Légendes astronomiques au pays dogon

 

Connaitre l'existence de certaines étoiles ou autres corps célestes invisibles à l'œil, le tout sans télescope. Impossible n'est pas dogon. Suspectés d'avoir découvert la naine blanche Sirius B, les Dogons du Mali possèdent leur propres légendes astronomiques.

 

Sirius : l'étoile la plus brillante du ciel. Pour l'observer dans l'hémisphère Nord, nul besoin de télescope, elle est visible à l'œil nu. En revanche, Sirius B, une naine blanche affiliée à Sirius, elle, n'est pas visible sans télescope. Pourtant, selon les légendes des dogons, depuis le XIVe siècle, Sirius B est au centre de leur cosmogonie. Comment la connaissent-ils ?

 

La constellation du Grand Chien est une des plus vieilles constellations avec Sirius, l'étoile la plus brillante. Photo © DR

La constellation du Grand Chien est une des plus vieilles constellations avec Sirius, l'étoile la plus brillante. Photo © DR

La petite histoire de sirius B

On trouve, dans la constellation du Grand Chien, l'étoile la plus brillante du ciel : Sirius. Proche de notre système solaire on peut l'observer assez souvent sans être équipé d'instruments. Mais Sirius est une étoile double, formée d'une étoile blanche, Sirius A, et des restes d'une étoile éteinte : une naine blanche, Sirius B. Cette dernière met 50 ans pour faire le tour de Sirius A. Son existence est soupçonnée dès 1844, mais c'est en 1862 qu'elle est pour la première fois observée et identifiée par Alvan Clark. Ce n'est qu'en 1970 que Sirius B est photographiée. Le constat est clair : il faut être plutôt averti pour avoir connaissance de cette naine blanche et disposer d'un matériel spécifique pour l'observer. Pourtant, à la surprise des ethnologues et des scientifiques, un peuple dit de la tradition, les Dogons du Mali, semble l'avoir repéré bien avant tout le monde.

Ce mystère est alors révélé par des ethnologues français venus étudiés les Dogons dès 1931. Au bout de quelques années, Les deux observateurs, Griaule et Dieterlen, gagnent la confiance des Dogons, qui leur dévoilent alors leurs légendes et visions du monde physique.

Sirius A et B photographiée par le télescope Hubble. Photo © NASA

Sirius A et B photographiée par le télescope Hubble. Photo © NASA

Les Dogons et l'espace

Les Dogons ont connaissance de l'existence de la naine blanche Sirius B, et ce depuis longtemps, selon leurs légendes. Placée à la place du Soleil, elle a une certaine importance pour eux, elle rythme certaines de leurs cérémonies. Baptisée "po", le terme dogon pour Digitaria, elle fait écho à la plus minuscule des graines. Tous les 60 ans, ils organisent une cérémonie pour fêter le tour complet réalisé par Sirius B autour de Sirius A. Comment peuvent-ils être au courant de cela ? Le mystère est né et va passionner ethnologues, astronomes et curieux en tous genres. Précisons aussi que les connaissances des Dogons ne semblent pas se limiter à cela. Ils reconnaissent à Jupiter 4 satellites principaux, savent que Saturne a des anneaux, que la Terre tourne autour du Soleil etc. Quelles explications possibles ?

Visites extraterrestres ?

On trouve différentes explications à ce mystère. Déjà, dans les légendes Dogons elles-mêmes. Les Nommos, habitants de Sirius seraient venus en pays dogon et c'est bien entendu à ce moment là qu'ils leur auraient transmis leurs connaissances au sujet de Sirius A-B-C et aussi de notre propre système solaire. D'où les cérémonies tous les 60 ans Bien entendu, ce ne sont que des légendes Mais cela ne nous avance pas vraiment, du moins pas avec une explication scientifiquement prouvable. Et la tradition orale a toujours été une source incertaine.

Le contact avec d'autres populations qui elles ont accès au télescope et à l'information scientifiques. Auquel cas, les Dogons auraient réinventé leurs traditions et leurs légendes : un fait somme toute assez courant, mais une fois de plus incertain.

Dernière possibilité, il s'agit ni plus ni moins d'un très étrange concours de circonstances. Avec des erreurs qui éveillent la curiosité. Si les Dogons connaissent réellement Sirius B et le fait qu'elle fasse le tour de Sirius A en 50 ans, pourquoi s'obstinent-ils à fêter le dit cycle tous les 60 ans ? Une erreur de 10 ans n'est tout de même pas insignifiante.

Quoiqu'il en soit, la connaissance semble circuler bien plus rapidement que les hommes et la légende reste un peu ouverte aux esprits les plus imaginatifs.

 

Source : Linternaute.com (Mars 2007)