PETITION
POUR LE RETRAIT DES ETATS AFRICAINS DE LA CPI
Proposée à la signature
en ligne par
le Mouvement des
Africain-Français (MAF)
La
présidente du Mouvement des Africain-Français, Calixthe Beyala, à la tribune du
Congrès de l’Union Africaine et de la Fondation Sullivan à Malabo en août
2012
Créée
officiellement le 1er juillet 2002 sous l’impulsion de l’ONU, après la
ratification par suffisamment d’Etats du Statut de Rome adopté le 17 juillet
1998, la Cour Pénale Internationale (CPI) est une juridiction internationale
permanente et universelle ayant pour objectif louable de réduire l’impunité des
individus et non des Etats responsables de génocide, de crime contre l’humanité,
de crime de guerre et de crime d’agression, et de promouvoir ainsi par la
prévention, la dissuasion et la répression le respect universel des droits de
l’homme, notamment par les dirigeants politiques.
Sur les 193 Etats membres de l’ONU, la CPI compte
actuellement 122 Etats membres, c’est-à-dire 122 Etats ayant à la fois signé et
ratifié le Statut de Rome, et répartis au CPI par groupes d’Etats. Le groupe de
loin le plus important est celui des Etats d’Afrique, fort de 34 Etats membres
sur les 54 constituant l’Union Africaine, suivi du groupe de 27 Etats d’Amérique
Latine et des Caraïbes, du groupe de 25 Etats d’Europe Occidentale et autres
Etats occidentaux, du groupe de 18 Etats d’Europe de l’Est, et enfin du groupe
de 18 Etats d’Asie et du Pacifique.
Cependant, compte tenu des nobles objectifs affichés
de la CPI, il est curieux que les Etats-Unis d’Amérique, qui se veulent le
champion mondial de la défense des droits de l’homme aient refusé jusqu’à ce
jour de ratifier le Statut de Rome qu’ils ont pourtant accepté de signer, tout
comme l’ont fait la Russie et Israël qui n’ont pas la même prétention de
démocratie et de donneur de leçons de droits de l’homme. Il n’est pas étonnant
que la plupart des pays asiatiques, en particulier arabes, en commençant par la
Chine et l’Inde, qui comme la Russie n’ont pas la même prétention évoquée, se
soient abstenus jusqu’à ce jour de signer le Statut de Rome, en invoquant
essentiellement la raison de la souveraineté de leurs Etats, et son corollaire
la non ingérence étrangère politique, humanitaire et surtout occidentale dans
leurs affaires intérieures.
Compte tenu des nobles objectifs affichés de la CPI,
le plus curieux, c’est que parmi la trentaine de personnes inculpées par la CPI
depuis sa création jusqu’à ce jour, dont une petite dizaine sont actuellement
détenus à la CPI, il n’y a que des Africains, alors qu’en plus des deux
dernières guerres mondiales, les guerres récentes en Irak, en Afghanistan, en
Côte d’Ivoire et en Libye confirment l’accusation portée contre l’Europe par
Aimée Césaire dans son « Discours sur le colonialisme » et que nous
pouvons actualiser en disant que « l’Occident est comptable devant la
communauté humaine du plus grand tas de cadavres de
l’histoire ».
C’est ce constat de curiosité, d’incompréhension et
d’indignation qu’a déjà formulé le 29 juin 2012 Jean Ping, alors président de la
Commission de l’Union Africaine, lors du 17è Sommet des chefs d’Etat de l’UA à
Malabo, en Guinée Equatoriale en déclarant : « On a l’impression que
la Cour Pénale Internationale ne vise que les Africains. Cela signifie-t-il que
rien ne se passe par exemple au Pakistan, en Afghanistan, à Gaza, en
Tchétchénie ? Ce n’est pas seulement en Afrique qu’il y a des problèmes.
Alors pourquoi n’y a-t-il que des Africains qui sont jugés par cette
Cour?».
C’est ce même constat qu’à l’unanimité les Chefs
d’Etat et de gouvernement africains ont tenu à exprimer le 27 mai 2013 à l’issue
du sommet du 50-ème anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité
africaine, par la déclaration suivante de leur porte-parole, le Président en
exercice de l’Union Africaine et Premier Ministre de l’Ethiopie, Hailemariam
Desalegn : «Lors de la création de la CPI, l'objectif était d'éviter toutes
sortes d'impunités, mais désormais le processus a dégénéré en une sorte de
chasse raciale que nous n’acceptons pas. (…). Je pense donc que la CPI doit bien
voir qu'elle ne devrait pas pourchasser (que) des Africains, (…). 99% des
inculpés de la CPI sont Africains, cela montre donc que quelque chose est biaisé
au sein du système de la CPI et nous contestons cela».
Quant à nous, nous estimons que cette situation
présente de la CPI est d’autant plus inacceptable qu’en plus du mépris de la
souveraineté des Etats africains à la faveur de l’ingérence politique et
humanitaire occidentale dans les affaires intérieures africaines qu’ont déjà
refusé les Etats asiatiques, il s’agit là d’une humiliation supplémentaire des
Africains à la face du monde, qui réveille en eux le traumatisme de la
déportation de leurs ancêtres dans les « camps d’extermination » de
l’esclavage tant occidental qu’oriental par des « trafiquants d’être
humains», dont des descendants s’érigent de nouveaux de nos jours en bourreaux
des Africains.
Au nom de la dignité et du bien-être des Africains
qu’ils ont la charge sacrée de cultiver et de défendre, nous demandons donc aux
Chefs d’Etat et de gouvernement africains de tenir compte de la position des
Etats-Unis d’Amérique, de la Russie, de la Chine, et de l’Inde pour retirer sans
tarder leurs Etats de la CPI.
Au nom de l’exigence éthique authentiquement
africaine et multimillénaire de la Maât, c’est-à-dire « le Bien, la Vérité,
la Justice, l’Harmonie, etc. », pour atteindre le plus tôt possible en
Afrique le noble objectif de la CPI concernant l’impunité des crimes de
génocide, crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des crimes
d’agression tout en préservant la dignité des Africains aux yeux du monde, nous
leur demandons également de concrétiser dans les meilleurs délais le projet de
la « Cour Pénale Africaine » appuyée par la future « la Force de
Réaction Rapide » dans l’attente de la future « Force Africaine en
Attente », en complément de la « Cour de Justice Africaine » et
de la « Cour Africaine des Droits Humains et des Peuples », qui
constitueront ainsi les bases historiques des institutions juridiques des futurs
« Etats-Unis d’Afrique ».
Nous vous en
remercions.
Fait à Pantin, le 3 juin
2012
Pour signer ela pétition, veuillez cliquer ici :
http://www.africain-francais.org/petition-cpi