LES MILITAIRES RETRAITES BATTENT
LE PAVE
Selon un Communiqué de presse de l’Assemblée Nationale du 09 août 2018, le 1er Vice - Président de cette Institution a reçu les Représentants des Militaires Retraités, lesquels ont marché du Ministère de la Défense Nationale au Palais du Peuple, le mercredi 08 août 2018.
Il y’a quelques mois, plus de 800
militaires du rang, sous-officiers, officiers et officiers supérieurs ont été
admis d’office à la retraite. Ils devraient être pris en charge par un
financement des Etats-Unis, dans le cadre de l’appui de ce pays ami à la réforme
des Forces de Défense et de Sécurité centrafricaines. Il convient de noter que
le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale n’a pas emboîté le pas à
l’ancien Chef d’ Etat Major des Forces Armées Centrafricaines (FACA) pour une
mise à la retraite qui fasse l’impasse sur l’accompagnement de la nouvelle Armée
Centrafricaine lors de sa montée en puissance, par des compétences militaires
plus aguerries.
Depuis deux mois, tous ces
retraités ont épuisé leur droit au congé libéral et se retrouvent, non seulement
avec des arriérés de salaires, mais avec déjà deux mois d’arriérés de pension.
Sans compter que beaucoup accuse du retard dans leur avancement et aucune mesure
n’a été prise pour régulariser leur situation avant ce départ qui ressemble dans
une certaine mesure, à une épuration perpétrée par l’ancien Chef d’Etat Major.
Car, quoi de plus normal qu’une génération cède la place à une autre si toutes
les conditions objectives sont respectées.
Les Etats Généraux de la Défense
Nationale qui se sont tenus du 19 août au 09 septembre 1996 ont, dans le cadre de l’amélioration des
conditions de vie et de travail du militaire et du gendarme, adopté plusieurs
recommandations parmi lesquelles, celles qui portent sur la retraite et
l’avancement. Il serait judicieux de rappeler ces recommandations ici afin de
les exploiter, les actualiser éventuellement pour permettre de trouver une
solution adéquate à ce problème social.
Voici in extenso, les libellés de
ces recommandations ; d’abord
celle qui concerne la retraite.
« Les Etats Généraux de la
Défense Nationale,
-Considérant que le paiement des
pensions au Trésor Public n’est plus fiable,
-Considérant le montant dérisoire
de la pension allouée aux militaires et gendarmes,
-Considérant la retenue de 5%
effectuée sans raison sur la pension pourtant
insaisissable,
-Considérant la longue période
consacrée à la délivrance des livrets de pension,
-Considérant la non application
des textes sur l’attribution des pensions de réforme et
autres,
Recommandent
1-Que soit étudié avec les
Finances le retrait de paiement de toutes les pensions de retraite de la
responsabilité du Trésor Public et confié sous forme de caisse autonome à la
DGIFACA,
2-Que les textes relatifs aux
pensions soient révisés en ce qui concerne le bénéfice de l’intégralité par les
ayants-droit en cas de décès du militaire retraité,
3-Que le montant de pension soit
révisé périodiquement en fonction du coût de la vie.
Fait à Bangui, le 09 septembre
1996 »
La recommandation relative à
l’avancement stipule :
« Les Etats Généraux de la
Défense Nationale,
-Considérant le non respect des
conditions de l’avancement dans les Forces Armées
Centrafricaines,
-Considérant le blocage qui en
résulte,
-Considérant qu’une révision de
statut s’impose et appelle au respect des règles qui en
régissent,
Recommandent
1-Que l’avancement à titre
exceptionnel ne soit prononcé que de façon exceptionnelle et exclusivement pour
des actes de bravoure particuliers au combat ou autres actions
d’éclat,
2-Qu’il soit procédé
immédiatement à l’avancement des militaires de toutes catégories ayant déjà
dépassé le temps prévu dans leur grade à titre de
régularisation,
3-Que des quotas fournissant la
promotion au sein des Armées soient fixés et respectés ; ainsi le
recrutement des officiers devra être réalisé dans une proportion d’au moins 30%
à partir de la catégorie des sous-officiers, de même le recrutement des
sous-officiers devra être réalisé dans une proportion d’au moins 30% à partir de
la catégorie des militaires du rang,
4-Que pour le rajeunissement de
la pyramide des âges des officiers et des sous-officiers et pour mettre fin aux
disparités de traitement injustifié, il est proposé de recruter les officiers
issus du rang sur concours sous réserve de l’obtention préalable du Brevet
d’Armes N°2 (BA2) ou tout autre diplôme équivalent,
5-A titre de l’égalité des
chances et du mérite, que l’avancement automatique du grade de sous-lieutenant
au grade de Lieutenant soit prononcé dès les deux années d’activité dans le
grade quelle que soit l’origine de formation de
l’officier,
6-Que l’avancement par rapport
aux diplômes militaires à savoir : le CAT1, CAT2, CI1, BA1 soit prononcé
dans un délai raisonnable.
Fait à Bangui,
le 09 septembre 1996 »
Depuis 1996, l’eau a coulé sous
le pont et ce rappel pourrait participer dans une certaine mesure, non seulement
à une meilleure prise en charge de ces anciens militaires qui peuvent continuer
à servir autrement leur Pays, mais aussi aider à une bonne gestion de cette
Nouvelle Armée en gestation que nous voulons mixte, moderne, Républicaine,
professionnelle et de Développement.
Paris, le 13
août 2018
Clotaire SAULET
SURUNGBA
-Ancien Parlementaire-Conseiller
National
-Rapporteur
Général de la Commission Défense Militaire du Comité Préparatoire des Etats
Généraux de la Défense Nationale
-Premier
Rapporteur Général Adjoint des Etats Généraux de la Défense
Nationale
-Chef de Cabinet
du Ministre Délégué chargé de la Restructuration des
Armées
-Président de la
Commission Défense et Sécurité du CNT-Parlement de Transition
-Représentant du CNT au Comité RSS/DDRR