Inauguration
officielle du monument général Dumas.
Même Obama est
invité !
Samedi 4 avril
2009 à Paris 17e
Place du général-Catroux à
partir de 11 heures. Métro Malesherbes
Communiqué de l'association des amis
du général Dumas
Par Claude Ribbe, mardi 24 mars 2009
à 17:21
Grand rassemblement républicain
place du général-Catroux à Paris, (17e arrondissement, métro Malesherbes) samedi
4 avril 2009 à partir de 11 heures pour l’inauguration officielle du monument au
général Dumas, par le plasticien Driss Sans-Arcidet (Musée Khômbol) en présence
du maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, et de nombreuses personnalités
(manifestation placée sous le patronage de l’UNESCO- programme « La route
de l’esclave »).
Une oeuvre particulièrement
spectaculaire, financée par la ville de Paris et réalisée par le plasticien
Driss Sans Arcidet, représentant des fers d’esclaves brisés de plus de cinq
mètres de haut, pesant plusieurs tonnes – une première en Europe pour un
monument à l’esclavage de cette importance - va être inauguré à Paris, samedi 4
avril 2009, à partir de 11 heures, place du général-Catroux (17e) en présence du
maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, et de nombreuses personnalités. Ce
monument, déjà installé depuis quelques jours, est recouvert d’une bâche jusqu’à
son inauguration. Il sera mis en lumières de nuit.
La journée exceptionnelle
d’inauguration de cette œuvre est organisée par l’association des amis du
général Dumas, avec le soutien du conseil régional de la Guadeloupe, en
coordination avec la mairie de Paris et avec la participation de toutes les
associations de l’outre mer et de la diversité. Un détachement de
la Garde
républicaine et la musique des gardiens de la paix de Paris interviendront
durant la partie officielle de la cérémonie qui sera prolongée par une partie
festive. L’association des amis du général Dumas a notamment convié à cette
journée M. Barack Obama - de passage sur le territoire français les 3 et 4 avril
- ainsi que M. René Préval, président de la République d’Haïti. Cet important
monument en hommage au général Alexandre Dumas, financé par la ville de Paris
après un vote unanime sur une proposition de l’écrivain Claude Ribbe en 2002,
viendra s’associer à celui de Gustave Doré (1883) consacré à Alexandre Dumas,
fils du général et auteur des Trois Mousquetaires, ainsi qu’à celui de René de
Saint-Marceaux (1906) consacré à Alexandre Dumas fils, petit fils du général,
auteur de La dame aux Camélias et inspirateur de La Traviata. Il remplacera une
statue d’Alphonse de Perrin de Moncel installée l’hiver 1912-1913 et abattue par
les collaborateurs en 1943 parce que les origines afro-antillaises du général
Dumas y étaient particulièrement mises en valeur.
Ainsi la place du général-Catroux
retrouvera-t-elle, comme au début du XXe siècle, sa vocation de «place des Trois
Dumas».
Bien évidemment, au-delà du général
Dumas, le choix du monument - qui figure des fers d’esclaves géants et brisés -
est un hommage à tous les esclaves et à leurs descendants et à l’abolition de
tous les esclavages.
Thomas-Alexandre Davy de
La
Pailleterie, dit Alexandre Dumas, naquit esclave en 1762 à
Saint-Domingue (depuis République d’Haïti). Sa mère, Césette, était une esclave.
Son père, Antoine-Alexandre de La Pailleterie, un aristocrate
déclassé devenu colon. Arrivé à 14 ans en France, Thomas-Alexandre suivit son
père en Normandie, avant de s’engager à Verdun sous le pseudonyme d’Alexandre
Dumas comme simple cavalier dans les dragons de la Reine où il rencontra trois
camarades : Piston, Carrière de Beaumont et Espagne. Premier général
d’armée antillais et afro-descendant de l’histoire de l’Occident, la carrière
fulgurante de Dumas fut brisée par la réglementation raciste mise en place par
Napoléon Bonaparte à partir de 1802 au moment du rétablissement de l’esclavage
dans les colonies françaises. Héros de la Révolution, le général Dumas, qui
commanda l’armée des Pyrénées, l’armée des Alpes, l’armée de l’Ouest et l’armée
des côtes de Bretagne, et combattit sous les ordres de Bonaparte en Italie et en
Égypte, s’illustra notamment par les victoires du Petit-Saint-Bernard et du
Mont-Cenis, de Mantoue, de Klausen, de Brixen. Il contribua au succès de la
prise d’Alexandrie et de la bataille des Pyramides. Fervent républicain,
fondateur des Chasseurs alpins en 1794, le général Dumas échappa de justesse à
l’échafaud pour avoir démissionné avec éclat de l’armée de l’Ouest afin
d’épargner les civils vendéens et préféra briser son sabre pour rester en paix
avec sa conscience. Le général Dumas avait fondé une famille en 1792 à
Villers-Cotterêts (Aisne), là où il avait rencontré la jeune Marie-Louise
Labouret, le jour du 250e anniversaire - et sur les lieux mêmes où l’événement
s’était produit - de l’ordonnance imposant la langue française dans le monde. Le
général Dumas, franc-maçon, fut très probablement initié à la loge Carolina de
Villers-Cotterêts par son beau-père, Claude Labouret.
Le général Dumas mourut pauvre, miné par le chagrin pour avoir été chassé de l’armée française par la législation
raciste de Bonaparte qui lui interdit de prendre part, comme ses compagnons,
tous dignitaires de l’Empire et de la Légion d’Honneur, à la bataille
d’Austerlitz. Il n’eut droit à aucune récompense pour ses exploits et, sur ordre
de Bonaparte, ne fut jamais remboursé d’une somme de 28 500 F qui lui était due
pour une période de captivité où il fut particulièrement maltraité dans les
geôles du roi de Naples. Son nom est gravé, ainsi que celui de deux de ses
compagnons, sur l’arc de triomphe à Paris.
Le fils du général, reprenant le
même pseudonyme d’Alexandre Dumas, est l’écrivain français le plus lu dans le
monde. Son plus célèbre roman, Les Trois Mousquetaires, qui s’inspire des
aventures du général Dumas et de ses compagnons, est l’œuvre littéraire la plus
adaptée à l’écran. L’écrivain Alexandre Dumas, qui se considérait comme
franco-haïtien, avait réclamé en 1838 qu’une statue de son père soit installée
sur une place de Paris et qu’une copie de cette statue soit offerte « par
les hommes de couleur du monde entier » à la jeune république d’Haïti. Alexandre
Dumas se proposait d’accompagner lui-même cette statue sur un bateau de guerre
mis à sa disposition par le gouvernement français.
Dans le cadre d’une démarche de
réhabilitation menée depuis plus de sept ans, Claude Ribbe et l’association des
amis du général Dumas, soutenus par de nombreux élus – dont la municipalité de
Villers-Cotterêts - ont entrepris d’obtenir du président de la République française la
réintégration symbolique du général Dumas, à, titre de régularisation, dans
l’ordre national de la
Légion d’honneur dont le général Dumas était membre de droit
(ès qualités d’attributaire d’un sabre d’honneur par Bonaparte dès 1798) et dont
il fut privé simplement à cause de la couleur de sa peau et de son origine
servile. Cette réintégration, présentée à Jacques Chirac en 2006 - pour le
bicentenaire de la mort du général Dumas - avait été refusée. Le gouvernement de
M. Dominique de Villepin avait également refusé d’inscrire la mort du général
Dumas au calendrier des commémorations nationales pour 2006. Mais les chasseurs
alpins avaient malgré tout rendu hommage à leur fondateur en juin de la même
année au col du Petit-Saint-Bernard. A l’occasion de cet hommage, l’hymne
national avait été sifflé par des manifestants hostiles au général
Dumas.
Dans une lettre adressée à
l’association des amis du général Dumas le 23 octobre 2008, M. Nicolas Sarkozy,
président de la
République française, déplorant «l’affront fait à sa mémoire en
1943 » a rendu un hommage appuyé « à l’un des plus grands hommes que
la Caraïbe a
donnés à la
France ». Il a reconnu que le général Dumas était un
« ardent républicain » et regretté qu’il soit « encore trop peu connu
des Français » tout en considérant que l’œuvre de Driss sans Arcidet
« rappellera à tous ce que la France doit au général Dumas. » Tout
en s’abritant derrière le principe que la Légion d’honneur est réservée à titre
posthume aux soldats morts au combat dans le mois qui suit le décès, le
président de la
République ne s’est pas prononcé sur le cas d’une éventuelle
régularisation d’une personne décédée qui aurait dû être membre de droit ou qui
était membre de la
Légion d’honneur mais qui n’a pu faire valoir ses prérogatives
ou en a été privée du fait d’une réglementation raciste ou xénophobe, contraire
aux droits de l’homme et donc imprescriptible, en vigueur à l’époque du
décès.
Claude Ribbe, auteur de deux des
trois livres jamais publiés en France et concernant entièrement le général
Dumas, lui a consacré une récente biographie, Le Diable noir (éditions
Alphée-Jean-Paul Bertrand) et la lui-même adapté cet ouvrage en documentaire de
52’ pour la
télévision sous le même titre (Le Diable noir). Ce documentaire, avec Stany
Coppet, acteur d’origine guyanaise dans le rôle du général Dumas pour la partie
fiction, co-produit par France 3 Paris Ile de France Centre, sera diffusé à
partir du samedi 18 avril par France 3 Paris Île de France Centre, RFO et France
2.
Grand rassemblement républicain
place du général-Catroux à Paris, (métro Malesherbes) samedi 4 avril 2009 à
partir de 11 heures pour l’inauguration officielle du monument au général Dumas,
par le plasticien Driss Sans-Arcidet (Musée Khômbol) en présence du maire de
Paris et de nombreuses personnalités (manifestation placée sous le parrainage de
l’UNESCO). Bibliographie : Claude Ribbe Le
Diable noir (éditions Alphée Jean-Paul Bertrand, décembre 2008).
Filmographie :
Le Diable noir, documentaire 52’, réalisation coproduction
Ortheal-France 3 Paris- Île de France Centre, avec la participation de France 2
et de RFO mars 2009 avec Stany Coppet (Le général Dumas).
Par Claude Ribbe, mardi 24 mars 2009
à 17:21