L’ONU
critiquée pour l’absence de plan Marshall en Centrafrique
- Publié le 10 Août, 2015 - mondafrique.com
Dans
un rapport publié récemment l’ONG International crisis group (ICG) critique
sévèrement la stratégie des Nations unies en Centrafrique et appelle à prendre
en compte les aspects économiques de la reconstruction du
pays
La mort samedi dernier de cinq casques
bleus rwandais de
Dans
un rapport consacré au pays, au terme de plusieurs semaines d’enquête sur place,
ICG estime qu’il « se révèlera impératif de compléter et modifier le mandat
de
Estimant
que les Nations unies vont droit dans le mur en Centrafrique avec leur approche
actuelle, l’ONG les appelle à sortir du champ balisé des mandats traditionnels
et à comprendre qu’une opération de maintien de la paix n’est pas une stratégie
mais un outil.
« L’organisation
des élections n’est pas une sortie de crise », met en garde ICG qui déplore
que les acteurs internationaux n’acceptent pas « un sérieux exercice
d’analyse rétrospective et d’autocritique » pour tirer les enseignements de
précédents échecs d’interventions multinationales en
Centrafrique.
Lutte
sans merci contre la corruption
Les
auteurs du rapport vont bien au-delà de la seule responsabilité des Nations
unies pour définir les conditions minimales de la reconstruction de
« Grande
absente de la résolution de la crise en RCA, la relance de l’économie n’en est
pas moins indispensable. Il s’agit en effet de répondre à deux objectifs
essentiels : à court terme, fournir du travail à la population par une
politique de reconstruction et, à plus long terme, rebâtir une économie
productive qui a disparu afin de réduire le champ d’action des groupes
armés », conseille ICG.
L’ONG
insiste la nécessité de compléter la relance économique par une réforme totale
de la gestion des finances publiques guidée par la volonté de lutter contre la
corruption d’Etat.
« L’assainissement
des finances publiques et la réorganisation de certains services financiers de
l’Etat doivent être des priorités. Ces chantiers sont compliqués à mettre en
œuvre dans les pays frappés par des crises cycliques comme en RCA, car ils se
heurtent souvent à l’absence de la volonté politique des dirigeants de réformer
leurs administrations », insiste le rapport.
En
dépit de ses immenses ressources extractives,
« La
lutte contre la prédation passe par la suspension des signatures de contrats
miniers, la reprise du contrôle du secteur diamantifère, la lutte contre les
trafics internationaux et la recherche des fonds présumés détournés par les deux
gouvernements précédents », poursuit ce rapport opportunément intitulé
« La crise centrafricaine : de la prédation à la
stabilisation ».
Toutes
ces réformes ont pour enjeu principal d’assurer un changement de gouvernance en
Centrafrique, un passage indispensable pour éviter que le pays ne retombe dans
une nouvelle crise, même en cas de succès de la transition actuelle. L’ONU ne
semble pas avoir choisi cette lecture des événements, ce que déplore
ICG.
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- Publié le 13 Mai, 2015 - mondafrique.com
Censé
amorcer un processus de réconciliation en Centrafrique, le forum de Bangui s'est
achevé lundi 11 mai dans le trouble. Des tirs ont éclaté devant l'Assemblée
nationale et des barrages ont été érigés dans la ville. Preuve que rien n'est
réglé dans le pays.
Après
plusieurs reports et une énorme cacophonie dans sa préparation, le forum de
réconciliation nationale en Centrafrique a fini par se tenir du 7 au 11 mai à
Bangui. Et c’est en soi un événement ! Rien n’indiquait il y a quelques
semaines que le pays réussirait le pari de réunir pendant huit jours plus de 500
participants dont de nombreux se vouent une haine
viscérale.
La RCA,
championne des forums
Mieux,
les résultats qui sont sortis de ces assises confortent l’optimisme. Comment ne
pas se réjouir de la volonté proclamée de mettre fin à la longue
tradition d’impunité en RCA à travers la création d’une cour pénale
spéciale associant magistrats centrafricains et internationaux ?
Comment ne pas applaudir l’accord sur le désarmement, la
démobilisation et la réinsertion signé entre le gouvernement de transition,
d’une part, et les milices anti-Balaka, et ex-Seleka (rébellion armée qui a
chassé François Bozizé du pouvoir en 2003) d'autre part ? L’engagement solennel
du Forum à mettre un terme au cycle de prise de pouvoir par les armes
n'est-il pas louable ? Depuis près d’un quart de siècle, les seules
alternances que le pays a connues se sont produites par les armes :
renversement de Ange-Félix Patassé par Bozizé en 2003 ; éviction de Bozizé
lui-même par
A
en croire ces glorieuses résolutions, la réconciliation est en marche et le
pays a tourné définitivement la page de la crise socio-politique de ces
deux dernières années. C'est aller bien vite en besogne. Pour
rappel,
Les
délégués n’ont défini aucun mécanisme de suivi des conclusions de leurs travaux
avant de se séparer. La mise à l’écart des ex-chefs d’Etat Bozizé et Djotodia a
par ailleurs entaché le caractère inclusif que l’on a voulu donner aux assises.
Cerise sur le gâteau, anti-Balaka et ex-Seleka ont érigé des barrages et
tiré à l’arme lourde dans Bangui le jour même de la clôture du forum. Il faudra,
sans doute, une autre rencontre pour se pencher sur leurs revendications
spécifiques.