrétiens.
L'intervention
de la France (2013-2016) et la Mission des Nations unies (Minusca, 12.500
hommes) ont permis la tenue d'une élection présidentielle début 2016 et le
retour d'un calme relatif à Bangui, mais pas dans l'intérieur du pays victime
d'un regain de violences des groupes
armés.