Communiqué conjoint de l’Union
Africaine et des Nations Unies
sur le processus de paix et la situation à
Bangui
11 avril 2018
Nous, représentants l’Union Africaine et les Nations
Unies, avons décidé d’entreprendre une visite conjointe en République
centrafricaine, pour exprimer notre solidarité et notre plein soutien au peuple
centrafricain et au processus de paix en République centrafricaine. C’est aussi
un message d’unité totale et de détermination commune de l’Union Africaine et
des Nations Unies.
Nous nous réjouissons à cet égard que notre visite
coïncide avec la tenue de la première réunion à Bangui, du Groupe international
de soutien à la RCA depuis le retour à l’ordre constitutionnel. Lors de notre
séjour, nous aurons l’occasion de nous entretenir avec les autorités
centrafricaines et avons d’ailleurs échangé avec le Président Touadéra.
Etant arrivés hier, nous sommes également préoccupés par
les tensions persistantes dans le quartier du kilomètre 5 de Bangui. Les
opérations conduites par le Gouvernement et la MINUSCA le 8 avril visaient
assurément à arrêter les éléments criminels qui mettent en péril la vie de
citoyens paisibles, dans un quartier qui est le poumon économique de Bangui.
Dans ces
moments difficiles, nous tenons avant tout à exprimer nos sincères condoléances
aux familles des victimes et déplorons les nombreux blessés à qui nous
souhaitons un prompt rétablissement.
Nous
tenons surtout à souligner que cette opération de maintien de l’ordre et de
restauration de l’autorité de l’Etat a pour but unique de protéger la population
qui nous le demande, contre les éléments criminels qui l’oppriment. Nous tenons
à préciser que pour protéger toutes les populations, comme partout ailleurs dans
le pays, nous sommes déterminés à agir.
Nous déplorons et condamnons fermement les tentatives
d’instrumentalisation de cette opération ainsi que les attaques perpétrées
contre les soldats de la paix dont une vingtaine a été blessée et l’un d’eux a
succombé à ses blessures.
Nous tenons à rappeler que toute attaque contre les
soldats de la paix constitue un crime de guerre. Leurs auteurs et ceux qui les
soutiennent auront certainement à répondre de leurs forfaits devant la justice.
Nous tenons aussi à exprimer qu’une offre de règlement
pacifique avait été préalablement faite aux groupes visés et que ceux-ci l’ont
refusée.
Enfin,
nous tenons à souligner qu’en étroite coordination avec le Gouvernement
centrafricain, nous sommes prêts à utiliser tous les moyens dont dispose la
communauté internationale pour créer les conditions pour la restauration de la
paix en RCA. Par tous les moyens, nous entendons d’abord le dialogue et si
nécessaire la force.
Notre
présence conjointe ici, en collaboration avec le Gouvernement centrafricain,
vise à réaffirmer notre engagement sans ambiguïté pour l’Initiative africaine
pour la paix et la réconciliation en RCA, qui comme l’a souligné le Conseil de
Sécurité, représente la seule issue pour une sortie de crise.
Aux
populations de Bangui, nous lançons un appel au calme. Nous leur demandons aussi
de ne pas être victimes de rumeurs et de manipulations. Vos autorités sont à
pied d’œuvre en collaboration avec la MINUSCA pour restaurer l’ordre public et
assurer la protection de toutes les populations civiles sans
distinction.
Signé,
M. Smaïl
Chergui
Commissaire Paix et Sécurité de l’Union
Africaine
M. Jean-Pierre Lacroix
Secrétaire-Général adjoint des Nations Unies