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JAMAIS ÇA : Après des affrontements armés, un enfant marche au milieu de 
ruines calcinées à Alindao, en République centrafricaine (RCA) 

L’Organisation 
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lance un projet 
d’action anticipée afin d’aider les rapatriés et les communautés d’accueil à 
prévenir une nouvelle détérioration de leur sécurité alimentaire en République 
centrafricaine. 
Selon cette agence onusienne basée à Rome, il s’agit 
d’anticiper des conséquences immédiates du conflit sur les moyens de subsistance 
agricoles et la sécurité alimentaire. A cet égard, elle prépositionne déjà des « 
stocks stratégiques d’intrants agricoles » (semences et outils) près des 
villages touchés par les violences post-électorales et où des retours massifs 
sont attendus. 
Une distribution rapide sera lancée dès que les personnes 
déplacées retourneront dans leurs villages. La FAO s’attend à ce que plus de 
170.000 personnes récemment déplacées retournent dans leurs villages lorsque la 
situation post-électorale sera plus calme. Mais une fois sur place, ces 
populations se retrouveront sans leurs outils de travail et les ressources 
nécessaires pour cultiver pendant la principale saison agricole entre juin et 
septembre. 
L’intervention 
de la FAO devrait ainsi soutenir la production alimentaire dans les zones 
entourant Bouar, Bossangoa et Bossembélé, tout en renforçant la cohésion sociale 
et atténuant les tensions liées au manque de ressources. Le projet vise à aider 
les ménages affectés par le conflit post-électoral qui répondent aux critères 
définis par le Cluster Sécurité Alimentaire de l’ONU. 
Des 
agriculteurs vulnérables après l’attaque de leurs 
villages
Les 
activités viseront à la fois les rapatriés récents et les communautés d’accueil 
qui sont traditionnellement les premières à aider les ménages 
déplacés.
Selon 
la dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité 
alimentaire (IPC), environ la moitié de la population centrafricaine est 
confrontée à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë et plus de 70 % 
de la population vit sous le seuil de pauvreté. 
Or 
le pays a récemment connu « un regain d’activités de la part des groupes armés 
», notamment à l’approche des élections générales de décembre 2020 et février 
2021, qui a entraîné des déplacements de population à grande échelle, ainsi que 
la perturbation de la principale voie d’approvisionnement du pays depuis le 
Cameroun. 
Plus 
de 320.000 personnes supplémentaires ont été déplacées à l’intérieur du pays 
entre la mi-décembre 2020 et le début du mois de mars 2021, en raison de cette 
récente escalade du conflit. 
Parmi 
ces déplacés internes, figure un grand nombre de petits agriculteurs qui ont 
perdu leurs moyens de production lorsque leurs villages ont été attaqués, « ce 
qui les rend extrêmement vulnérables », a précisé la FAO.
Alors 
que les ressources financières existantes ne permettront pas de soutenir plus de 
4.000 ménages, le nombre total de ménages vulnérables récemment déplacés s’élève 
à plus de 34.800. Pour faire face à l’ampleur de la crise, la FAO en appelle à 
la communauté internationale pour intensifier d’urgence les efforts. Il s’agit 
de mobiliser des ressources pour soutenir 60.000 familles locales (300.000 
personnes) qui vivent déjà dans les villages où les rapatriés devraient 
arriver.
8 
juin 2021 - Nations Unies. [Photo OCHA/Karen 
Perrin]