"Chronique d'une Esperance dis-tu ? Je
dirais plutôt ouverture d'une fenêtre".
Clément Boute-Mbamba
(Paris, 07 avril 2009)
Balao
Jean-Bosco na asewa kwé.
James Freeman Clarke a
dit un jour : "la différence entre l'homme politique et
l'homme d'état est la suivante: le premier pense à la prochaine élection, le
second à la prochaine génération"
Le temps m'a fait
défaut ces derniers temps pour répondre à ton
interrogation.
Chronique d'une
Espérance dis-tu ?
Je dirais plutôt
ouverture d'une fenêtre.
Ces sentiers qui t'ont
conduit du pays Birä à Paris ne se limitent pas à ton expérience personnelle. A
la lumière de ton parcours, j'aurai l'audace de dire qu'ils sont la synthèse
d’expériences à mettre au service du pays qui t'a vu naître et qui a aussi brisé
l'élan et surtout l'enthousiasme né de la post-colonie.
En pays Ngbandi,
Banda, Gbaya, Bantou (tous les centrafricains ne sont pas Bantou), etc. ;
nous étions dépositaires de savoir. Au contact de l’occident, nous avons
simplement appris à structurer la pensée, le savoir. Ainsi, pour réussir une
carrière en Occident, il faut allier trois éléments : référence, rigueur et gestion du
temps. Lorsque je rentrerai au pays, ce sont ces éléments que
j’emporterai avec moi.
Aussi, la chronique de
ton espérance brisée ne doit pas s’arrêter à Kinshasa.
La suite ? Ce
serait ni plus ni moins que le chemin à suivre sans prétention car fruit de tes
quarante années françaises.
C’est à la lecture de
ton livre que j’ai su mettre des mots sur l’immense estime qu’avait mon
grand-père maternel pour Alexandre Banza.
Si Bokassa avait
contribué à faire perdre Giscard aux élections, ton coup des diamants dans les
yeux était plus fort que tout. Il te faut exiger un
copyright.
Ta lecture de
Goumba ? plus vrai que nature…mais il y a Patassé (que tu as côtoyé à
Paris), Kolingba, Bozizé, Ngaro, Kombot Naguemo, ….la liste est
longue.
Entre Boganda et
Bozizé, il y a eu la génération intermédiaire dont le chef était Bokassa. Pour
avoir assisté au début de cette période, ta lecture de celle-ci et la
présentation des acteurs clés comme Banza, sera sans conteste, un grand legs
pour nous autres qui croyons qu’un autre Centrafrique est
possible.
On ne lit pas beaucoup
et on a la frilosité d’écrire. Tu dois donc savoir qu’écrire dans ce monde là
(le centrafricain) est un exercice de noblesse. Vas donc au bout et aides nous à
comprendre ce passé récent pour expliquer le présent et planifier l’avenir en
faisant usage de tous les éléments à portée de main.
J’attends donc le Tome
2 de tes aventures.
Cordialement,
Clément
BOUTE-MBAMBA