LE NEGUS HAILE SELASSIE I, FIGURE HISTORIQUE AFRICAINE, REPOSE EN ETHIOPIE
Haïlé Sélassié repose dans sa dernière demeure
par Kieran Murray
- Vingt-cinq ans après la mort du dernier empereur d'Ethiopie, la dépouille d'Haïlé Selassié a été conduite à sa dernière demeure, la cathédrale orthodoxe de la Trinité à Addis-Abeba.
Le patriarche et les évêques, en tenues de cérémonie et arborant d'énormes croix d'or et d'argent, ont célébré une messe à la mémoire du Négus, renversé en 1974, tandis que le cercueil quittait le mausolée du centre de la capitale où il se trouvait depuis huit ans.
Après avoir parcouru les rues de la capitale, le cercueil été déposé dans l'après-midi dans un tombeau en granit de la crypte de la cathédrale où il reposera désormais.
Il était enveloppé dans un drapeau national rouge-or-vert et orné du blason personnel de Hailé Sélassié montrant d'un côté saint Georges, patron de l'Ethiopie, tuant un dragon, et, de l'autre, le Lion de Juda.
Des prières ont retenti dès l'aube à travers la ville, où des centaines de personnes ont pleuré en le voyant sortir du mausolée.
De vieux guerriers arborant crinières de lion, boucliers et épées traditionnels ont formé une garde d'honneur pour le "ras Tafari" qui, en 1930, avait été couronné en grande pompe sous le nom de Haïlé Sélassié Ier.
Haïlé Sélassié, révéré comme un dieu par les Rastafaris à travers le monde, est mort à l'âge de 85 ans en 1975, assassiné ou abandonné sans soins par les officiers marxistes qui l'avaient déposé en prenant le pouvoir un an plus tôt.
Ses restes avaient été enterrés sous des toilettes du palais impérial, affront caractérisé à un homme qui avait exercé un pouvoir à peu près absolu pendant 44 ans.
La dépouille de l'empereur avait été exhumée en 1992, un an après la chute du régime marxiste de Mengistu Haïlé Mariam, et déposée au mausolée d'Addis-Abeba où reposent l'empereur Ménélik II et trois autres membres de la dynastie.
La dépouille de l'empereur avait été exhumée en 1992, un an après la chute du régime marxiste de Mengistu Haïlé Mariam, et déposée au mausolée d'Addis-Abeba où reposent l'empereur Ménélik II et trois autres membres de la dynastie. Dimanche 5 novembre 2000, 17h30 |
Modernisateur ou despote ?
Haïlé Sélassié avait cependant exprimé le souhait de reposer dans le tombeau de son choix à la cathédrale de la Trinité. Sa famille, dont presque tous les membres vivent en exil, s'est donc employée, en concertation avec l'Eglise orthodoxe, à organiser sa réinhumation dans un tombeau de granit qui voisine avec celui de son épouse, l'impératrice Menen.
"Bien qu'ils t'aient tué et qu'ils aient jeté ton corps dans une tombe anonyme, ils n'ont pu ternir ton image. Tu es un grand dirigeant, tu as tant fait pour ton pays et pour l'Afrique", a déclaré un prêtre orthodoxe durant la messe célébrée devant le mausolée de Ménélik.
La tradition veut que la lignée du 225e monarque éthiopien remonte à plus de 2.000 ans et qu'Haïlé Sélassié soit un descendant direct du roi Salomon et de la reine de Saba.
Ses admirateurs célèbrent en lui un modernisateur qui favorisa l'éducation et les indépendances africaines. Mais il fut aussi le maître d'un système féodal qui maintint la majorité de ses sujets dans une misère profonde. L'actuel gouvernement éthiopien a publié mardi un violent réquisitoire contre son règne, en le qualifiant d'oppresseur et en l'accusant d'avoir placé à l'étranger d'énormes sommes d'argent.
Une famine catastrophique fit des centaines de milliers de morts durant les dernières années de son règne, et son autorité morale fut entamée par des images de télévision où le voyait nourrir ses lions domestiques et ses chiens avec de la viande de premier choix pendant que la population connaissait la disette.
Si l'on a pu assister dimanche à des scènes chargées d'émotion, peu d'habitants étaient alignés sur l'itinéraire suivi par le cortège et seuls quelques milliers s'étaient rassemblés sur l'immense place Meskel pour voir le cercueil.
Rita Marley, veuve du musicien de reggae Bob Marley, était au nombre des Rastafaris venus assister en Ethiopie aux funérailles de l'empereur. Beaucoup d'entre eux croient pourtant Haïlé Sélassié immortel et pensent que la dépouille inhumée dimanche appartient à une autre personne.
Malgré ses titres glorieux, le "Roi des Rois" et sa famille n'ont jamais demandé à ce qu'il soit reconnu d'essence divine.
(Reuters, Addis-Abeba, dimanche 5 novembre 2000 )
Hailé Sélassié enterré dignement, mais sans ferveur populaire
Officiers de la garde impériale en grand uniforme et médailles à la poitrine, ancien combattants en tenue traditionnelle de bravoure et dignitaires de l'église orthodoxe ont répondu présent dimanche pour enterrer dignement avec la famille impériale le dernier empereur d'Ethiopie.
Mais 25 ans après la mort dans des circonstances toujours mystérieuse du Négus, renversé un an plus tôt par de jeunes officiers, Addis Abeba paraissait indifférente et le peuple éthiopien n'était pas au dernier rendez-vous.
Seulement quelques milliers d'habitants de la capitale se sont déplacés pour assister, plus par curiosité que par ferveur, à une procession de plusieurs heures dans les rues de la ville.
Les cérémonies ont commencé à l'aube dans l'Eglise Baata Mariam Geda où les restes du Négus avaient été conservés depuis 1992 après avoir été inhumés d'une fosse où ils avaient été jetés par les dirigeants de la Révolution de 1974.
Tout le synode de l'église orthodoxe éthiopienne était présent dans la petite église où est enterré l'empereur Menelik II.
Après les prières, le patriarche de l'église orthodoxe, l'abouna Paulos, avec à sa droite les survivants de la famille impériale, dont la fille, les petits fils et petites filles de l'empereur, et à sa gauche les dignitaires de l'église, a rendu un hommage appuyé à Hailé Sélassié Ier, soulignant sa "contribution remarquable pour l'Ethiopie, l'Eglise, l'Afrique et le monde entier".
Environ un millier de personnes étaient venues là dire une prière devant le cercueil du dernier empereur de la dynastie Salomonienne, recouvert du drapeau impérial, vert, jaune, rouge, frappé des armoiries impériales et de l'étoile de David.
Parmi eux, le sergent Abera Gebremariam, 62 ans, ancien de la garde impériale qui a servi au Congo. "C'est comme si je renaissais", a-t-il déclaré à l'AFP. A côté de lui, le colonel Teklemariam Abairé, 86 ans dont plusieurs décennies au service de l'armée de Hailé Sélassié.
Porté ensuite par des anciens combattants, lance en main et vêtus du costume traditionnel de couleurs vives, le cercueil orné d'une croix d'oeillets, prend place sur un véhicule décoré aux couleurs éthiopiennes, pour un périple d'une dizaine de kilomètres.
Premier arrêt, place Meskal (place de la Croix), au centre d'Addis Abeba.
L'ancienne place de la Révolution, lieu traditionnel des rassemblements de masse, parait clairsemée, malgré la présence de deux à trois mille personnes. Parmi elles, quelques Rastafaris qui considèrent Haile Sélassié comme un Dieu, dont la veuve du chanteur Bob Marley, Rita Marley. "Haile Sélassié est mort physiquement, mais reste vivant spirituellement", dit-elle.
La prière est suivie d'un court discours de l'un des petits fils de l'Empereur, Beide Mariam Mekonen Hailé Sélassié qui provoque un mouvement de curiosité. L'assistance qui tente d'entrevoir cet héritier possible du trône qui vit au Canada, est rassurée par la qualité de l'Amharique dans lequel il s'exprime pour les remercier de leur présence.
"Après toutes ces années, c'est un soulagement pour la famille, nous sommes très content", déclare-t-il à la presse en français.
"Le peuple a toujours été là malgré la propagande diffamatoire", affirme-t-il.
En revanche, les autorités seront absentes de toutes les cérémonies.
Le gouvernement éthiopien dirigé par Meles Zenawi a autorisé la manifestation, établi un service d'ordre, mais réitiré publiquement ses critiques vis-à-vis du bilan qu'il considère désastreux du règne de l'empereur. Quant aux médias gouvernementaux, radio et la télévision notamment, ils ont fait l'impasse sur l'évènement.
La procession a repris en direction de l'église St-Georges où Haile Sélassié avait été couronné en 1930, pour se terminer à l'église de la Trinité (NDLR: Haile Sélassié signifie en Amharique: puissance de la Trinité) où son corps reposera définitivement. Là une foule plus compacte et le corps diplomatique étaient réunis pour un dernier adieu au "Roi des Rois" déposé dans le caveau impérial.
Renversé par un coup d'Etat militaire en septembre 1974 après 44 ans de règne, le Négus est mort à l'âge de 83 ans, dans la nuit du 26 au 27 août. Le décès a été attribué officiellement à une "défaillance circulatoire", mais pour la majorité des historiens, Hailé Sélassié a été assassiné par le nouveau régime révolutionnaire dirigé par Mengistu Hailé Mariam, aujourd'hui en exil au Zimbabwe.
(AFP, Addis-Ababa, dimanche 5 novembre 2000, 15h10
L'Ethiopie offre de nouvelles funérailles à Hailé Sélassié
Vingt-cinq ans après sa mort, l'Ethiopie a offert de nouvelles funérailles à son dernier empereur, le négus Hailé Sélassié, dont les restes reposent désormais dans une crypte de la cathédrale de la Trinité à Addis Abeba.
Devant le haut-clergé copte éthiopien, des vétérans du conflit de 1936-41 contre l'occupation italienne ont porté le cercueil du négus, recouvert du drapeau impérial rouge, vert et or, dans la cathédrale.
Quelques milliers d'Ethiopiens avaient assisté au passage du cortège funèbre, qui a quitté l'église de Baata Mariam Geda, où l'empereur reposait depuis 1992, pour rejoindre la place Meskal, la principale place d'Addis Abeba où le petit-fils d'Hailé Sélassié s'est adressé à la foule.
''Nous voulons réhabiliter son nom, mais pas seulement son nom, celui de l'Ethiopie aussi et notre propre histoire'', expliquait Wolde-Semait Gebre-Wold, ancien responsable officiel du temps du négus et l'un des principaux organisateurs de ces funérailles.
Aucun représentant du pouvoir n'assistait aux funérailles et l'événement n'avait pas été annoncé par la presse officielle. Le gouvernement du Premier ministre Meles Zenawi, avait autorisé la cérémonie tout en affirmant clairement sa position sur l'héritage du négus. Le gouvernement, qui n'avait fait jusqu'alors aucun commentaire sur l'empereur, l'a qualifié la semaine dernière de ''tyran et oppresseur''.
Le corps de l'empereur, décédé à l'âge de 83 ans, avait été découvert en 1992 sous une dalle de béton sur le site de son ancien palais, 17 ans après son décès en 1974, alors qu'il était placé en résidence surveillée après avoir été renversé par des officiers marxistes. Ras Tafari Makonnen avait été couronné en 1930 et pris le nom d'Hailé Selassié I.
Officiellement, Hailé Sélassié est décédé à la suite de complications engendrées par des problèmes à la prostate. Mais la Fondation Hailé Sélassié I, qui a oeuvré pendant huit ans pour que le négus puisse avoir des funérailles dignes du dernier empereur, estime qu'il a été tué. Deux de ses domestiques ont témoigné devant la justice qui souhaite poursuivre les membres du régime du colonel Mengistu Hailé Mariam (1974-1971) pour la mort des opposants du régime et des fidèles de la dynastie qu'il avait été assassiné.
(AP, Addis-Abeba, dimanche 5 novembre 2000, 17h56)
Hailé Selassié sera enterré dignement dimanche 25 ans après sa mort
samedi 4 novembre 2000, 11h27
Le dernier empereur d'Ethiopie Hailé Sélassié sera enterré dimanche à l'église de la Trinité d'Addis Abeba, après une procession religieuse dans les rues de la capitale, vingt cinq ans après sa mort dont les circonstances restent toujours mystérieuses.
Renversé par un coup d'Etat militaire en septembre 1974 après 44 ans de règne, le Négus est mort à l'âge de 83 ans, dans la nuit du 26 au 27 août. Le décès a été attribué officiellement à une "défaillance circulatoire", mais pour la majorité des historiens, Hailé Sélassié a été assassiné par le nouveau régime révolutionnaire dirigé par Mengistu Hailé Mariam, aujourd'hui en exil au Zimbabwe.
L'enterrement, dimanche, est organisé par la Fondation pour le Mémorial de l'empereur Hailé Sélassié qui regroupe principalement des anciens dignitaires de son régime. Le gouvernement éthiopien dirigé par Meles Zenawi a donné son autorisation à la manifestation, tout en maintenant publiquement ses critiques vis à vis du bilan désastreux du règne de l'empereur.
Samedi, à la veille des obsèques, aucun signe ne laissait présager un événément d'ampleur dans les rues de la capitale éthiopienne. "Les gens d'Addis Abeba et des environs seront présents", a dit samedi à l'AFP l'un des membres du comité organisateur de la procession, M. Hailé Mariam.
L'église orthodoxe a apporté son soutien à ces funérailles de l'"élu de Dieu, Défenseur de la Foi Chrétienne", que sont les titres de l'empereur. C'est sous son règne que l'église orthodoxe d'Ethiopie (EOC) est devenue un patriarcat indépendant d'Alexandrie.
Depuis jeudi, des prières sont célébrées dans plusieurs dizaines d'églises d'Addis Abeba et les monastères du pays.
Le cortège funéraire quittera dimanche matin à l'aube l'église Taeka Negast Baata Mariam Geda où les restes du Négus avaient été transportés en 1992. Il empruntera ensuite un itinéraire d'une dizaine de kilomètres menant à la place Meskal, puis à l'église Saint-Georges, pour rejoindre enfin l'église de la Trinité (NDLR: Hailé Sélassié signifie en amharique: Puissance de la Trinité).
Un service religieux sera alors organisé par le patriarche d'Ethiopie, l'Abouna Paulos, auquel ont été conviés les membres du gouvernement, les dignitaires religieux et les diplomates et représentants des organisations internationales, notamment de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) dont Hailé Sélassié est l'un des pères fondateurs.
(AFP, Addis-Abeba, samedi 4 novembre 2000, 11h27
Le mythe de Hailé Sélassié Ier est demeuré intact
Le mythe de Hailé Sélassié Ier continue de fasciner, malgré le discrédit constant porté par les dirigeants éthiopiens à l'encontre du dernier empereur d'Ethiopie.
Illustration de ce paradoxe, le Negus, 25 ans après sa mort, aura dimanche des funérailles publiques, mais pas officielles, ni nationales.
Certes le régime du Premier ministre Meles Zenawi ne s'est pas gêné pour rappeler publiquement cette semaine le bilan social désastreux des 44 ans de règne de l'empereur.
Mais l'on sent bien qu'en autorisant enfin une procession sur une dizaine de kilomètres dans la capitale éthiopienne pour s'achever avec le dépôt des reliques du dernier "Roi des Rois" dans l'église de la Trinité, les autorités vont aussi laisser s'exprimer un hommage à un symbole de la Nation après les récentes victoires militaires dans la guerre contre l'Erythrée.
"Le mythe est toujours là, de différentes manières. Hailé Sélassié est toujours en vie, avec nous, son legs est toujours avec nous, il a donné un prestige international à l'Ethiopie et a été un empereur réformateur en modernisant notamment le système éducatif", a expliqué à l'AFP Indrias Getachew, un universitaire qui doit publier prochainement un ouvrage intitulé "Au delà du trône, le legs durable de l'empereur Hailé Sélassié".
Agé de 28 ans (il n'a pas connu le régime d'Hailé Sélassié), il prend le contre-pied de l'opinion gouvernementale. Selon lui, durant le règne de l'empereur, les premières écoles, université (celle d'Addis Abeba fêtera son cinquantenaire au mois de décembre), le premier hôpital, la compagnie aérienne (Ethiopian Airlines), celle d'électricité, la radio et la télévision, une armée moderne ont été mises en chantier.
"Quel autre leader africain a eu une telle influence profonde non seulement sur le continent et fait une telle impression dans la conscience internationale", renchérit le Britanique Johnatan Niehaus, directeur de publication de Shama Books qui publiera le livre.
Autre facette du mythe, Hailé Sélassié est aussi un Dieu pour les Rastafari, ces Jamaïcains qui ont vu dans l'empereur d'Ethiopie la réincarnation de Jésus Christ.
La vente des autocollants et des T-shirts à l'effigie du Ras Teferi Mekonen n'a jamais été aussi forte que ces dernières semaines et les jeunes d'Addis Abeba n'ont jamais cessé de porter des bagues (en or, en argent) avec l'emblème de l'empereur défunt.
Selon l'historien britanique Richard Pankhurst, spécialiste de l'Ethiopie, la population locale se souvient de l'empereur comme "d'une figure nationale" tandis que dans le monde occidental, "les générations se souviennent de son discours prononcé devant la Société des Nations (SDN) qui a créé une image de dirigeant opposé à l'expansion du fascisme".
Incapable de résister plus longtemps à l'armée de l'Italie fasciste de Benito Mussolini, le monarque éthiopien avait lancé en juin 1936 à Genève un cinglant avertissement aux puissances étrangères en affirmant que si la SDN ne réagissait pas militairement à l'agression italienne, "elle creusait sa propre tombe".
Enfin, souligne le Dr. Pankhurst, pour le continent africain, durant la période coloniale, Hailé Sélassié symbolisait "la résistance face à l'Italie" coloniale, "résistance à laquelle se sont identifiés bon nombre de mouvements d'indépendance".
Doyen des hommes politiques africains, il était considéré par ses pairs comme un "sage de l'OUA" ayant le cas-échéant soutenu bon nombre de dirigeants africains, dont l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, dans leur lutte pour l'indépendance.
Dimanche 5 novembre, devant la quasi-totalité de la famille impériale et des milliers d'Ethiopiens, celui qui sous son impulsion, favorisa la création, le 25 mai 1963, de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) dont le siège central se trouve toujours à Addis Abeba, recevra un "enterrement décent", selon Indrias Getachew.
En revanche, ses détracteurs soulignent qu'outre un pouvoir impérial absolu, il a fait preuve d'inertie face aux contestations estudiantines et celles des minorités ethniques, l'absence de réforme agraire et surtout de n'avoir pas pu réagir à temps lors de la terrible famine de 1974 dans le Wollo (nord-est) qui fit près de 200.000 victimes.
Beaucoup se souviennent d'une fin de règne pitoyable et des images du reportage du caméraman Jonathan Dimbelby montrant l'empereur nourissant avec tendresse ses chiens au plus fort de la famine.
(AFP, Addis-Abeba, vendredi 3 novembre 2000, 9h24
Les grandes dates de la vie d'Hailé Sélassié
L'empereur Hailé Sélassié qui sera enterré publiquement dimanche à Addis Abeba est né le 23 juillet 1892 à Egersa Jarso (Harar - est de l'Ethiopie)
21 septembre 1916 - Ras Tafari Makonnen devient régent et héritier du trône
7 octobre 1928 - Ras Tafari est nommé Négus (Roi)
2 novembre 1930 - Tafari couronné roi des rois (empereur) prend le nom d'Hailé Sélassié
3 octobre 1935 - Début de l'invasion italienne
Mai 1936 - Exil d'Hailé Sélassié en Angleterre
20 janvier 1941 - Retour de l'empereur en Ethiopie
5 mai 1941 - Retour à Addis Abeba
19 mai - Capitulation italienne
19 décembre 1944 - L'Ethiopie reprend les attributs d'un Etat souverain
10 juillet 1951 - Vote de la constitution fédérant l'Erythrée et l'Ethiopie
14 décembre 1960 - Tentative de putsch du général Mengistu Neway
14 novembre 1962 - L'Erythrée devient province éthiopienne
25 mai 1963 - Signature de la charte de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) à Addis Abeba
mars 1964 - Début de l'irrédentisme érythréen
3 mars 1969 - Fermeture de l'université après des troubles étudiants
26 décembre 1970 - Etat d'urgence décrété en Erythrée
1973 - Famine
18 fevrier 1974 - Grève des étudiants et des enseignants
26 février - Début du soulèvement militaire
7-11 mars - Grève générale
5 mai - Dernier discours public de l'empereur
23 juillet - Dernière apparition publique de l'empereur pour son anniversaire
12 septembre - Le Comité militaire d'administration provisoire (DERG) dirigé par Mengistu Hailé Mariam dépose Hailé Sélassié et institue la loi martiale
17 mars 1975 - Abolition de la monarchie
27 août - mort d'Hailé Sélassié
(AFP, Addis-Abeba, vendredi 3 novembre 2000, 9h29)