Le Festival culturel panafricain (Panaf) de retour : deuxième (2e) édition et la presse algérienne

 


 

 

Alger, capitale culturelle de l’Afrique

 

http://www.republicoftogo.com/central.php?o=1&s=126&d=3&i=3999

 

Plus de 8.000 artistes et intellectuels africains, américains et brésiliens se retrouvent ce week-end à Alger pour le deuxième festival culturel panafricain (Panaf), gigantesque événement célébrant à nouveau - quarante plus tard - l'Afrique en musique, littérature et arts. Le ministre de la Communication et de la Culture du Togo, Oulegoh Keyewa est attendu sur place à la tête d’une délégation d’artistes.

L'Algérie, chargée par l'Union africaine (UA) d'organiser ce festival jusqu'au 20 juillet, a reçu confirmation que 51 des 53 pays membres de l'UA seront présents, a déclaré, Zouaoui Benhamadi, du comité exécutif d'organisation.

Plus de 8.000 représentants de ces pays africains, des Etats-Unis et du Brésil - les deux invités du Panaf - et au moins 20.000 artistes locaux, feront la fête à Alger et d'autres villes du pays, selon lui.

"Le Panaf est le plus grand rassemblement au monde d'artistes et d'intellectuels en même temps et sur le même lieu et qui englobe toutes les facettes de la culture de l'homme", estime l'organisateur.

Des acteurs comme Isabelle Adjani, Française de père algérien, et des grands noms de la chanson africaine dont les Algériens Cheb Khaled et Ouarda El Djazaïria, et le Sénégalais Youssou Ndour prendront part au festival.

L'UA veut, avec ce festival placé sous le thème de "la renaissance de la culture africaine", marquer "les esprits et les imaginaires (...) pour montrer et dire au monde que l'Afrique est de retour", note la ministre algérienne de la Culture, Khalida Toumi.

"Nous attendons de ce rassemblement l'éclosion de nouveaux talents dans la musique, les arts et les autres activités programmées. Nous attendons également une sorte de radioscopie de l'état général de la culture africaine", selon elle.

Littérature, avec plus de 200 titres de grands auteurs africains, bande dessinée, arts visuels, musique, chorégraphie, danse, théâtre, cinéma et patrimoine, seront au rendez-vous.

Des conférences notamment sur la colonisation et le combat pour l'indépendance, des colloques sur la littérature africaine sont également au programme du festival.

"Le Panaf ce n'est pas seulement de la musique. Nous allons faire fête, mais aussi réfléchir sur l'avenir de notre continent et faire un état des lieux de la culture en Afrique", a dit M. Benhamadi.

Le premier festival panafricain de 1969 était placée sous le signe de la décolonisation -- sept ans après l'indépendance de l'Algérie. De nombreux pays africains (Namibie, Angola, Guinée Bissau), étaient encore colonisés et l'Afrique du Sud était dominée par le régime de l'apartheid.

A côté de grands artistes comme la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba, les mouvements de libération et le mouvement anti-apartheid étaient notamment représentés.

Le 2e Panaf commence officiellement dimanche, fête de l'indépendance de l'Algérie, à la Coupole du stade du 5 juillet à Alger, avec un mégaconcert conçu par le chorégraphe algérien Kamel Ouali.

Mais dès samedi une parade populaire avec des groupes folkloriques va sillonner les rues de la capitale.

Des porte-chars rehaussés de maquettes symbolisant chaque pays africain, plus Brésil et Etats-Unis, défileront de Tafourah (centre-ville) jusqu'au quartier populaire de Bab El-Oued.

Pour l'hébergement, une cité des artistes de 1.250 lits a été réalisée à Zeralda (Ouest d'Alger) et de nombreux hôtels de la capitale sont réquisitionnés, a ajouté M. Benhamadi.

Les festivités sont prévues dans des salles et en plein air à Alger, Boumerdes, Blida, Tipaza et d'autres villes villes de l'Est et de l'Ouest du pays, où tous les spectacles seront gratuits et accessibles.

Quelque 22.000 policiers seront mobilisés pour éviter toute tentative d'attaques terroristes, selon le site du festival.

Publié le 2 juillet 2009.

 

 


 

Panaf 2009 : trois grands colloques scientifiques

http://www.elmoudjahid.com/accueil/culture/37906.html - 28-06-2009

Pas moins de trois grands colloques scientifiques vont être organisés à Alger, à l’occasion de la tenue, dans notre pays, du 2e Festival culturel panafricain, a annoncé hier, dans une conférence de presse, M. Slimane Hachi, le directeur général du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), qui a ajouté qu’il « s’agit d’un symbole fort parce que la culture est une totalité, elle exprime tout, le théâtre, le cinéma, les arts mais aussi la science. »

Le premier colloque, qui aura lieu à la veille de l’ouverture officielle du Panaf (du 1er au 4 juillet) au complexe Laâdi Flici (Théâtre de Verdure), est consacré à l’anthropologie africaine, une thématique à propos de laquelle, une soixantaine de chercheurs de 24 pays, essentiellement africains, vont non seulement tenter de dresser une sorte de bilan, mais aussi et surtout élargir les perspectives en examinant les possibilités de coopération entre anthropologues.  Au  cours de ce colloque, dont le Comité scientifique est animé, entre autres, par les professeurs Youcef Nacib et Abdelhamid Bourayou, un hommage sera rendu à quatre personnalités fortes qui ont marqué de leurs empreintes, la recherche dans le domaine, quant au passage, voire la rupture, et pas seulement épistémologique, entre une ethnologie évolutionniste et instrumentalisée et une anthropologie comparée qui a vocation à s’opposer à la tendance à l’uniformisation culturelle qu’implique la mondialisation en montrant la diversité et la richesse des cultures et des langues africaines, à savoir Jomo Kenyatta (1893-1978), Amadou Hampaté Ba (1900-1991), Mouloud Mammeri (1917-1989) et Cheikh Anta Diop (1923-1986). L’argumentaire du colloque situe bien d’ailleurs cette évolution, voire cette révolution. Il est noté que « le concept d’anthropologie a été substitué au terme ethnologie à la suite du procès intenté à la seconde par les chercheurs pendant et après les décolonisations. C’est que l’ethnographie s’est construite sur le présupposé européocentrique qui considérait les peuples d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques comme non seulement différents des Européens, mais inférieurs en ce sens que le Blanc, héritier des patrimoines gréco-latin et judéo-chrétien, détenait la civilisation, tandis que les groupes humains « exotiques » possédaient des cultures rudimentaires. L’étude des populations des quatre continents était le monopole des savants, chroniqueurs, officiers et autres esprits curieux du Vieux continent. L’ethnographie triomphante de la seconde moitié du XlXe siècle posait même comme axiome de sa réflexion que les peuples « primitifs » n’avaient pas évolué et par conséquent étaient a-historiques. Ce qui permettait, en les observant, de photographier, croyait-on, l’état premier de l’humanité.  A cet égard, le continent africain a été un terrain d’expérimentation de prédilection pour l’ethnologie, puisque la géographie offrait à la recherche européenne une proximité spatiale inespérée et la richesse des cultures africaines ouvrait l’abondance et la variété d’ethnies et de cultures accessibles. Il faudra attendre la montée des nationalismes dans ce qui sera appelé « le tiers-monde » pour voir s’achever l’ère coloniale et émerger des élites intellectuelles susceptibles d’engager une réflexion sur leurs propres cultures prolongeant ainsi des savoirs accumulés au sein des populations africaines. »

 Pionniers, précurseurs et novateurs

 Au désir de se réapproprier et de désenclaver sa culture qui dispose de ses traits propres, nettement proclamé par des chercheurs autour de Senghor et Césaire dont l’attention a été focalisée sur le concept de négritude s’est ajouté le refus catégorique d’être traité uniquement comme objet d’étude et non comme acteur intellectuel réfléchissant sur sa propre culture exprimé avec force par Jomo Kenyatta, Cheikh Anta Diop, Hampaté Ba et Mouloud Mammeri qui ont marqué l’essor de l’anthropologie africaine en sondant les profondeurs de la culture du continent pour en retrouver les racines dans l’Egypte pharaonique et dans la préhistoire. Ainsi, en contribuant à disqualifier la théorie ethnocentrique de la suprématie culturelle puisqu’on découvre que les expressions culturelles multiples de l’Afrique sont plus anciennes que le paradigme «civilisationnel» exporté par l’Europe, ces chercheurs sont considérés, à juste titre, comme des pionniers, des précurseurs et des novateurs. Les rédacteurs de l’argumentaire concluent : « A l’échelle du continent, le challenge à relever était pour nous de mettre en exergue des faits saillants mis au point par l’anthropologie africaine sur les cultures africaines. A charge pour les futures éditions de cibler des questionnements plus ramassés et de rassembler davantage de compétences africaines dans le domaine. Cette première édition veut fonder une approche continentale dont l’exercice continu et l’acuité s’affirmeraient au fil des rencontres à venir. »

Le second colloque international programmé pour les 7 et 8 juillet, à la Bibliothèque nationale, est consacré à la pensée et l’œuvre de Frantz Fanon (1925-1961), une autre personnalité forte, sans doute l’un des plus grands penseurs de la lutte anticolonialiste, pleinement engagé dans la guerre de Libération et reposant en terre algérienne. Cet hommage sera suivi d’une troisième rencontre qui se tiendra à la BN du 13 au 16 juillet et portant sur la colonisation et les luttes de Libération en Afrique. Une cinquantaine de chercheurs examineront la longue et douloureuse séquence de l’histoire contemporaine du continent, depuis la conférence de partage territorial de Berlin en 1885 jusqu’à la genèse des Etats modernes en passant par les mouvements de libération. 

Saisissant cette occasion, M. Hachi a rappelé que le squelette de Lucy datant de 3,4 millions d’années, trouvé en Ethiopie, au nord d’Addis-Abeba, par une équipe d’anthropologues internationaux, sera exposé en Algérie lors du Panaf.

A l’évidence ces manifestations à caractère scientifique apportent un éclairage sur nos cultures, interrogent et interpellent l’identité de chacune de nos nations, voire le « dépassement des identités nationales post-coloniales », et, ce faisant, permettent aux peuples du continent, de mieux apprécier leur passé et de contribuer plus fortement à la construction de leur avenir. 

C. J.

 


 

Après une "si longue absence", le Panaf revient...

http://www.elmoudjahid.com/accueil/culture/38095.html  (02 juillet 2009)

 

 


Photo © EM

 

Après une "si longue... absence", pour paraphraser Mariama Ba, auteur de Une si longue lettre, un pamphlet de référence contre la polygamie au Sénégal, le Festival culturel panafricain (Panaf) revient à Alger dans une nouvelle édition placée sous le thème de la "Renaissance africaine".Le festival, qu'organise l'Algérie pour la seconde fois après celui de 1969, à la demande de l'Union africaine, pourra constituer, en effet, une importante plateforme pour un nouveau départ dans la promotion de la culture africaine, toujours présente et percutante dans ses diverses formes, mais à laquelle font encore défaut les instruments et les voies et les moyens de son émancipation.  En se présentant comme une vitrine du folklore et du patrimoine culturel matériel et immatériel de l'Afrique, et en rassemblant la plupart des artistes talentueux du continent, le festival pourra ainsi contribuer à la préservation et à l'ancrage universel de la culture africaine, qui a longtemps souffert et souffre encore de ses traditions orales, qui font que des pans entiers de cette culture sont menacés de disparition à chaque fois que disparaît un de ses symboles, un de ses promoteurs, un de ses défenseurs ou un des griots qui la transmettent de génération en génération.

L'écrivain et ethnologue malien Amadou Hampaté Bâ déclarait, à ce propos, dans une tribune de l'UNESCO, qu'"En Afrique, chaque vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle".

L'auteur de L'étrange destin de Wangarin avait ainsi cerné l'épineux problème de cette culture. Lui-même, qui avait consacré une bonne partie de sa vie à faire sortir cette culture de l'oralité et de son caractère "éphémère, s'éteignit le 15 mai 1991.

Beaucoup d'autres "baobabs", qui ont porté haut l'étendard de cette culture dans plusieurs domaines, sont également disparus sans que l'Afrique n'ait profité pleinement de leurs immenses talents et de leur profond savoir.  Ainsi en l'espace de 40 ans, le temps qu'a mis l'Afrique pour décider d'organiser son deuxième festival panafricain de la culture, nombre d'illustres historiens, musiciens, chanteurs, cinéastes et autres hommes politiques africains ne sont plus de ce monde pour apporter leurs pierres à l'édifice de cette "renaissance africaine".

Ainsi on n'entendra pas les palabres, sous le fromager d'Alger, du Burkinabé Joseph Ki-Zerbo, premier Africain agrégé histoire, disparu en 2007. On appréciera certainement la musique psychédélique du fabuleux chanteur malien Ali Farka Touré (deux fois primé par le Grammy Award), qui a su admirablement ouvrir les airs du terroir à l'universalité grâce à un mariage judicieux d'instruments traditionnels (kora, jembé notamment) avec des instruments modernes (guitare électrique), mais on n'entendra pas sur la scène son rire tonitruant, car lui aussi s'est éteint en 2006.

On regrettera certainement aussi l'absence du réalisateur et écrivain sénégalais Sembène Ousmane, décédé en juillet 2007, du réalisateur égyptien Youcef Chahine, et tant d'autres cinéastes et écrivains africains qui ont donné leurs lettres de noblesse au cinéma et à la littérature africains.

Qui mieux que l'Homme à la pipe pourrait en effet dénoncer l'excision comme il l'a fait dans Mooladé ou la barbarie du colonialisme qu'il a fustigé dans Le camp de Thiaroye, ou Chahine pour décrypter la société égyptienne comme il l'a fait dans Gare centrale et Le retour de l'enfant prodige.

La diva de la chanson africaine, Miriam Makeba, terrassée par une crise cardiaque en 2009, ne sera pas là non plus pour nous transporter, par quelques pas de danse, vers la légendaire épopée des guerriers zoulous du temps où ils étaient menés au combat par le chef Chaka.

Ces exemples pris, parmi tant d'autres artistes, écrivains et hommes politiques disparus entre les deux festivals, non moins méritants à être cités au panthéon de la culture africaine, illustrent on ne peut mieux cette perte et ce qu'aurait apporter leur présence au festival. Cela même si la nouvelle génération d'artistes qui vont s'y présenter possèdent également tous les talents et les atouts nécessaires pour en faire une réussite et lui donner toute la dimension voulue par les dirigeants africains.

L'Afrique, en organisant, cette année, le 2e Panaf à Alger, et la 3e édition du Festival mondial des arts nègres (Fesman) à Dakar, après le second tenu en 1977 à Lagos, et en multipliant ce genre de rencontres, est assurément consciente de cette nécessité de profiter de la contribution de chaque Africain au développement de sa culture.

M. Djibril Diallo, directeur du Bureau de New York pour le sport au service du développement et de la paix des Nations unies, a estimé à cet égard en 2006 dans la capitale sénégalaise que l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants africains, qui sont parvenus à s'approprier "de manière beaucoup plus claire et beaucoup plus forte" l'avenir du continent africain par la création notamment du NEPAD auquel ils ont lié la culture, démontre indéniablement qu'il ne peut y avoir de développement sans culture.

 


 

KHALIDA TOUMI ET LE PANAF 2009
Notre Dame d’Afrique


http://www.lexpressiondz.com/article/3/2009-07-02/65164.html - 02 Juillet 2009

 

 

Si le Panaf de 1969 était placé sous le signe des Indépendances, celui de 2009 se veut celui de la résurrection et de la renaissance culturelle.

 

Une tâche ardue, à savoir la médiatisation du Panaf, a été exécutée honorablement par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, depuis plusieurs mois déjà. Un événement de taille dont elle en fait presque une affaire personnelle en vue de fédérer toutes les énergies du peuple pour aller dans une même direction: fêter dans le faste le retour de l’Afrique sur la scène mondiale et surtout «donner la vraie image d’un pays, qui se reconstruit, un pays debout, ouvert et riche culturellement».

Après «Alger, capitale de la culture arabe» où elle a contribué pour la réussite de cette manifestation, la voilà qui récidive haut la main en soutenant de pied ferme la Palestine à qui sont dédiées de nombreuses manifestations culturelles. La Palestine étant cette année capitale de la culture arabe.

Fidèle à ses engagements, la promesse de l’édition de 1000 livres arabes a été tenue. Aussi, dans le cadre du Panaf ce sont plus de 200 livres d’auteurs africains qui seront mis à la disposition du public. Le Festival panafricain, Mme Toumi en a fait un sacerdoce. Il est de tout ses combats. La semaine dernière, lors de la tenue de la 2e édition du Festival international de la littéraire et du livre de jeunesse, Khalida Toumi a été vue se mêler à la foule.

Dans une visite informelle et impromptue, la ministre de la Culture, venue s’enquérir de l’ambiance et surtout des conditions du déroulement de la manifestation, s’est longuement entretenue avec les familles pour les rassurer quant à la mise en application de bonnes mesures de sécurité à même de garantir l’organisation du Festival panafricain. Car elle ne cessera de dire: «La plus belle carte de visite d’un pays c’est sa culture, ce festival est une occasion en or pour tous les Africains et Algériens, y compris pour démontrer que l’Afrique est le berceau de l’humanité notamment. On va capitaliser notre talent dans le continent et aussi dans la diaspora. Ce festival n’est pas une affaire qui concerne le ministre de la Culture seulement, mais notre conviction est que le festival est une initiative de l’Union africaine, laquelle a chargé l’Algérie de son organisation, avec son Etat, sa société civile et son public. Il s’agit de donner du bonheur aux gens et cela n’a pas de prix.» Pour rappel, le Festival culturel panafricain est organisé sous l’égide de l’UA qui a adopté la proposition de l’Algérie d’accueillir cet événement, lors de sa réunion à Khartoum en 2006. En effet, en dépit des années de la tragédie nationale seule, l’Algérie a accepté de relever ce défi. Autrement dit, mettre en avant «la Renaissance culturelle de l’Afrique» sous le slogan: «Africa is back!». Ceci se traduira par un programme grandiose, au vu de ce qui a été concocté par la ministre de la Culture, en collaboration avec tous les autres départements ministériels. Radio, presse, télé, Khalida Toumi ne lésine sur aucun moyen pour informer la population et la tenir au courant du déroulement des événements.

L’Algérie, dans quelque jours, va abriter un événement de taille qui donne rendez-vous au monde entier. Aussi 8000 personnes sont attendues pour célébrer la renaissance de la culture africaine. Le Panaf de 2009 diffère de celui de 1969, en raison du changement stratégique idéologique et politique des Etats membres de l’UA. Aussi, le nombre d’habitants est allé crescendo.

Le pays aussi a acquis beaucoup de savoir-faire en matière de technologies de pointe qui seront utilisées, nous assure-t-on, à bon escient lors de ce festival. Un événement continental qui débutera le 4 juillet prochain, sous forme de parade populaire et se poursuivra le lendemain, 5 juillet, à la Coupole en réunissant une pléiade d’artistes africains de prestige dont Youssou N’dour, Isabelle Adjani, Dany Glover (réalisateur de L’Arme fatale), Warda El Djazaïria, Césaria Evora, le tout autour d’un spectacle gigantesque signé par le chorégraphe et metteur en scène Kamel Ouali. L’esplanade de Riadh El Feth accueillera, en soirée, un artiste et composteur de talent, Safy Boutella avant de voir tonner dans le ciel le bouquet de feu d’artifice qui célébrera notre Fête de l’Indépendance. Le Panaf, pour rappel, ce sont 51 pays qui prendront part avec leurs différentes délégations d’artistes, entre chanteurs, danseurs, comédiens, plasticiens etc. 500 spectacles seront donnés à travers 22 scènes algéroises dont une qui peut contenir jusqu’à 80.000 personnes. Il s’agit de l’esplanade de Riadh El Feth. Viendront s’y produire Ismaello, Moré Canté, Amazigh Kateb, Khaled, Salif Keita, Manu Bango, Ray Lema, Kenza Farah, Zaho etc. Toutes les artères de la capitale seront animées, d’Alger (la Grande-Poste, la place du 1er Mai) à Tipaza, en passant par Boumerdès, ainsi que les autres villes du pays telles Tizi Ouzou, Sidi Bel Abbès etc. La clôture se déroulera à la salle Atlas grâce au duo Sofiane Abou Legraâ, chorégraphe, et Farid Aoumer, scénographe, compositeur et chef d’orchestre. 22.000 policiers vont assurer la sécurité du Panaf.

Pour répondre à toutes vos questions concernant les programmes des spectacles, expositions, conférences, itinéraires, accès et toutes les activités du Panaf, des kiosques d’information seront mis à la disposition du public devant toutes les APC (57 communes) de la wilaya d’Alger et ce,durant le Festival africain. C’est ce qu’a affirmé la ministre de la Culture.

O. HIND

 

 


 

Colloque international (Complexe culturel Laâdi-Flici)
Au cœur de l’anthropologie africaine

 

http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=78084&idc=9&date_insert=20090702

 

Inauguré par M. Slimane Hachi, directeur général du CNRPH, en présence de Mme la ministre de la Culture, le colloque auquel prendront part une soixantaine d’anthropologues, venus de 24 pays d’Afrique et de pays européens, amis de l’Afrique se veut un rendez-vous important car, tel que le soulignera le professeur Youcef Nacib, lors de son allocution : «L’Afrique des intellectuels et des anthropologues se retrouve avec elle-même. Lors du 1er Panaf, l’Afrique luttait pour ses libertés, aujourd’hui, le 2e Panaf se retrouve autour d’une anthropologie mature.» Dans son intervention, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, soulignera, pour sa part, l’importance de ce symposium qui consiste à travailler pour la «pérennisation de l’âme de l’Afrique». Et tout en rappelant que «l’Algérie fut et restera le lieu géométrique de la culture africaine», Mme Toumi ajoutera que le présent rendez-vous s’inscrit en prélude du Panaf, «une opportunité que se donne l’Afrique de se retrouver pour fêter la culture africaine dans la liesse».

Dédié à quatre figures emblématiques de l’anthropologie africaine, en l’occurrence Jomo Kenyatta, Ahmadou Hampâté Bâ, Mouloud Mammeri et Cheikh Anta Diop, ce colloque a vu, en cette première journée, l’intervention de quatre conférenciers qui ont évoqué les parcours personnels et professionnels des quatre anthropologues africains, qui étaient, à la fois, précurseurs et novateurs et qui ont permis à l’anthropologie africaine de naître et de grandir.

Ces scientifiques, hors pairs, ont «marqué l’essor de l’anthropologie africaine qui se pense sur son passé et présent. Ils iront sonder les profondeurs de la culture africaine pour en retrouver les racines dans l’Egypte pharaonique et dans la préhistoire.

Ils ont contribué à disqualifier la théorie ethnocentrique de la suprématie culturelle qu’on découvre que les expressions culturelles multiples de l’Afrique sont plus anciennes que le paradigme civilisationnel exporté par l’Europe».

Intervenant autour du parcours de l’anthropologue plus que sur celui du chef de l’Etat de Jomo Kenyatta, M. Kojo Opuku Aidoo dira, en substance, qu’il fut l’un «des premiers et meilleurs leaders nationalistes africains et un anthropologue de l’Ecole Structurelle fonctionnaliste».

Banedialo Mamadou, présentera, pour sa part, le grand Hampâté Bâ comme un défenseur invétéré de la tradition orale africaine. «Hampâté Bâ était conscient du rôle de l’oralité (…). Pour lui, l’oralité n’est pas la soustraction de quelque chose qu’il faut rajouter à l’écrit. L’écriture est une chose, le savoir en est une autre».

Rappelant qu’ Hampâté Bâ avait lancé un SOS à l’Unesco pour la transmission de l’héritage traditionnel, Banedialo Mamadou concluera son intervention, en mettant en exergue le combat perpétuel dans lequel s’était engagé M. Bâ pour «la promotion des langues africaines qui sont le support des traditions orales africaines».

Communiquant sur Mouloud Mammeri, Mourad Yellès dira, d’emblée, qu’en ayant «eu l’honneur et le privilège de fréquenter Mouloud Mammeri» et en connaissant l’apport irrémédiable voire incontournable de cet homme à l’anthropologie et à tout le domaine scientifique s’y afférant, «l’évoquer en 2009, c’est-à-dire 20 ans après sa disparition, c’est rendre un juste hommage à cette grande figure algérienne».

Pour Yellès, «l’apport de Mouloud Mammeri dans le domaine de l’anthropologie culturelle maghrébine, et plus particulièrement dans le domaine de la tradition orale est inséparable de son activité d’écrivain et de critique. De fait, il appartient à cette génération d’intellectuels africains et antillais de la période charnière entre colonisation(s) et indépendance(s) qui mènent de front la quête scientifique (et donc l’ardente nécessité de la re-découverte de soi) et l’entreprise littéraire (et donc le dur labeur de l’écriture)».
Le dernier hommage, celui à Cheikh Anta Diop sera un texte de Mme Diop sur son défunt époux, lu par Abdoulaye Diop. Loin d’être subjective, cette communication mettra l’accent sur les diverses voies novatrices qu’a ouvertes Cheikh Diop, dans différents domaines, y compris celui de la philosophie.

02-07-2009
Hassina A

Infoculture de sangonet