Fespam, édition 2007 à Brazzaville:
étrange accueil des Pygmées et question de considération
Un groupe de Pygmées invités au 6e
Festival panafricain de musique (Fespam) tenu à Brazzaville, du 07 au 14 juillet
2007, ont campé pendant une semaine dans le zoo de la capitale, avant d'être
relogés dans un lycée.
Faisons un petit rappel historique
pour mieux connaître les Pygmées et leur
environnement.
Les Pygmées sont considérés comme
les descendants de très anciennes populations localisées au paléolithique dans
les régions des Grands Lacs: le Rwanda, le Burundi, le Kenya,
Les Pygmées sont les dépositaires d'un grand nombre de connaissances qui témoignent d'une rare maîtrise des éléments constitutifs aussi bien de la nature que de l'univers. L'histoire des Pygmées fascine et trouble aussi bien les spécialistes que les populations qui se différencient d'eux ou qui s'en approchent par curiosité, afin de vérifier le bien fondé des nombreux clichés accumulés depuis la nuit des temps. Au demeurant, les connaissances dont ils font preuve notamment dans les domaines de la biomédecine, de la zoologie, de la cosmogonie, les placent parmi les meilleurs experts. Les Aka furent également des acteurs économiques de premier plan qui prirent largement part aux échanges commerciaux trans-nilotiques avec les populations voisines.
Ils continuent cependant à être
considérés comme des reliques de populations primitives qu'il s'agirait
d'étudier, de sauver, de préserver, d'assimiler, de visiter. Les Pygmées rencontrent
aujourd'hui de nouveaux modes de vie qui se traduisent par des problèmes
d'éducation, de formation, du travail, de santé, d'urbanisation,
d'évangélisation, mettant en péril leur identité et leur survie. Conscients de
l'évolution de leur situation actuelle, ils redoutent plus que toute chose la
négation de leur citoyenneté et la tendance à vouloir les infantiliser et les
diriger.
Victor BISSENGUE, 15 juillet 2007
Voir complément d'information:
Présentation, débats, médias, revue de presse autour du livre: Contribution à
l'histoire ancienne des Pygmées: l'exemple des Aka, sur le site de
sangonet.com - http://www.sangonet.com/hist/FichHistoire/Pygm/ContribHAPygm-VB_dspec
1 - Des pygmées invités au Fespam logés au
zoo
France 24 - L'Actualité
Internationale 24H/24
Un groupe de Pygmées invités au 6e Festival
panafricain de musique de Brazzaville ont campé pendant une semaine dans le zoo
de la capitale, avant d'être relogés dans un lycée.
BRAZZAVILLE, 13 juil 2007 (AFP) - Le
ministère congolais de
"Le groupe folklorique des
populations autochtones a été relogé instamment sur requête du ministre d'Etat
de
"Ordre a été donné au commissaire
général du Fespam de payer les cachets des artistes autochtones", a ajouté M.
Mavoungou.
L'Observatoire congolais des droits
de l'Homme (OCDH) avait dénoncé jeudi les conditions d'hébergement de ces
musiciens pygmées, originaires du département de
Ces Pygmées "sont contraints de
passer les journées au parc sous le regard des curieux qui viennent les
contempler et les filmer", avait dénoncé l'OCDH.
"Cela a été un souci pour le pays
mais le problème a été réglé", a commenté vendredi Valentin Mavoungou.
http://www.france24.com/france24Public/fr/nouvelles/culture/20070715-congo-pygmees-musiciens-zoo-FESPAM-brazzaville.html
dimanche,
15 juillet 2007 Par AFP
2 - Fespam : les Pygmées enfin logés
Le ministère congolais de
L'Observatoire congolais des droits
de l'Homme (OCDH) avait dénoncé jeudi les conditions d'hébergement de ces
musiciens pygmées, originaires du département de
"Cela a été un souci pour le pays
mais le problème a été réglé", a commenté vendredi Valentin
Mavoungou.
Peuple autochtone de la forêt, les
Pygmées d'Afrique centrale sont souvent considérés comme des "sous hommes" par
les autres habitants de la région.
Afriquecentrale.info
Publié le
13 juillet 2007.
3 - Fespam : étrange accueil
Vingt Pygmées invités au Festival panafricain de musique (Fespam) ont
été logés dans le zoo de Brazzaville, "sous le regard des curieux qui viennent
les contempler et les filmer", a dénoncé jeudi l'Observatoire congolais des
droits de l'Homme (OCDH). Ces Pygmées de l'ethnie baka, originaires du
département de
Or, déplore l'ONG dans un
communiqué, ces neuf hommes, dix femmes et un bébé de trois mois "constituent la
seule délégation logée dans l'enceinte du parc zoologique de Brazzaville et
dorment sous une tente sur des matelas à même le sol, à la merci des moustiques
et de la fraîcheur".
"Les autres délégations venues des
régions sont logées dans des hôtels", constate l'OCDH.
"Ils (les Pygmées) reçoivent une
ration alimentaire non consistante et les femmes font le ramassage du bois de
chauffe dans les environs du parc pour la cuisine", affirme encore
l'organisation, expliquant qu'ils "sont contraints de passer les journées au
parc sous le regard des curieux qui viennent les contempler et les
filmer".
Peuple autochtone de la forêt, les
Pygmées d'Afrique centrale sont souvent considérés comme des "sous hommes",
voire des animaux, par les autres habitants de la région.
Réunis mi-avril au Congo, ils ont
ainsi dénoncé un "génocide culturel" dont ils s'estiment
victimes.
Le Fespam est une initiative de
l'Union africaine (UA) qui bénéficie du soutien de l'Unesco et du Centre
international des civilisations bantoues (Ciciba).
Afriquecentrale.info
Publié le 12
juillet 2007.
4 - FESPAM : Scandale
humanitaire
Les pygmées considérés comme
des animaux à Brazzaville
vendredi13 juillet 2007
Sous le titre "Fespam : étrange
accueil" www.afriquecentrale.info a publié le texte qui suit. Qui donc il y a
peu, depuis Paris, stigmatisait le "colonialisme, le néocolonialisme et le
racisme" ? Il faut balayer devant la porte et vite.
Vingt Pygmées invités au Festival
panafricain de musique (Fespam) ont été logés dans le zoo de Brazzaville, "sous
le regard des curieux qui viennent les contempler et les filmer", a dénoncé
jeudi l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH). Ces Pygmées de
l’ethnie baka, originaires du département de
Or, déplore l’ONG dans un
communiqué, ces neuf hommes, dix femmes et un bébé de trois mois "constituent la
seule délégation logée dans l’enceinte du parc zoologique de Brazzaville et
dorment sous une tente sur des matelas à même le sol, à la merci des moustiques
et de la fraîcheur".
"Les autres délégations venues des
régions sont logées dans des hôtels", constate l’OCDH. "Ils (les Pygmées)
reçoivent une ration alimentaire non consistante et les femmes font le ramassage
du bois de chauffe dans les environs du parc pour la cuisine", affirme encore
l’organisation, expliquant qu’ils "sont contraints de passer les journées au
parc sous le regard des curieux qui viennent les contempler et les
filmer".
Peuple autochtone de la forêt, les
Pygmées d’Afrique centrale sont souvent considérés comme des "sous hommes",
voire des animaux, par les autres habitants de la région.
Réunis mi-avril au Congo, ils ont
ainsi dénoncé un "génocide culturel" dont ils s’estiment
victimes.
Le Fespam est une initiative de
l’Union africaine (UA) qui bénéficie du soutien de l’Unesco et du Centre
international des civilisations bantoues (Ciciba).
Publié le 12 juillet
2007.
OBSERVATOIRE CONGOLAIS DES DROITS DE
L’HOMME
Organisation non gouvernementale de
promotion, de protection et de défense des droits de l’homme, de la démocratie
et de l’Etat de droit, dotée du statut d’Observateur auprès de
Lauréat
2006 du Prix des droits de l’Homme de la République Française
B.P. : 4021
Brazzaville – CONGO. E-mail : ocdh.brazza@voila.fr
CP 071207
COMMUNIQUE DE
PRESSE
Les peuples autochtones invités du
Fespam, parqués au parc zoologique de Brazzaville
Brazzaville, le 12 juillet 2007.
L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) exprime sa vive
protestation du fait de la discrimination, de l’exploitation et des mauvais
traitements dont sont victimes une vingtaine de membres de la communauté
autochtone emmenés par monsieur Djembe depuis le district d’Enyélé (département
de
Arrivés à Brazzaville depuis une
semaine, ces Bakas (9 hommes, 10 femmes et 1 bébé de trois mois) constituent la
seule délégation logée dans l’enceinte du Parc zoologique de Brazzaville et
dorment dans une tente sur des matelas à même le sol ; à la merci des moustiques
et de la fraîcheur en cette période de saison sèche ; alors que les autres
délégations venues des régions sont logées dans des
hôtels.
En plus, ces Bakas affirment ne pas
connaître les termes du contrat que monsieur Djembe a conclu avec le FESPAM en
leur nom pour leurs prestations. Et ils comptent plutôt sur sa bonne volonté «
afin d’obtenir quelque chose » avant leur retour.
Ils reçoivent une ration alimentaire
non consistante et les femmes font le ramassage du bois de chauffe dans les
environs du parc, pour la cuisine et ne peuvent aller visiter leurs familles et
sont contraints de passer les journées au parc sous le regard des curieux qui
viennent les contempler et les filmer. Ainsi, une équipe de la télévision
nationale les a filmé après les avoir enjoint de danser sans
contrepartie.
Par conséquent, l’Observatoire
congolais des droits de l’homme recommande :
Aux autorités judiciaires :
. D’ouvrir une information judiciaire pour
d’identifier les responsables de ces actes d’exploitation et de discrimination
afin d’engager des poursuites judiciaires à leur endroit.
Au gouvernement
:
. De diligenter le processus
d’adoption de la loi sur la protection des peuples autochtones initiée par le
ministère de
. De pénaliser l’exploitation des
peuples autochtones, par des individus d’autres communautés qui profitent de
leur vulnérabilité, en se fondant sur des arguments utopiques ;
. De traiter les peuples autochtones
participant au Fespam, au même pied d’égalité que les autres
participants.
A l'UNESCO et au CICIBA :
. De s’assurer que les peuples
autochtones participants au Fespam bénéficient, sur un pied d’égalité, des
droits et possibilités accordées aux autres invités ;
. De promouvoir la lutte contre la
discrimination pour la pleine réalisation des droits économiques, sociaux et
culturels de ces peuples, dans le respect de leur identité culturelle.
Contacts téléphoniques : +242 551 34
50 // 553 15 73
Rappel :
C’est à ce titre que dans son
rapport publié en juin 2006, l’OCDH avait attiré l’attention des autorités sur
les pratiques de monsieur Djembe, Maître bantou qui exploite les Bakas et les
considère comme sa propriété. Ce qui constitue une forme contemporaine
d’esclavage.
Tout récemment, le gouvernement de
Brazzaville a organisé, du 10 au 15 avril 2007, à Impfondo justement dans ce
département de
Le FESPAM est organisé par le
gouvernement congolais en collaboration avec l’Organisation des nations unies
pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Centre international de
civilisation bantoue (CICIBA) et d’autres partenaires. Il fait partie des
instruments de promotion de la culture dont dispose l’Union
africaine.
Texte de l’OCDH et photographies
transmises par :
Roch Euloge N’ZOBO
Responsable des
Programmes
Observatoire Congolais des Droits de l’Homme
32, Av. des 3
Martyrs, Moungali. Brazzaville
BP : 4021 / Tel : (242) 553 15 73
E-mail :
renzobo@yahoo.fr
République du Congo
PS:
En 2002, en Belgique, une affaire
similaire avait scandalisé l’Afrique :
http://www.wagne.net/messager/messager/1406/exposition.htm
Voir aussi :
http://www.reseau-ipam.org/article.php3 ?id_article=1030
Source: http://www.congopage.com/article4828.html
5 - Le gouvernement de Congo-Brazzaville
demande pardon aux artistes pygmées invités au FESPAM
Gabonews (Libreville)
ACTUALITÉS
14 Juillet 2007
Publié sur le web le 14 Juillet 2007
Libreville
Le gouvernement congolais, sous
instruction du premier ministre, Isidore Mvouba, a présenté ses excuses aux
vingt artistes pygmées invités à la 6e édition du Festival panafricain de
musique (FESPAM) et qui, depuis une semaine, campaient sous des tentes au parc
zoologique de Brazzaville sous les regards des curieux, a rapporté samedi Rfi.
« Sous instruction du premier
ministre, nous avons présenté nos excuses aux artistes pygmées qui sont à leur
sixième participation au FESPAM. Pour nous c'est une bavure pour le comité
d'organisation du FESPAM de loger les artistes pygmées dans un parc zoologique»,
a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Alain Akouala.
« Le Congo est une nation en
construction et tous les citoyens sont égaux devant la loi. Il est faux qu'on
puisse considérer les pygmées comme des citoyens de seconde zone », a-t-il
ajouté.
Vendredi dernier, le ministère
congolais de la justice et des droits de l'homme, après des critiques acerbes de
l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH) a vidé les artistes
pygmées du parc zoologique pour les reloger dans un lycée public de la capitale
congolaise à un jour de la fin du FESPAM.
On rappelle que depuis une semaine,
les artistes pygmées étaient logés sous une tente aux alentours de la forêt du
parc zoologique de Brazzaville, tandis que les autres artistes sont logés dans
des hôtels et mangent dans les grands restaurants.
Les artistes pygmées étaient soumis
à un seul repas par jour et préparaient la nourriture avec le bois de chauffe
coupé dans l'enceinte du parc zoologique.
« C'est une discrimination et un
manque de respect aux droits de l'homme de penser qu'il faut loger les artistes
pygmées proche de leur environnement naturel alors qu'ils ont été invités de
manière légale comme les autres artistes présents au FESPAM », a déploré l'un
des responsables de l'OCDH, Roger Bouka.
C'est la deuxième fausse note depuis
le lancement du FESPAM qui en est à sa 6ème édition.
En juillet 2005, cinq personnes
avaient trouvé la mort et plus d'une dizaine de blessés, au stade Félix Eboué,
pendant un spectacle organisé dans le cadre de la 5ème édition du FESPAM. La
police avait affirmé que l'étroitesse des portes et l'insuffisance d'agents de
sécurité étaient à l'origine du drame.
Créé par la défunte Organisation de
l'Unité africaine (OUA) devenue Union africaine (UA), le FESPAM, est une
biennale qui se déroule depuis 1996 au Congo avec pour mission nodale de
promouvoir la musique africaine. Son budget est de 4 milliards de FCFA, soit 6
millions d'euros contre 5 milliards (7,6 millions d'euros) en 2003.
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