Premier voyage du président Sarkozy en Afrique: premières réactions
En Afrique, Sarkozy a expérimenté
les limites de la rupture
AFP, Samedi 28 juillet, 11h43, LIBREVILLE - Pour son premier déplacement en Afrique subsaharienne, le président français Nicolas Sarkozy a difficilement concilié, de Dakar à Libreville, sa volonté de rupture avec la "Françafrique" et le lien privilégié qui unit la France à ses anciennes colonies.
Après une étape en Libye au lendemain de la libération des infirmières bulgares, M. Sarkozy a effectué une visite éclair jeudi et vendredi au Sénégal et au Gabon, deux pays emblématiques de l'ancien pré-carré français en Afrique.
Dans ces deux pays, il a proposé un nouveau partenariat entre l'Europe et l'Afrique et appelé les Africains à tourner la page de la colonisation pour "relever les défis de la modernité" et à s'engager dans la voie de la bonne gouvernance.
Mais le président français a pu mesurer la difficulté de l'exercice en suscitant les critiques contradictoires de nombreux Africains: certains attendaient une rupture plus marquée alors que, à l'inverse, d'autres dénonçaient "la leçon" faite aux Africains.
Une contradiction assumée par M. Sarkozy qui a revendiqué le fait de tenir le même langage de "vérité" à Paris et sur le sol africain, en particulier sur l'immigration.
Toutefois, en choisissant pour ce premier déplacement le Sénégal et le Gabon, deux pays où l'influence politique, économique et militaire - avec deux importantes bases - de la France est toujours très forte, il a inscrit ses pas dans ceux des précédents présidents français.
M. Sarkozy a plusieurs fois justifié ce choix devant la presse, affirmant que le Sénégal était "incontournable" et que, même le Gabon, où le président Omar Bongo Ondimba, doyen des chefs d'Etat africains, est au pouvoir depuis 1967, n'était pas "le pays qui ait le plus à rougir du point de vue de la démocratie interne".
Mais il a aussi promis de revenir en Afrique, avant la fin de l'année, pour une tournée plus longue, avec l'Afrique du Sud au programme.
C'est à Dakar que M. Sarkozy, qui a succédé le 16 mai à "Chirac l'Africain", a exposé sa vision d'un partenariat renouvelé entre la France et l'Afrique, un discours qu'il avait envisagé de faire à Brazzaville, là où le général De Gaulle avait en 1944 amorcé la décolonisation qui ne verra le jour qu'en 1960.
Nicolas Sarkozy a qualifié la colonisation de "grande faute", mais il a refusé, comme récemment en Algérie, toute idée de "repentance", dans une adresse à la jeunesse à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il a ainsi affirmé que "la colonisation n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique", citant les guerres, les génocides, la corruption, les gaspillages.
M. Sarkozy a appelé les Africains à prendre eux-mêmes en main leur avenir et a assuré que la France serait "aux côtés" de l'Afrique sur le chemin de la bonne gouvernance et dans son combat contre la corruption et la misère.
Alors qu'une partie de la presse dénonçait un ton "moralisateur", ce discours a été jugé sévèrement par le président de la Commission de l'Union africaine (UA), l'ancien président du Mali Alpha Oumar Konaré, qui a affirmé qu'il "n'était pas le genre de rupture" souhaitée.
Nicolas Sarkozy aura toutefois été conforté par son homologue Abdoulaye Wade qui, après des "malentendus", a apporté son soutien à la politique d'immigration restrictive de la France, au nom de la lutte contre l'exode des élites.
Les deux présidents ont aussi décidé de faire avancer, d'ici au sommet Europe-Afrique de Lisbonne à l'automne, l'idée d'Eurafrique, lancée par M. Sarkozy pour faire sortir l'Afrique d'un tête-à-tête trop exclusif avec l'ancienne puissance coloniale française.
Gabon: Sarkozy a terminé sa tournée africaine
AFP -
Samedi 28 juillet, 08h13LIBREVILLE) - Le président français Nicolas Sarkozy a quitté vendredi
soir le Gabon "ami fidèle de la France" pour rejoindre la France
après une visite de quelques heures dans ce pays emblématique de l'ex-"pré
carré" français sur le continent, et au lendemain de son appel lancé à
Dakar pour un "partenariat" franco-africain en rupture avec le passé.
Le Gabon
est depuis 1967 un partenaire privilégié de la France, au-delà de toutes les
alternances en France", a déclaré le président Sarkozy, interrogé sur le
choix de Libreville comme dernière étape de sa mini-tournée en Afrique.
Il a
rendu hommage au "rôle du président Omar Bongo", au pouvoir depuis 40
ans, rappelant qu'il est le "doyen des chefs d'Etat africains".
"En Afrique, le doyen, cela compte", a-t-il souligné.
"S'agissant
du Gabon, je ne pense pas que ce soit le pays qui ait le plus à rougir du point
de vue de la démocratie interne", a poursuivi Nicolas Sarkozy.
Interrogé
sur l'enquête préliminaire ouverte par la justice française à la suite d'une
plainte visant M. Bongo - ainsi que son homologue congolais Denis Sassou
Nguesso -, il a estimé qu'elle ne devait pas avoir d'impact sur les relations
bilatérales.
"Si,
chaque fois qu'il y avait des enquêtes judiciaires il fallait arrêter les
relations, on ne les aurait pas arrêtées uniquement du côté africain, si vous
voyez ce que je veux dire", a-t-il ajouté en allusion aux affaires ayant
récemment impliqué des dirigeants français, notamment son prédécesseur Jacques
Chirac. Le parquet de Paris a ouvert en juin une enquête préliminaire pour
"recel de détournement de biens publics" contre les présidents Bongo
et Sassou Nguesso après le dépôt d'une plainte par des associations qui les
accusent d'avoir acquis à Paris des biens immobiliers avec de l'argent public
détourné.
Dans un
entretien publié vendredi matin par le quotidien gouvernemental gabonais
L'Union, Nicolas Sarkozy a qualifié d'"anachronique" le concept de
"pré carré", utilisé pour décrire la zone d'influence particulière de
la France sur ses ex-colonies d'Afrique et dont le Gabon incarne l'un des
symboles.
Revenant
sur un concept évoqué la veille à Dakar, et censé permettre de tourner la page
de cette "Françafrique" tant décriée, il a également annoncé à
Libreville une prochaine initiative commune avec le président sénégalais
Abdoulaye Wade sur son idée d'"Eurafrique".
Lors de
son étape dakaroise, le président français avait exposé sa vision d'un
"partenariat" renouvelé entre la France et l'Afrique, appelant
celle-ci à ne pas "ressasser le passé" colonial et à s'engager vers
la bonne gouvernance, écartant l'idée de "repentance". "On ne
peut pas tout mettre sur le dos de la colonisation (...). La corruption, les
dictateurs, les génocides, c'est pas la colonisation", a répété M. Sarkozy
à Libreville.
Il a
également justifié une nouvelle fois les restrictions imposées par la France à
l'immigration, estimant que les "450 millions de jeunes Africains qui ont
moins de 17 ans" ne pourraient pas tous "venir en Europe" et que
l'Afrique avait besoin de ses élites pour se développer.
Alors
qu'il avait reçu jeudi l'opposition sénégalaise, le président français a
affirmé n'avoir pas reçu de demande de la part de l'opposition gabonaise, ce
qu'ont contesté ses deux principales formations, regrettant de n'avoir pu le
rencontrer.
M.
Sarkozy s'est enfin saisi du thème officiel de cette visite pour se poser en
défenseur de la forêt gabonaise, au coeur du bassin du Congo, deuxième massif
forestier au monde après l'Amazonie. "Pour le Gabon et pour le monde, la
forêt est une ressource extraordinaire", a estimé le président français,
"je ne veux pas qu'on pille la forêt africaine".
Il s'est
ensuite rendu dans la forêt de la Mondah, à une quinzaine de kilomètres de
Libreville, où lui a été présenté un plan d'aménagement durable.
Cette
visite au pas de charge devait s'achever dans la soirée après un dîner officiel
en compagnie de M. Bongo.
Konaré
critique violemment Sarkozy
NOUVELOBS.COM | 28.07.2007 | 14:57
Pour l'ancien président du Mali, qui est à la tête de
la Commission de l'Union africaine, le discours du chef de l'Etat français
à Dakar "n'est pas le genre de rupture" souhaitée.
L'ancien président du Mali Alpha Oumar Konaré, président de
la Commission de l'Union africaine (UA), a jugé vendredi 27 juillet dans une
interview à Radio France Internationale (RFI) que le discours prononcé à Dakar
par le président Nicolas Sarkozy "n'est pas le genre de rupture" qui
était souhaitée.
"Ce discours n'est pas le genre de rupture qu'on aurait
souhaitée. Ce discours n'est pas neuf dans le fond, il rappelle des
déclarations fort anciennes, d'une autre époque, surtout quant à l'appréciation
sur les paysans que je n'approuve pas", a commenté Alpha Oumar Konaré.
Nicolas Sarkozy a déclaré que "le paysan africain ne
connaît que l'éternel recommencement du temps, rythmée par la répétition sans
fin des mêmes gestes et de mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout
recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour
l'idée de progrès".
Alpha Oumar Konaré a également réagi au rejet de toute
repentance affiché par Nicolas Sarkozy au sujet de la colonisation, qu'il a
toutefois qualifiée de "grande faute".
"Une bonne partie du retard de l'Afrique est liée à
cela et cette réalité, je suis sûr que le président le sait, (...) personne n'a
le droit de la nier, et cela n'a rien à voir avec la repentance. Cette exigence
de mémoire ne peut pas être simplement le fait des Africains", a-t-il dit.
"Je le dis clairement, cette page, nous ne la
déchirerons jamais (...)", a-t-il ajouté.
A l'adresse des "jeunes d'Afrique", le président
français a affirmé que s'ils voulaient sortir de "l'arbitraire", de
"la corruption", de "la violence", du
"parasitisme" et du "clientélisme", c'était à eux "de
le décider".
Sarkozy "a besoin de mieux connaître
l'Afrique"
"Cet appel à la jeunesse africaine est un appel
important (...) mais ce discours n'est pas nouveau en Afrique. Beaucoup de
dirigeants africains le tiennent, les jeunes africains le savent et beaucoup de
ces jeunes depuis longtemps se battent", a réagi M. Konaré, tout en
reconnaissant que M. Sarkozy "avec raison, a mis à nu une responsabilité
de l'Afrique".
"Si cet appel nous interpelle (...), c'est pour qu'on
se dresse, et que nous même prenions nos affaires en mains", a poursuivi
M. Konaré.
"Je suis certain que le président souhaite la rupture
(...). Je pense que pour l'aider dans la rupture, il a besoin de mieux
connaître l'Afrique et nous sommes prêts dans ces échanges avec lui",
a-t-il conclu.
Le discours de
Nicolas Sarkozy ou un véritable délit de l’altérité
[Ottawa
- ] - 30-07-2007 (M.Mba Talla)
Le
président de la république française, Nicolas Sarkozy, a raté l’occasion de
dire la vérité devant les jeunes africains à Dakar. Alors que son discours se
voulait une leçon de franchise comme il le prétendait, on a plutôt assisté à un
étalage d’inexactitudes et de démi-vérités, bref un tissus d’insultes.L’homme
qui voulait nettoyer les banlieues françaises au karcher s’est aventuré sur un
terrain qu’il maîtrise peut.«Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers
d’autres Africains.La réalité de l’Afrique, c’est une démographie trop forte.
Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans
l’histoire.Nul ne peut demander aux générations d’aujourd’hui d’expier ce crime
perpétré par les générations passées.La colonisation n’est pas responsable des
dictateurs.»
Le
président de la république française, Nicolas Sarkozy, a raté l’occasion de
dire la vérité devant les jeunes africains à Dakar. Alors que son discours se voulait une leçon de franchise comme il le
prétendait, on a plutôt assisté à un
étalage d’inexactitudes et de démi-vérités, bref un tissus d’insultes.
L’homme
qui voulait nettoyer les banlieues
françaises au karcher s’est
aventuré sur un terrain qu’il maîtrise
peut. Il s’est contenté d’affirmations péremptoires. Des demi-vérités, le président Nicolas Sarkozy veut voir
émerger ce qu’il appelle l’Eurafrique, un projet qui n’est pas en soit nouveau.
« Ce grand destin commun qui attend l’Europe et l’Afrique. » Et Dieu seul sait
combien de projet clé à main les Spins doctors ont souvent proposé aux Africains.
«Ce
sont des Africains qui ont vendu aux négriers d’autres Africains. » Peut-on
partir du fait qu’il y a eu quelques négrions
africains pour affirmer péremptoirement ce que dit M. Sarkozy. Comment
comprendre que les Africains arrachés à
leur terre fussent-ils avec la complexité
de quelques négrions noirs, aient été
pendant plus de 4 siècles maintenus en esclavage dans les Amériques et les
Antilles françaises ?
Cette
volonté de vouloir relativiser, de «désubstantialiser » le crime le plus monstrueux que fut : LA
TRAITE NEGRIERE- L’ESCLAVAGE participe à cette volonté de banalisation et
de victimisation à rebours des peuples noirs. Sarkozy vient de s’ajouter à la
liste de ceux là pour qui le passé est le passé. Et que les Noirs pleurnichent
beaucoup. Alors que fait-on de l’exigence de mémoire ?
Revenant à l’eclavage, la France devrait pour une fois, par la voix de son premier
citoyen reconnaître sa part majeur de responsabilité dans les tragédies
africaines.Sarkozy dans son discours à tout simplement oublié que cet infâme
crime qu’est l’ESCLAVAGE est au cœur de l’hyperaccumulation, rampe de lancement
et de construction du capitalisme. Un
commerce triangulaire organisé,planifié
sur une grande échelle par de nombreux pays
européens sur ce que Fernand Braudel
appelle la longue la durée. L’ESCLAVAGE doublée de la traite négrière a ainsi participé à la mise à mort de
nombreux royaumes africains tout en
créant artificiellement en 1885 à Berlin
des États-nations faibles et assistés. Tous incapables aujourd’hui de s’incrire
dans ce qu’il faut désormais appeler la marche forcée vers le développement.
On
ne peut non plus rester indifférent à
cette autre affirmation de M. Sarkozy
«La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés
actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsable des guerres sanglantes que
se font les Africains entre eux. Elle n’est pas responsable des génocides. Elle
n’est pas responsable des dictateurs. Elle n’est pas responsable du fanatisme.
Elle n’est pas responsable de la corruption et de la prévarication. Elle n’est
pas responsable des gaspillages, de la pollution. » Les citoyens Camerounais, Togolais,
Centrafricains, Gabonais, Rwandais, Malgaches, Algériens, Tchadiens, Comoriens,
Congolais de Brazzaville comme de Kinshasa, sont prêt à dire le contraire. Si
Sarkozy est si certain de ces propos
qu’il ouvre les archives de la France.
En attendant l’ouverture de ces archives, la complaisance de la France
dans ses relations avec les présidents africains est connue. Le rôle de la France dans le génocide des
Bamilékés au Cameroun, dans les tueries à Madagascar, Algérie, Sénégal se
passent de commentaire. Du soutien au régime d’Habyarimana on sait ce
qu’il en est arrivé par la suite au peuple rwandais. Des affaires Elf etc.…sans
doute Sarkozy n’en sait rien. Les jeunes
Africains ne sont pas dupes.
«Mais nul ne peut demander aux générations d’aujourd’hui d’expier ce crime perpétré par les générations passées. Nul ne peut demander aux fils de se repentir des fautes de leurs pères. »
Alors M.
Sarkozy qu’en est-il de la
responsabilité des États? Ce discours
est si on en voulait encore une preuve, le
vibrant reflet Du refus de «la
critique de soi [France]et de la pensée de la responsabilité. » Ce que la France demande à la Turquie lorsqu’il s’agit de reconnaître son crime et
dans ce cas : Le génocide arménien. Cette reconnaissance ne pourrait –elle pas s’appliquer au cas des Africains? Ce
refus de responsabilité n’est-il pas
comme l’affirme l’historien et le
politologue Achille Mbembe (2000 :VII) « un refus de l’aveu et une volonté active de l’oubli. »
«La
réalité de l’Afrique, c’est une démographie trop forte pour une croissance
économique trop faible. »
Ha !
La fameuse question de la fécondité derrière laquelle se cache celle de la
migration. La déclaration de Sarkozy
est une fois de plus le reflet des
statistiques de la peur avec son corollaire qui est le réflexe du containment. Selon le
compatriote de M. Sarkozy, le démographe
français Jacques Vallin, le continent africain ne connaîtrait pas de
stabilisation démographique avant qu’il
n’ait atteint environ 3 milliards
d’habitants ou même un peu plus. Actuellement la population de l’Afrique est estimée à environ 700 à 800 millions. Les
propos de Sarkozy à Dakar, masque assez
habilement le refus de reconnaître les profonds déséquilibres et les injustices
structurelles qui dans le système économique international, diffusent et produisent
la misère en Afrique.
Alors
que jamais dans le monde, il n’y a jamais eu tant de richesses concentrées
entre les mains d’un groupe de pays. En
passant Sarkozy affirme que la colonisation n’est pas responsable des
gaspillages, de la pollution en Afrique. « Alors qu’aucun organisme n’insiste
sur le fait qu’un seul américain consomme en moyenne autant d’énergie que 168
tanzaniens, les prévisions alarmistes sur l’avenir de la planète s’accumulent
autour des effets catastrophiques de l’exubérance démographique des indigènes
d’Afrique .(Ela 2006 : 91-101). Qu’en
est-il de la part de la France sans
doute autant ?
«Le
drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans
l’histoire. »
Pour
tous ceux qui connaissent le discours hégélien
sur l’Afrique on peut sans coup
péril trouver un parallèle avec le
discours du président français. Que
veut dire «Le drame de l’Afrique, c’est
que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. » Si non une façon
subtile d’affirmer comme Hegel en son
temps «L’Africain n’en est pas encore arrivé à la distinction entre lui,
individu singulier, et son universalité
essentielle. (…) L’homme, en Afrique, c’est l’homme dans immédiateté» (Hegel
1965 : 260-251)
Plus
loin une autre affirmationde Sarkozy. «Le problème de l’Afrique, c’est de
cesser de toujours répéter, de toujours ressasser, de se libérer du mythe de
l’éternel retour»
Généralement
lorsque les Africains parlent de l’éternel retour à l’instar des leaders comme Marcus Garvey, il ne faut pas comprendre cela
dans le sens d’un quelconque retour physique. Il faut saisir cette assertion dans le sens d’introspection, de
questionnement sur son origine. De savoir d’où l’on vient pour mieux vivre le présent et envisager sereinement l’avenir.
L’éternel retour doit se comprendre dans ce sens et non dans celui de Sarkozy. Et dans le cas de nombreux
Africains autant d’Afrique que ceux arraché de leur terre cette interrogation s’impose. L’on n’a qu’à
voir la part de cette tragique histoire
dans les programmes des écoles africaines et françaises pour mieux comprendre
qu’il y a d’énormes efforts à faire.
Parce que complètement dépossédé de notre histoire.
Même
si nous ne pouvons pas taire la responsabilité des classes dirigeantes en
Afrique, des élites mercenaires qui instituent des systèmes de contrôle du
pouvoir et d’appropriation des ressources, les jeunes africains doivent refusent plus que jamais que l’on continue éternellement à les
intantiliser, à les insulter. La jeunesse africaine n’a pas besoin de béquille.
Elle doit plus que jamais s’assumer.
Sarkozy
qui raffole des polémiques vient une fois de plus de réussir un beau coup.
Heureusement que le discours de Sarkozy qui ne comporte rien de nouveau. Il
s’inscrit une fois de plus dans ce qu ‘il faut appler une nouvelle tentative de
diversion. Et les Africains en sont
habitués. Le défi de la France
aujourd’hui, ne serait-il pas d’apprendre à se sentir l’héritière et
responsable de nombreuses
tragédies africaines. En intériorisant ce fait, cette attitude ne
contribuerait- elle pas à l’aider à participer à l’aventure commune des civilisations humaines et de
s’approprier d’avantage les droits de
l’Homme, la démocratie, la liberté, l’égalité, la justice comme l’héritage
commun de toutes les civilisations et de tous les hommes ?
- Ela
- Jean Marc et Anne Sidonie Zoa, Fécondité
et migrations africaines : Les nouveaux enjeux, Paris, Harmattan, 2006.
- Hegel, Friendrich, La raison dans l’histoire, Paris, Plon, 1965.
- http://www.icicemac.com/news/index.php3?nid=8157&pid=39&cid=1