LE BAL DES BOULAFEURS À LÉNINGRAD
Nous présentons
quelques impressions de lecture sur la traversée de l’amour dans l’espace
russo-africain. Une lecture critique du roman de Zounga Bongolo, Un
africain dans un iceberg.
L’auteur décrit les
idylles amoureuses des étudiants africains en UR.S.S. Sous un regard pessimiste
car les préjugés raciaux sont manifestes. Nous nous sommes demandés en exhumant
Résurrection
de
Tolstoï, qu’elle est la définition du bonheur conjugal entre Russes. Et enfin à
travers les films africains Amanie
de
l’Ivoirien Gnoan M’bala Roger, Muna
Moto
du
camerounais Dikongue Pipa, qu’est ce que l’amour entre
Africains.
2
- PROLOGUE : LE DEUIL DES CHAUVES-SOURIS
Le
législateur kongo dans les juridictions coutumières réglemente la question de
l’héritage selon des prosopopées précises :
“
Pour hériter du chien, il faut au moins être né de l’espèce des canidés comme le
chat.” (1)
“Pour hériter de la fouine, il faut être né de l’espèce des
mustélidés comme la belette.”
En
toute logique matrilinéaire, l’héritage d’un individu passe à un membre de son
clan. Ainsi un neveu hérite de son oncle, c’est-à-dire du frère de sa mère.
Cependant, un enfant n’hérite pas de son père géniteur. Une veuve n’hérite pas
de son défunt mari. Le droit civil congolais tiré du droit Napoléonien s’oppose
de façon radicale aux droits coutumiers de différentes ethnies congolaises.
Cette cohabitation juridique pose un casse-tête aux magistrats congolais
confrontés à trancher les questions d’héritage soumises par les justiciables des
deux Congo, d’Angola et du Cabinda. Pour justifier la cohérence de sa démarche
parémiologique, le législateur kongo, a posé une controverse aux lois évoquées
dans les deux premières métaphores : « Fua dia
ngembo, biadila lumfikini ? ! »
Cette proposition est interrogative et exclamative à la fois. Elle
n’est pas déclarative ni affirmative. En français, elle se traduirait de la
sorte : « Ce serait scandaleux que l’héritage d’un vrai chiroptère comme la
roussette passât à la chauve-souris.»
Les deux personnages, la chauve-souris et la roussette appartiennent
à la même espèce des chiroptères. Pourquoi le législateur kongo a-t-il introduit
une discrimination parmi les chiroptères ? Pourquoi ? Un vaudeville kongo nous en suggère
l’intuition :
N’tu
ngembo La tête de la
roussette
Bu ba
bindamana go,
Allume tant de
convoitises
N’tu
ngembo,
La tête de la
roussette
Lugu lua
yoka. À Cause de sa
saveur.
D’après l’imagerie populaire kongo, ayant inspiré le législateur, la
roussette et la chauve-souris ne sont pas de même condition, ni de même classe
:
«
Ils n’appartiennent pas à la même classe, même s’ils sont de même origine
clanique ».
La
roussette ngembo est une grande chauve-souris, tandis que lumpukunia
ou
lumfikini
est
une petite chauve-souris. Le législateur aurait découvert dans ses
investigations l’existence des classes, concomitantes aux clans dans la société
kongo. La classe serait perçue comme le tragique existentiel au sens
kierkegaardien ou la cohorte plaideront les démographes, dont une proposition
traduit la présence : «Dans un champ de maïs, nous portons tous la barbe ». Sous
une formulation usitée, les Kongo clament :
«
Nkunku
imosi tuena, nous appartenons à
la même génération ».
La
contre-proposition laissée au pouvoir discrétionnaire des magistrats coutumiers,
Banzonzi, pour éviter un vide juridique est la suivante
:
«La famille n’est pas un
champ de maïs où tout le monde porte la barbe ».
Ainsi s’éclaire
l’histoire de la pauvreté des chiroptères. Alors que « le malheur du hérisson
fut occasionné par le chien », la pauvreté de la chauve-souris n’est ni
congénitale, ni intra clanique. Que non ! A l’assemblée des animaux,
lisanga ya
banyama, le plus fêlé
d’entre eux, le lion, dictateur de la savane fut représenté par sa femelle. La
lionne prononça des sentences relatives au devenir de l’humanité :
«La chauve-souris est un commis sur terre de la roussette. L’héritage
échut à la chauve-souris sera réversible sur la tête de mon cousin, le léopard ;
Nous confisquerons l’autorité des coqs sous couleur de défense des
poussins ; Nous placerons le sexe de la poule sous la patte des pintades ; la
vache et le taureau sèmeront la débauche dans vos lieux de prière. Au point où
le peuple élèvera au rang de pasteurs les plus vicieux d’entre eux. L’homme
dansera à la sueur de ses infidélités. »
3.
DES NIÈGRES AU PAYS DE
POUCHKINE
Un
Africain dans un iceberg est le dernier le roman de l’écrivain congolais Zounga
Bongolo. Quel rapport m’objecterez-vous entre la question de l’héritage chez les
Kongo et ce roman ? L’héritage est une métaphore, bien sûr. Quand une jeune
fille atteint l’âge légal de se marier, sa mère, ses parents pensent en termes
d’héritage. Quel beau-fils héritera de la main de notre fille ? Quel gendre
perpétuera notre sang ? Dans le cas de Natacha, personnage principal du roman,
l’héritier sera un Niègre, un cousin des Pygmées, un Congolais issu des forêts
vierges parlant la langue de Pouchkine, Jan ! Gospadi, oh ! Mon Dieu !
Natacha est devenue une femme à Niègres. C’est ainsi que les Soviétiques
désignent un Noir : un Niègre ! Cet hétéronyme est doublement péjoratif.
Péjoratif historique, Nègre, lié à l’esclavage des Noirs ; Niègre préjuge de
niais !
Vous comprendrez la
portée de la métaphore, « Une chauve-souris héritée de la roussette ! ? »,
clamée dans le langage de Tyotia Zoïa, la voisine des Natacha dans la bourgade
de Narva : « Quelle mère blanche approuverait-elle le mariage de sa fille avec
un Africain ? » (Zounga
B., op.
cit.,
p. 39). Ce fut également le
désenchantement chez Valia l’institutrice, la mère de Natacha
:
«
[...] N’as-tu pas honte d’introduire un Noir dans notre famille en signe de
récompense pour toute l’attention, toute la tendresse, tout le travail dont nous
avons entouré tes âges ? S’insurge t-elle.» (ZOUNGA B., ibidem,p.
37).
Pourquoi des
Niègres congolais en Russie ? Pour développer le Congo Brazzaville, un pays
ayant acquis son indépendance politique en 1960, les gouvernements successifs
congolais avaient opté pour une politique de formation des cadres supérieurs. La
majorité des Intellectuels congolais avaient bénéficié, pendant leurs études
supérieures à l’étranger, des bourses congolaises. Pendant la guerre froide, le
Congo Brazzaville d’obédience marxiste-léniniste, allié à l’Union soviétique,
indique tout à fait dans l’ordre des choses que de jeunes Congolais ayant
terminé leurs études secondaires à Brazzaville et à Pointe-Noire eussent
poursuivi leurs formations universitaires en U.R.S.S. L’écrivain congolais
brazzavillois Jean-Claude Zounga Bongolo a fait ses études supérieures en
U.R.S.S. A l’institut pédagogique « Herzen » de Léningrad, de 1973 à 1985, il
étudia les sciences politiques en langue russe. Il situe les origines des deux
personnages de son roman, Jan et Joakim, au Congo Brazzaville. Cependant les
psychosociologues travaillant à
Arrivés dans les
lieux académiques où ils étudiaient, les jeunes Congolais étaient dépaysés,
esseulés et déracinés. Ils devaient, réflexe de survie de l’espèce humaine
oblige, se reconstituer une vie communautaire, des relations sociales héritées
de la culture africaine. Ce n’étaient pas des militaires conscrits habitués à
vivre entre hommes dans une garnison. Il leur fallait la présence des filles
congolaises pour mener une vie chaleureuse puis sociale. Les filles africaines
étaient rares. Dans les campus universitaires, les étudiants africains
accusaient d’un pouvoir d’achat faible pour entretenir une relation sentimentale
avec une fille de leur âge. Ils durent rivaliser avec des Diplomates africains
affrétés à Moscou, Kiev ou Leningrad, pour conquérir de rares étudiantes
congolaises. Les diplomates monnayaient leur idylle au rouble fort et
s’alimentaient dans des Beziozka, ces boutiques
réservées à la nomenklatura. Les jeunes filles soviétiques comblèrent les cœurs
des étudiants africains. L’éducation socialiste soviétique les avait
prédisposées à vivre modestement auprès des
Africains.
Certains étudiants, pour se constituer un patrimoine vital, pour se
préparer au mariage, ou pour gagner des cœurs, baignaient dans des micmacs, dans
des trafics des produits occidentaux rares dans les pays de l’EST : vêtements en
jeans, produits de beauté, produits alimentaires, chewing-gum rapportés lors
d’un voyage furtif à Paris, Berlin, Londres, Rome et Berlin
Ouest.
4.
CONFLIT CULTUREL ENTRE SOVIÉTIQUES ET
AFRICAINS
Dans les campus universitaires, les étudiantes soviétiques
découvraient un nouveau monde différent du monde slave et soviétique. Ces
étudiants africains véhiculaient une double culture, celle du monde occidental
traitée d’impérialiste par les Soviétiques et celle de l’Afrique. Dans son roman
Zounga Bongolo tel un historien géographe sculpte avec dextérité toutes ces
réalités. En touristes virtuels, nous parcourons à travers ce roman la
majestueuse ville de Leningrad. Le romancier pénètre la complexité des cultures
et des populations soviétiques. On découvre l’origine polonaise des Voïnsky, la
famille de Valia et des Dmitrievitch, la famille du père de Natacha.
L’immigration définitive de la famille de Natacha en Russie est due aux diverses
guerres que
On
découvre dans ce roman, un puritanisme soviétique d’origine orthodoxe ou
d’influence politique. Ce serait réducteur d’analyser le comportement de la mère
de Natacha comme imprégné d’un simple racisme primaire. Pour Valia une
enseignante intègre, sa fille Natacha était une devenue une évadée (au sens
congobrazzavillois du terme), ayant troqué sa condition d’étudiante en libertine
à Niègres. D’abord Joakim son premier amour platonique dont Maman Valia
soupçonnait le péché de la fornication ; puis Jan, à l’image de Kouassi Kan, le
personnage de l’ivoirien Gnoan M’bala dans son film Amanie. Au-delà du Noir,
les Soviétiques demeurèrent discrets dans leurs relations sentimentales. Par
nature, ils ne sont pas exhibitionnistes comme dans l’Occident libéral. Ils
supprimèrent la fonction du Tsar afin que les classes sociales eussent pu se
mélanger.
Avant la révolution
d’Octobre 1917 il fut inconcevable d’unir un Noble à une roturière. Arrivé aux
affaires, Lénine publia un nouveau code familial à partir duquel la femme russe
revendiqua des libertés fondamentales. Dans son roman Résurrection,
Léon
Tolstoï peint la difficulté éprouvée par le Noble Nekhlioudov de conquérir avec
précipitation et maladresse, le cœur de Katioucha Maslova, une relation
amoureuse furtive.. Dans
Or
la société socialiste soviétique fut bâtie sur la base d’une négation de la
société de consommation occidentale, conséquence du modèle économique
capitaliste. Les étudiants africains retrouvèrent chez leurs homologues
étudiantes soviétiques en quelque sorte l’esprit communautaire d’un mode de vie
précapitaliste ; presque dans un territoire propice à l’expression de leur
liberté. Les étudiantes soviétiques considéraient les Africains comme des Êtres
humains à part entière et non comme des Sauvages avides de sexe. Ce n’était pas
le regard des gens du peuple. Eux fustigeaient le libertinage des Africains. Car
Natacha sera expulsée de son institut de formation universitaire pour conduite
immorale, c’est-à-dire non pas pour avoir entretenu une liaison sentimentale
avec un Niègre, mais pour vie dévoyée sans lendemains
meilleurs.
Il
faut peut-être soumettre ce choc culturel à une analyse freudienne s’il l’on
veut comprendre les niveaux de développement respectifs des pays de Jan et de
Natacha. Selon Sigmund FREUD, il n’y a pas chez l’homme, « l’instinct du travail
» ; une grande partie de l’énergie psychique, provenant des désirs de
l’inconscient doit être retirée et dérivée vers le travail et vers des activités
créatives socialement utiles. Dans le cas des pays sous-développés, d’où furent
originaires Jan et Joakim deux personnages du roman de Zounga Bongolo, le
programme freudien est un impératif catégorique. Les forces productives n’étant
pas encore développées pour satisfaire quantitativement et qualitativement les
besoins sociaux, il faut détourner l’énergie de l’activité sexuelle vers le
travail. Dans Totem et
Tabou,
Freud
montre la source du progrès de la civilisation dans la répression sexuelle.
Cette thèse freudienne fut battue en brèche par Wilheim REICH. Celui-ci redoute
des contraintes sexuelles surannées instituées par le biais des religions. Dans
L’irruption
de la morale sexuelle, Reich soutient
l’idée selon laquelle la répression sexuelle est le résultat d’une division de
la société en clans, au sens exprimé dans notre prologue, puis en classes. Elle
sert les intérêts des clans dominants matriarcaux puis des classes dominantes
patriarcales. Nos métaphores présentées dans le premier chapitre du prologue
recouvrent enfin leur sens : « La tête de la roussette allume tant de
convoitises à cause de sa saveur. Ce serait ignominieux d’en céder l’usufruit à
une chauve-souris.
5.
UN ROMAN COINCÉ DANS
FREUD.
L’auteur aurait dû
intituler son roman, « Le bal des boulafeurs à Léningrad ». Une boulaf
est l’hétéronyme
des étudiantes soviétiques, par-dieu le nom par lequel les étudiants africains
appelaient les étudiantes soviétiques en U.R.S.S. Boulafer, ce fut pour un
étudiant africain, le boulafeur, s’exercer à
courtiser une étudiante soviétique. Une boulaf, bien que n’étant pas une
bouchka,
une
femme offrant ses services sexuels en échange d’avantages économiques, viole
tout de même le serment du Komsomol, l’Union de
J’avancerais, par liberté, un certain devoir de coresponsabilité
entre l’homme et la femme et non un rapport de forces. En déculpabilisant la
femme, dont Nietzsche à la suite de Schopenhauer puis de l’exégèse biblique
accable de délinquance générique, l’anthropologie africaine déplace le
pessimisme de l’homme vers le développement des forces
productives.
Pessimisme partagé
par Jean Jacques Rousseau dans son Discours
sur les sciences et les arts
: «
Les sciences et les arts ne sont pas en eux-mêmes mauvais mais, de fait, au sein
de la société telle qu’elle est, ils véhiculent l’égoïsme, la vanité, le goût du
pouvoir et de la domination de l’homme sur l’homme » (sic). L’U.R.S.S. (CCCP en
russe) fut l’acronyme de l’union des républiques socialiste soviétiques, un état
fédéral situé en Europe orientale et en Sibérie. Il fut proclamé le 30 décembre
1922 à la suite de
Quelles sont les
conditions de vie des femmes soviétiques en Afrique, mères d’enfants métis ?
N’est-ce pas une quête de liberté que la jeune étudiante soviétique Natacha
poursuivait auprès de l’étudiant congolais ? « Enfin, grâce à Joakim, j’avais
appris à aimer la musique noire américaine, [...]. J’aimais la cuisine de Joakim
; cela l’enchantait de me nourrir de délices. » (Zounga B., op.
cit., p.
32).
M’BOKA KIESE
6. NOTES
BIBLIOGRAPHIQUES
Sigmund Freud,
Totem et
Tabou, Paris, Payot,
1965.
Tchaïkovski,
Jean Jacques
Rousseau, Discours
sur les sciences et les arts,
Paris,
Garnier Flammarion, 1971.
Léon Tolstoï,
Résurrection, Paris, Gallimard,
1951.
Zounga bongolo J.
C., Un
africain dans un iceberg, éditions Paari,
Paris, 2006.
M’Boka Kiese,
“L’accumulation récursive du capital”, Revue Paari, vol. 4, 2003-2004, p.
107.
(1). Les phrases
couvertes par des guillemets sont des propositions (proverbes) kongo exprimées
en français. Voici l’expression kongo de ces proverbes.
Dans un champ de
maïs, nous portons tous la barbe, Kimfumu
ku nsitu masangu, beto kulu, ye nzefo, ye nzefo.
Ils n’appartiennent
pas à la même classe, même s’ils sont de même origine clanique, Ka bena
nkunku imosi ko, ni ba tuka kuma kumosi.
La famille n’est pas
un champ de maïs où tout le monde porte la barbe, Kanda ka
kimfumu ku nsitu masangu ko, na bakulu, nzefo yi nzefo.
Le malheur du
hérisson fut occasionné par le chien, Bunsana bua
nsibizi, mbua wa sa bo.
Pour hériter du
chien, il faut au moins être de l’espèce des canidés comme le chat,
Fua dia
mbua biadila mbuma.
Pour hériter de la
fouine, il faut être né de l’espèce des mustélidés comme la belette,
Fua dia
mfuenge biadila m’baku.
La chauve-souris est
un commis sur terre de la roussette, Lumpfikini,
Ngembo kua ka yizi tudisa ga ntoto-nsi.
L’héritage échu à la
chauve-souris sera réversible sur la tête de mon cousin, le léopard,
Fua dia
Lumpfikini ya ngo biadila dio.
Nous confisquerons
l’autorité des coqs sous couleur de défense des poussins, Luyalu kua
lenda kudisa bana ba nsusu ; Nsusu batele nsusu ia mbakala, ni yi ba na menga,
ka yilenda ya vutu kuba ga gata ko.
Nous placerons le
sexe de la poule sous la patte des pintades, Nsusu ia
nkento
mu sompana, fuete lomba luve kue ma Nkelele.
La vache et le
taureau sèmeront la débauche dans vos lieux de prière. Au point où le peuple
élèvera au rang de pasteurs les plus vicieux d’entre eux. L’homme dansera à la
sueur de ses infidélités,
Ma Ngombe
kua na Ta Mpakasa, mu diambu bagu buyala bua saka, balenda biala mu
kinganganzambi. Muntu
mbo ka kina na bunsuza buandi.
Pour la graphie du
kikongo, notre source est la suivante :
«Propositions pour
l’orthographe des langues congolaises », Professeurs Josué Ndamba et B. Nkunku,
Département de linguistique et de littérature orale, Faculté des Lettres et des
Sciences humaines, Université Marien Ngouabi, Brazzaville, CONGO, 24 novembre
1979, 12 pages.
Notes de lecture - sangonet