Le Caire, AP, Lundi 11
janvier 2010 - L'Egypte a exposé
lundi une série de tombes datant de plus de 4.000 ans et appartenant semble-t-il
à des ouvriers engagés pour la construction des pyramides de Gizeh,
contrairement au mythe populaire qui veut que ces monuments aient été bâtis par
des esclaves.
Ces sépultures en
briques de boue séchée, d'une profondeur d'environ 2,75m, contenaient une
douzaine de squelettes parfaitement conservés par le sable sec du désert, à coté
desquels étaient disposés des récipients ayant contenu de la bière et du pain
destinés à la vie des morts dans l'au-delà.
Les tombes ont été
mises au jour la semaine dernière à l'arrière des pyramides, au-delà d'un site
funéraire découvert dans les années 1990 et datant de
L'historien grec
Hérodote d'Halicarnasse, qui vivait au Ve siècle av. JC, avait décrit les
bâtisseurs des pyramides comme des esclaves, donnant naissance selon les
égyptologues au mythe populaire, perpétué notamment par les studios de cinéma
d'Hollywood. Mais les dernières découvertes étaient encore un peu plus la thèse
moderne des pharaons payant des ouvriers
pour construire les pyramides, a souligné lundi le chef des Antiquités
égyptiennes, Zahi Hawass.
Pour le Pr
Amihai Mazar de l'Institut d'archéologie de l'université hébraïque de Jérusalem,
le Premier ministre israélien Menahem Beguin a lui-même alimenté le mythe lors
d'une visite en Egypte en 1977, en affirmant que des esclaves juifs avaient bâti
les pyramides, "alors que les juifs n'existaient pas à
l'époque".
Dorothy Resig,
de la "Revue d'archéologie biblique", à Washington, estime que l'erreur pourrait
venir de l'Exode, dans l'Ancien testament, où il est écrit que les Egyptiens
réduisirent en esclavage "les enfants d'Israël" et qu'ils participèrent à des
constructions pour Pharaon. "Si les Hébreux ont construit quelque chose, c'est
la ville de Ramsès mentionnée dans l'Exode", conclut Dorothy
Resig.
Les
"Egyptologues sérieux" quant à eux savent depuis longtemps que les pyramides
n'ont pas été bâties par des esclaves et que plusieurs siècles séparent la
construction des pyramides de l'histoire des Juifs en Egypte, souligne Dieter
Wildung, ancien directeur du Musée égyptien de Berlin. "Le monde ne pouvait tout
simplement pas croire qu'on avait construit les pyramides sans avoir recours à
l'oppression et au travail forcé, mais grâce à la loyauté envers les pharaons",
explique-t-il.
Selon Zahi
Hawass, les ouvriers des pyramides étaient issus de familles pauvres du nord et
du sud de l'Egypte et étaient respectés pour leur travail, au point que ceux qui
sont morts sur le chantier ont été enterrés près des monuments sacrés de leurs
pharaons. "Ils n'auraient jamais été enterrés avec autant d'honneurs s'ils
avaient été des esclaves", affirme-t-il.
Les tombes ne
contenaient ni or ni autres objets de valeur, ce qui les a protégées des
pillages, et les corps n'étaient pas momifiées. Les squelettes ont été retrouvés
en position foetale, la tête dirigée vers l'Ouest et les pieds vers l'Est, selon
la tradition dans l'Egypte ancienne.
Les indices
recueillis suggèrent que ces hommes consommaient régulièrement de la viande et
travaillaient par périodes de trois mois, a précisé M. Hawass. Ils ont mangé au
moins 21 boeufs et 23 moutons fournis par des fermes des environs. Il a fallu
plus de 30 ans à 10.000 ouvriers pour bâtir une pyramide, estime-t-il, soit dix
fois moins que les effectifs mentionnés par Hérodote après son voyage en Egypte
vers 450 av. JC.
Si ces ouvriers
n'étaient pas des esclaves, il n'en reste pas moins qu'ils exécutaient des
travaux de force, souligne Adel Okasha, qui a supervisé les fouilles. Les
squelettes montrent notamment qu'ils souffraient d'arthrite. "Leurs os nous
racontent comme ils travaillaient dur."
C'étaient des
hommes libres, des citoyens ordinaires, confirme Dieter Wildung, "mais ils
avaient une vie courte et l'étude des squelettes nous montre qu'ils étaient en
mauvaise santé, très probablement parce qu'ils travaillaient si dur".
AP
Par Katarina Kratovac,
Associated Press (AP)
THE ASSOCIATED PRESS/Amr Nabil
Quand
on reparle de la construction des pyramides en Egypte
LE
CAIRE, Reuters,
10 Janvier 2010
- De nouvelles sépultures découvertes à Gizeh étayent la thèse voulant que les
grandes pyramides d'Egypte aient été construites par des travailleurs libres et
non par des esclaves, déclare le chef des services archéologiques du
pays.
Le
chef des services archéologiques d'Egypte a déclaré que les nouvelles sépultures
découvertes à Gizeh étayaient la thèse voulant que les grandes pyramides
d'Egypte aient été construites par des travailleurs libres et non par des
esclaves. (Reuters/Tarek Mostafa)
Films
et médias ont longtemps représenté la construction des grandes pyramides par des
cohortes d'esclaves peinant dans le désert et mourant sans jamais voir leurs
efforts récompensés.
"Ces
tombes ont été bâties sous la pyramide du roi, ce qui fait penser que ces
personnes n'étaient d'aucune façon des esclaves", note Zahi Hawass,
responsable du Conseil suprême des antiquités qui dirige les fouilles, dans un
communiqué.
"S'ils
avaient été esclaves, ils n'auraient pas pu construire leurs tombes à côté de
celle du roi."
Ces
tombes de travailleurs, dont certaines ont été mises au jour dans les années
1990, figurent parmi les plus importantes découvertes des XXe et XXIe siècles,
poursuit-il en précisant qu'elles correspondent à des ouvriers employés pour
bâtir les pyramides de Khéops et de Khephren.
Hawass
avait trouvé précédemment des graffiti inscrits sur les parois par des ouvriers
qui se présentaient comme "amis de Khoufou", autre signe selon lui qu'il
ne s'agissait pas d'esclaves.
Les
tombes, situées sur le plateau de Gizeh à la périphérie ouest du Caire,
remontent à 4.510 ans et sont placées à l'entrée d'une nécropole d'un kilomètre
de long.
Selon
Hawass, des éléments recueillis montrent que des agriculteurs du delta du Nil et
de Haute-Egypte avaient envoyé 21 buffles et 23 moutons par jour sur le plateau
pour assurer la subsistance des bâtisseurs, dont le nombre est estimé à environ
10.000. L'historien grec Hérodote, lui, en évoquait
100.000.
Ces
agriculteurs de l'Egypte antique étaient dispensés de payer des taxes, ce qui
mettrait aussi en évidence le fait qu'ils participaient à ce projet
national.
Les premières découvertes de tombes,
dans les années 1990, avaient eu lieu de façon fortuite, un cheval ayant
trébuché sur un structure de brique à dix mètres de la zone des
sépultures.
La découverte de nouvelles tombes
d’ouvriers ombrage à la thèse d’Hérodote
Selon la thèse d’Hérodote, les pyramides de Gizeh
ont été construites par les esclaves
Source :
http://www.trtfrench.com/
12.01.2010 08:34:04 UTC
L’Egypte a ouvert au
public les nouvelles tombes des ouvriers, qui ont participé à la construction de
la pyramide de Khéops, découvertes la semaine dernière.
Douze squelettes
d’ouvriers ont été trouvés dans les tombes à environ trois mètres de profondeur.
Les squelettes
datant de
Le chef du service
des antiquités égyptienne Zahi Hawass a estimé que la thèse de la construction
des pyramides par des esclaves asservies était fausse, et que les sépultures
découverts étaient issus de familles pauvres et respectés pour leur travail,
“S’ils avaient été des esclaves, ils n’auraient jamais été enterrés avec autant
d’honneurs” a-t-il ajouté.
L’historien antique
grec Hérodote avait avancé que les bâtisseurs des pyramides étaient des
esclaves, ce qui avait engendré un mythe populaire selon les égyptologues,
rependu par les studios de films d’Hollywood.
Les tombes des
bâtisseurs des pyramides avaient été découvertes pour la première fois après que
le cheval d’un touriste ait heurté un mur en 1990.
La tombe d’un ouvrier
qui a participé à la construction des pyramides de
Gizah
Source :
http://www.interet-general.info/
Source :
http://www.immortelleegypte.com/
L’esclavage désigne
la condition sociale de l’esclave, un travailleur non libre et généralement non
rémunéré qui est juridiquement la propriété d’une autre personne et donc
négociable, au même titre qu’un simple objet. Au sens large, l’esclavage est le
système socio-économique reposant sur le maintien et l’exploitation de personnes
dans cette condition. En France, il est considéré comme un crime contre
l’humanité.
Les esclaves sont
tenus d’obéir à tous les ordres de leur maître depuis leur naissance (ou
capture, ou passage à l’état d’esclave) jusqu’à leur mort (ou parfois leur
libération, ou affranchissement).
En tant que
propriété, l’esclave peut faire l’objet des transferts inhérents à la notion de
propriété : on peut donc l’acheter, le vendre, et même le
louer.
L’esclave se
distingue du captif ou du forçat, conditions voisines dans l’exploitation, et de
la bête de somme, par un statut juridique propre, déterminé par les règles et
les lois en vigueur dans le pays et l’époque considérés.
Si on entend par
esclavage l’absence totale de droits légaux, on sait, depuis Champollion, que
cette institution n’a pas existé en Égypte. De nombreux récits ont puissamment
contribué, au cours des siècles écoulés, à la représentation dans l’imaginaire
collectif du mythe d’une Égypte antique pratiquant abondamment
l’esclavage.
Mais toute une série
d’états sociaux très bas étiquettent des conditions qui vont de serviteur à
serf, sans doute la propriété d’autres qui pouvaient les vendre, les léguer, les
louer, qui les affranchissaient par un acte officiel.
On trouve ces mêmes
« esclaves » détenant des biens et en disposant à leur gré, possédant
de père en fils des exploitations agricoles, ayant des domestiques, épousant des
femmes libres. On parlera donc d’une forme de “servage”.
Il y eut pourtant de
véritables esclaves de guerre au Moyen et surtout au Nouvel Empire, au moment
des conquêtes d’Asie et de Nubie mais on peut dire que ces esclaves
étaient très rapidement absorbés dans la population laborieuse du pays. Les
contrats de vente de soi-même, à l’époque tardive, sont certainement destinés à
obtenir légalement certains résultats juridiques auxquels on ne pouvait parvenir
par des moyens plus directs.
Considérés comme
impurs, ils ne peuvent participer au culte des dieux si ce n’est dans des cas
exceptionnels. Après leur mort, ils ne peuvent s’offrir le luxe d’une tombe et
sont, pour beaucoup, simplement jetés dans le Nil.
Le terme “moderne”
esclavage vient du latin médiéval sclavus déformation de slavus
(le slave), du grec sklabos. Le mot « esclave » serait apparu
au Haut Moyen-Âge à Venise, où la plupart des esclaves étaient des Slaves des
Balkans (une région qui s’est longtemps appelée « Esclavonie » et qui
est récemment devenue indépendante, sous le nom de « Slovénie »). La
même racine se retrouve dans le mot arabe saqaliba.
Rome pratiquant
l’esclavage, le latin disposait évidemment d’un terme pour désigner
l’esclave : servus, qui a conduit aux termes servile et
servilité (relatifs à l’esclave et à sa condition), ainsi qu’aux termes
serf du Moyen Âge et aux modernes service, serviteur,
ciao etc. (avec des évolutions dans le sens).
Si les spécialistes
s’accordent pour dire que l’esclavage, tel qu’il se pratiqua dans
La corvée, imposée à
tous pour les grands travaux tels que l’entretien des canaux d’irrigation ou la
construction de grands monuments ; pendant la période où, chaque année, la
crue du Nil empêchait tous travaux agricoles, c’était aussi sans doute une façon
d’occuper la population et d’éviter les dérives auxquelles peut conduire le
désœuvrement ;
Les condamnations de
droit commun qui se traduisaient dans certains cas par des travaux forcés ;
cet état pouvait, dans certains cas, se transmettre à la génération
suivante.
Outre le fait que le
régime quotidien était moins dur que dans d’autres civilisations, les serviteurs
avaient une personnalité juridique et pouvaient posséder un
capital.
L’image d’une Égypte
employant une multitude d’esclaves à la construction de leurs monuments est née
dès l’Antiquité et subsiste encore de nos jours (à travers notamment les
productions hollywoodiennes des années 1960). Avant la naissance de
l’égyptologie au XVIIIe siècle, l’Égypte antique n’était connue qu’à travers les
récits des auteurs Grecs (Hérodote, Diodore, etc.) - pour qui, une société ayant
produit de tels œuvres monumentales ne pouvaient s’imaginer sans esclavage - et
par les rédacteurs hébreux de
Certains auteurs
considèrent que les premières traces d’esclavage seraient apparues au début de
Une version plus
moderne et courante est de considérer que l’esclavage en Égypte ne sera
introduit que par les Grecs, à Alexandrie, et il le sera alors
massivement.
Bernadette Menu
explique en 2000 :
« La question de
l’esclavage dans l’Égypte pharaonique doit être entièrement revue à la lumière
de sources élargies : d’une part, l’analyse du discours et de
l’iconographie royaux officiels nous permet de mieux appréhender le sort des
captifs de guerre ; d’autre part, la réinsertion, dans leur contexte
d’archives, de documents juridiques présentés jusqu’à maintenant comme des
ventes d’esclaves ou des ventes de soi-même comme esclave, nous autorise à
interpréter ces conventions comme des transactions sur le travail salarié. Il
résulte de cet examen que les dépendants (hemou, bakou) sont des hommes libres,
intégrés dans les rouages politico-économiques de l’État, jouissant d’une
mobilité à la fois géographique et statutaire, et disposant des mêmes droits et
des mêmes devoirs que l’ensemble de la
population. »
En ce qui concerne
plus précisément les droits des dépendants-hemou (ou bakou),
ceux-ci :
« disposaient en
effet d’un état civil, de droits familiaux et patrimoniaux ; ils pouvaient
contracter, ester et tester en justice, et ils étaient même fiscalement
responsables, ce qui élimine d’emblée tout statut d’esclave les concernant. Les
prétendus contrats de « ventes d’esclaves » que l’on rencontre à
Les captifs de
guerre, quand ils ne sont recrutés comme hommes dépendants mais libres dans les
temples, l’armée ou l’administration, sont placés comme domestiques chez des
particuliers ; ils peuvent être utilisés dans les grands travaux (qui
nécessitent une haute technicité).
Selon le
Dictionnaire de l’Antiquité : « On proposera du droit pharaonique la
définition suivante : un ensemble de règles communautaires, coutumières et
jurisprudencielles, sur lequel s’est affirmée l’autorité royale émanant du
pouvoir théoriquement exclusif, maintenu et garanti par le rite, d’un roi-dieu
sur la terre et sur les habitants d’Égypte. Le concept de maât (harmonie
universelle nécessaire à la marche du monde en général et à l’exercice de la
monarchie égyptienne en particulier) cristallisant ce droit qui repose sur
l’équité. » Bernadette Menu (Maât. L’ordre juste du monde) propose
de Maât la définition suivante : l’ensemble des conditions (ordre,
victoire, justice, équité, prospérité…) qui font naître et qui renouvellent la
vie ; l’ordre source de vie.
À titre
d’illustration, voici un texte de l’Ancien Empire :
« Voyez, les
servantes ont maintenant un libre langage, lorsque la maîtresse parle, les
domestiques n’en ont garde ! Voyez, celle qui n’avait même pas une boîte,
elle possède maintenant un coffre, et celle qui ne pouvait se regarder que dans
l’eau, elle possède maintenant un miroir. »
Il arrivait aussi
qu’une servante épousât un homme de la famille qui l’employait ou d’une autre
famille ; à cette occasion les maîtres lui constituaient une dot. Le cas
inverse pouvait aussi arriver, une femme libre épousant un
serviteur.
La découverte de
baraquements et d’un cimetière civil à proximité des pyramides de Khéphren et
Mykérinos conforte l’idée selon laquelle les ouvriers bâtisseurs étaient
majoritairement des hommes, certes soumis à une corvée annuelle, durant la crue
du Nil, mais libres et respectés. On a retrouvé les installations pour loger et
nourrir les ouvriers des pyramides de Khéphren et Mykérinos ainsi que leurs
tombes (emplacement d’honneur près des pyramides). Ils sont bien nourris et
bénéficient d’une assistance médicale efficace : soins en cas d’accident, y
compris amputations proprement effectuées.
Les grands travaux
étaient faits par des hommes libres. Les ouvriers de Deir el-Médineh (occupé de
-1600 à -1100 env.), bâtisseurs de
La grève des
ouvriers de Deir el-Médineh en l’an 29 de Ramsès III, relatée dans les
documents, est restée célèbre. Les 20 000 ouvriers bâtisseurs de la
pyramide de Khéphren, détenteurs d’une technicité très avancée, n’avaient rien
d’esclaves et étaient bien traités.
Chantier de
maçons
On peut constater que
les légendes peuvent véhiculer des contrevérités. La scène représentée montre
bien l’égalité
totale entre travailleurs
sémites, à la petite barbe pointue (*)
et à la peau plus claire, et le fellah imberbe et au teint plus sombre. Il n’y a
aucune marque de servitude chez les premiers.
Tombe de Rekhmiré
(XVIIIe dynastie), d’après Champollion - Thèbes-Ouest
Chantier de
maçons : détail de l’illustration précédente
Reproduit par
Christiane Desroches Noblecourt dans Le fabuleux héritage de l’Égypte, p.
190, Éditions Télémaque, 2004, un dessin (ci-dessus) relevé par Champollion dans
la tombe du vizir Rekhmirê montre un groupe d’ouvriers sémites fabriquant de
concert avec les ouvriers égyptiens des briques et construisant un mur. Ce
dessin est interprété comme démontrant l’égalité de statut entre les deux
groupes et l’absence d’esclavage en Égypte antique. Christiane Desroches
Noblecourt, souligne ce point depuis l’exposition Toutankhamon dont elle était
l’organisatrice, à Paris en 1967, sans parvenir à le faire prendre en compte par
le grand public.
Les ouvriers de Deir
el-Médineh ou d’Héliopolis sont une élite, ils sont représentatifs des
bâtisseurs des grands travaux (les ouvriers du pharaon), mais ils ne sont pas
représentatifs de la grande masse des paysans qui constituent l’Égyptien moyen.
_____________
Notice
documentaire " O vous…, (hommes) braves et
puissants lorsque vous construisez des monuments, grâce à vous je vais pouvoir
garnir tous les temples que j’ai élevés… Je pourvoirai à vos besoins de toutes
les façons ; ainsi, vous travaillerez pour moi d’un cœur aimant. Je suis le
protecteur puissant et le défenseur de votre métier. […] Je connais votre
besogne, dure et utile, et (je sais) que le travail est chose réjouissante quand
le ventre est plein. Pour vous, les greniers seront gonflés de blé… ;
chacun d’entre vous aura des provisions pour un mois. J’ai aussi empli les
magasins de toutes sortes de choses…, des sandales, des vêtements, de nombreux
onguents, afin que vous puissiez oindre votre tête tous les dix jours, vous
habiller (de neuf) chaque année, et que vos pieds soient fermes chaque jour.
J’ai aussi mis en place un nombreux personnel pour subvenir à vos besoins… Pour
vous aussi, sans cesse, Le texte fait
allusion au droit de grève (qui se dit rester en paix) « Aucun d’entre vous
ne restera en paix, affligé par la disette ». Claire
Lalouette, L’empire des Ramsès, Éditions Flammarion, 1995, pp.
254-255 À lire :
Controverse et idées reçues sur l’esclavage en Égypte, un article de
Milena Perraud paru dans Toutankhamon magazine n° 27, juin-juillet 2006, pages
35 à 39
Bernadette Menu
Bernadette Menu est
une archéologue et une égyptologue française. Elle est directeur de recherche
honoraire au CNRS (université de Montpellier I), présidente de l’Association
internationale pour l’étude du droit de l’Égypte ancienne et ancien professeur
d’égyptien ancien à l’université de Lille III et à l’Institut catholique de
Paris).
ester
Verbe
intransitif. du latin stare, se tenir debout. Droit. Ester en justice : Se
présenter devant un tribunal comme demandeur ou comme défendeur, exercer une
action en justice.
Remarque : s’emploie seulement à
l’infinitif.
tester
Verbe
intransitif. du latin testari. Énoncer sa volonté testamentaire.
usus
Droit que l’on a d’utiliser ce
dont on est propriétaire.
texte de
Ramsès II
Ramsès II, s’adressant aux ouvriers de la région d’Héliopolis,
fait graver sur une stèle le texte suivant :
Claire Lalouette, L’empire des Ramsès, Éditions Flammarion, 1995, pp.
254-255
Histoire et société – sangonet (Presse et actualité du jour)