LE
BLANCHIMENT DES TROUPES COLONIALES. Prochaine
diffusion TV mercredi 20 juillet 2016 a 01:10 SUR France 3
En
l’espace de quelques semaines, à l’automne 1944, alors que la guerre contre les
nazis fait rage en France, l’armée française retire du front les soldats noirs
africains, surnommés "Tirailleurs Sénégalais", pour les remplacer par de jeunes
soldats blancs et métropolitains. Les archives de l’armée françaises de 1944
parlent à l’époque de "blanchiment" ou de "blanchissement".
Cette opération
logistique de l’armée reste un épisode méconnu de la guerre 1939-1945. Elle a
concerné environ 20 000 soldats Noirs qui ont été brutalement retirés des zones
de combats pour être "renvoyés au pays".
Comment expliquer une opération
logistique que de nombreux historiens jugent aujourd’hui, à l’instar de quelques
militaires à l’époque, stratégiquement très risquée alors que durant cet hiver
1944, les combats contre les Allemands sont acharnés et la guerre encore loin
d'être gagnée ?
Tel est l’enjeu du film : examiner l’apport immense, mais
encore ignoré, des colonies françaises d’Afrique dans la survie de la France et
dans la naissance de la France Libre. Beaucoup s’accordent aujourd’hui pour dire
que sans l’Afrique, la France n’aurait pas fait partie des pays vainqueurs en
1945.
L’Afrique a également offert à la France un vivier inestimable
d’hommes qui lui ont permis de poursuivre le combat : les soldats coloniaux
furent les seuls, de 1940 à 1943, à maintenir la France debout. Ce sont eux qui,
sous les ordres du Général Leclerc, enchaînèrent batailles et victoires. Encore
eux qui, durant l’été 1944, cette fois-ci sous les ordres du Général de Lattre,
débarquent en Provence et remontent rapidement la vallée du Rhône pour bientôt
espérer combattre les Allemands sur leur sol. Mais, pour les soldats Noirs
retirés des zones de combat, il en fut autrement. La guerre a été gagnée sans
eux.
Les autorités militaires de l’époque invoquent d’abord le froid pour
justifier le blanchiment : les soldats africains noirs seraient physiquement
inadaptés au froid européen et donc totalement inopérants dans les combats
hivernaux. L’hiver 1944 a en effet été particulièrement rigoureux, mais rien
dans les archives ne montre que les Noirs en aient plus souffert que les autres
soldats, Blancs ou Arabes.
On sait aujourd’hui, grâce aux recherches des
quelques historiens qui s’intéressent à ce sujet encore assez peu exploré, que
les raisons sont multiples et imbriquées : volonté du Général de Gaulle de
montrer que les Français se sont libérés par eux-mêmes ; nécessité d’amalgamer
les Résistants à l’armée française ; restriction du matériel ; peur du métissage
avec les populations métropolitaines...
À travers témoignages,
interviews, archives et dessins d’illustration, ce film explore les tenants et
aboutissants de cette sombre histoire de la France, à l’heure où les anciens
soldats de la Seconde Guerre mondiale se font de plus en plus
rares.
France3.fr
– Emission du 11/07/2016
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De
ce pan d'histoire occulté ne demeure qu'une unique photographie : sur le front
des Vosges, des soldats africains déposent à terre leur uniforme et leur
matériel, qui seront destinés à de jeunes recrues, probablement issues des FFI.
Pour ces tirailleurs sénégalais, la guerre est finie : l'armée française a
préféré se priver de vingt mille combattants aguerris — au grand dam de certains
officiers — plutôt que d'associer des hommes noirs à la
Libération. «
Les frères de couleur vaincus par l'hiver ! » claironne un film
de propagande, qui témoigne du « blanchiment » des troupes à l'automne 1944.
Prétexte climatique qui cache une amère réalité : l'état-major craint pour le
prestige de la 1re armée et voit comme une «
atteinte à l'ordre colonial » le contact entre soldats noirs et
femmes blanches.
C'est
un mépris français, enfoui sous la solennité des célébrations mémorielles, que
Jean-Baptiste Dusséaux s'emploie à dévoiler dans ce film, soutenu par
l'éclairage d'historiens et par le témoignage de Tidiane Dieng, ancien
combattant sénégalais. Entravée par le manque criant d'archives (maladroitement
compensé par un montage de dessins à l'encre), l'évocation du « blanchiment » ne
peut hélas être que parcellaire. Elle s'inscrit dans un propos plus large,
louable mais moins rare, consacré à l'importante contribution des troupes
provenant de l'Afrique noire aux combats contre l'Allemagne nazie, et au sort
déplorable que leur a réservé la République française à l'issue de la guerre.
Isabelle
Poitte - television.telerama.fr
LE BLANCHIMENT DES TROUPES
COLONIALES
De J. B. Dusséaux
L'émission : Le blanchiment des
régiments se définit comme le renvoi et le remplacement des soldats noirs venus
d'Afrique par des recrues blanches pour la dernière étape de la Libération.
Cette opération logistique méconnue est appliquée à l'automne 1944. Environ 20
000 soldats noirs de l'armée française sont rapidement retirés du front et
renvoyés chez eux. Cette décision a été prise, au début, pour satisfaire à la
demande des Américains qui ne souhaitaient pas voir de soldats de "couleur "
dans la 2e DB du général Leclerc puis par le Gouvernement Provisoire de la
République (GPRF) pour les autres régiments.
Le programme : Le
blanchiment des régiments se définit comme le renvoi et le remplacement des
soldats noirs venus d'Afrique par des recrues blanches pour la dernière étape de
la Libération. Cette opération logistique méconnue est appliquée à l'automne
1944. Environ 20 000 soldats noirs de l'armée...
Diffusé le lundi.
11-07-16 à 23h00 (Francetélévion)