Un
livre : Ces
âmes chagrines,
par
Léonora Maiano, éditions Plon
"La
littérature parle avant tout d'humanité. C'est donc le monde que j'écris, à
partir de mes lieux de référence, à partir de mes personnages subsahariens ou
afrodescendants". Ainsi suggérait Leonora Maiano du bref regard jeté sur ses
premiers pas en littérature française en 2012.
Léonora
Maiano est de la génération de Subsahariens suffisamment bien dans leur peau
pour explorer les zones les plus ténébreuses de leur expérience. Elle témoigne
d'un amour exigeant envers l'Afrique subsaharienne et ses peuples, et appelle à
la compréhension de soi-même, à l'acceptation de la responsabilité individuelle
et collective comme premier levier pour se hisser vers une vraie liberté,
entière.
Je
la suis depuis de nombreuses années jamais insatisfait au fond. Elle est
talentueuse, clairvoyante et de cette sobriété qui caractérise les Béta Wali
bien de chez nous. Faut-il rappeler que Léonora Maiano a reçu plusieurs prix
dont le Goncourt des lycéens en 2006, celui de Seligmann en 2012, le grand prix
du roman métis et le prix Fémina en 2013 pour « La saison de
l’ombre » ?
J’ai
repris avant-hier, non sans battements de cœur, « Ces âmes
chagrines »* où l'auteure s'est attachée à ouvrir des fenêtres d’une part
sur des relations Mère et enfants issus de viols sur nos terres africaines si
meurtries, d’autre part sur celles entre fratrie et la perception que celle-ci a
parfois du pays d’origine de leurs parents et de l’Afrique noire. Mais encore,
comme il est difficile de grandir et de se structurer sans
amour.
Je
ne peux que vous recommander ce livre magnifique en ces temps de forte doute
dans la mondialisation, le repliement et où l’Afrique qui nourrit pourtant le
reste du monde de ses richesses y compris de ses enfants les plus talentueux,
est ostracisée, considérée comme rien parce que ses élites et dirigeants
occidentalisés, manipulés par l’étranger, ont renoncé à l’effort, à la dignité
et baissé pavillon depuis 56 ans.
Paris,
le 13 novembre 2016
Jean-Bosco
PELEKET
*
éditions Plon - mais vous pouvez l'avoir chez "Poche" pour moins de 7
€