Commémoration de
l’esclavage 10 mai 2013 à 18 h
place du général-Catroux Paris 17e (métro Malesherbes ligne 3)
Il est temps de se prendre en
charge et de se rassembler !
La loi Taubira, votée en
Cette loi, pourtant symbolique, est ouvertement contestée
depuis 12 ans par une frange de racistes de tous bords qui demandent
régulièrement l’abrogation des lois « mémorielles ». Surtout de celle qui concerne les
Afro-descendants .
Une division
sciemment organisée depuis 2006
D’autres, plus subtils, s’attachent à minimiser la portée
pratique de la loi Taubira en tentant de faire de la journée du 10 mai
l’anniversaire de l’octroi de la liberté par les bourreaux à leurs
victimes.
Ceux-là, tous les 10 mai depuis 2006, organisent la
division en multipliant de prétendues actions commémoratives en région
parisienne pour que les Afro-descendants apparaissent divisés, insignifiants, en
un mot dominés.
Mais les descendants d’esclaves n’ont pas à dire merci. La
liberté ne s’octroie pas. Elle est le propre de
l’humanité.
Les esclaves n’ont jamais été libérés par
La logique de l’esclavage était d’aboutir à une mort rapide
de l’esclave et à son remplacement. Tout survivant était, du fait même de son
existence, un résistant. Les descendants d’esclaves en sont la preuve vivante.
Ils doivent être fiers de leurs ancêtres.
Tous les 10 mai
le même scénario : la parole confisquée aux associations.
La forme de la commémoration est bien souvent
consternante : des politiques non-descendants d’esclaves disposant d’une
parole «officielle» systématiquement confisquée aux descendants d’esclaves
auxquels le système de représentation ne permet pas de se faire entendre dans
les assemblées, ni dans les médias, sauf allégeance à un système dont le racisme
est caricatural.
Un système où le nègre, pour inspirer confiance, doit être
le plus incompétent, le plus bête, le plus négatif possible à l’égard de ses
frères et sœurs.
Les descendants d’esclaves ne peuvent être représentés que
par leurs associations, lesquelles sont ouvertement méprisées des politiques de
tous bords qui n’y voient que des instruments électoraux.
On aura tout enduré : jusqu’aux descendants d’esclavagistes
se faisant passer pour des descendants d’esclaves et tentant, sans
qualification, mais par la seule autorité du népotisme, de faire de la mémoire
de l’esclavage un monopole rémunérateur.
Des descendants d’esclavagistes poussant à la politique du
pire qui consiste à agiter, sans débat préalable dans le cadre des institutions,
le spectre des réparations afin de discréditer à jamais dans l’opinion
l’aspiration des Français descendants d’esclaves à un minimum de
respect.
Les Africains,
pourtant victimes, désignés comme coupables.
La commémoration de l’esclavage négrophobe, reconnu en 2001
crime contre l’humanité, ne peut s’accorder avec le révisionnisme qui rejette la
faute sur les Africains et désigne une infime poignée de collaborateurs comme
les responsables d’un crime pourtant organisé depuis l’Europe et l’Amérique
coloniale.
La commémoration de l’esclavage négrophobe ne peut être
l’occasion de stigmatiser telle ou telle religion, en particulier l’Islam. Si
l’Islam a pratiqué l’esclavage, cela ne s’est jamais produit d’une manière qui
puisse être comparée aux pratiques racistes et déshumanisantes organisées de
manière génocidaire par les autres religions monothéistes à partir du XVe
siècle.
La commémoration de l’esclavage négrophobe ne peut être
l‘occasion de banaliser l’esclavage transatlantique en comparant ce crime
déshumanisant et raciste perpétré à grande échelle par l’Europe et l’Amérique avec des formes de servitude
antiques, médiévales ou contemporaines qui, tout en étant atroces et
condamnables, n’ont rien à voir.
La prétendue
« concurrence des mémoires » invoquée par les
racistes.
La commémoration de l’esclavage négrophobe n’a pas à
susciter la crainte des représentants des victimes d’autres crimes contre
l’humanité. Tout crime contre l’humanité est unique. Et aucun crime n’est plus
unique qu’un autre, tout simplement parce que l’humanité est une et
indivisible.
En mai 2012, les descendants d’esclaves, dont les suffrages
n’appartiennent à personne, ont librement et massivement voté, non pas pour un
homme ou un parti, mais pour le changement.
La persistance
de l’idéologie de la race dans la constitution de
Le symbole le plus évident de ce changement, qui ne coûte
rien à l’État et ne peut léser que les racistes, est la suppression du mot de «race» de
l’article 1 de la constitution de
Un an plus tard, on peut espérer que le Président de
Le général Dumas
toujours discriminé plus de deux siècles après sa mort.
Outre Atlantique, l’histoire du général Dumas est
ouvertement évoquée dans le dernier film de Tarantino et vaut un prix Pulitzer à
un biographe. À Paris, c’est toujours un refus de Légion d’honneur pour délit de
gueule. D’aucuns vont jusqu’à tenter de le dissocier de la mémoire de
l’esclavage.
En réponse à ces
injustices, rassemblement unitaire et populaire à 18 heures le 10 mai 2013 place
du général-Catroux Paris 17e métro Malesherbes.
Dans ces conditions, on ne peut que s’écrier : non au
révisionnisme, non au racisme, non aux tentatives de récupération de la mémoire
de l’esclavage !
Ne craignons pas d’être considérés comme «incontrôlables»
par les esprits qui se déclarent négrophiles parce qu’au fond d’eux-mêmes ils ne
supportent les descendants d’esclaves qu’enchaînes dans leurs
têtes.
La date du 10 mai appelle à se rassembler et à se prendre
enfin en charge.
Toutes celles et tous ceux qui se sentent concernés, au
lieu de se diviser, doivent converger vers un rassemblement populaire autour d’un symbole non pas octroyé,
mais obtenu de haute lutte à l’issue d’un combat
opiniâtre.
En ce sens, les chaînes brisées de la place du
général-Catroux sont le pôle d‘attraction incontournable pour toute cérémonie
populaire rendant hommage aux esclaves et à leurs
descendants.
Elles permettent, à travers un héros toujours discriminé
malgré les promesses de changement - le général Dumas - de réunir des Français
de toutes couleurs, de toutes croyances et de toutes opinions autour d’un héros
républicain né esclave et encore victime des séquelles de
l’esclavage.
Car si