Entretiens sur les non-dits de la
décolonisation
de Louis Sanmarco et Samuel Mbajum
Préface du Président Abdou
Diouf
Le compte rendu de lecture et le
point de vue
"Tout au long de sa carrière, Louis SANMARCO se fit le
champion de la justice, de la tolérance et de la vérité envers les populations
qu’il administra, pour l’honneur de
( Abdou DIOUF, Secrétaire général de
ZO KWE ZO ! (“Un homme vaut un homme!": devise de B.
BOGANDA)
" Je sais, je dis, je le répète, que M. SANMARCO est la
dernière chance de l’Oubangui. Il est mon ami : je n’en fais pas mystère. Mon
ami ? Il le sera toujours, et partout. Mais il est aussi – et avant tout – l’ami
du peuple oubanguien. À ce titre sa place est à Bangui. L’intérêt de
Présentation par l'éditeur
:
Certains administrateurs des
colonies, dont le Gouverneur SANMARCO, ont adopté comme principe d'action la
devise de Barthélemy BOGANDA : ZO KWE ZO. Un Homme vaut un Homme et ils se sont
battus pour l'égalité des droits quand ces droits n'existaient pas. Le
référendum triomphal de
ISBN-10: 2915680736 / ISBN-13: 978-2915680737
Éditeur : Éditions de l'Officine,
Paris, Broché: 420 pages, Langue : Français, 19 avril 2007
Source :
http://www.afriquedebout.com/images/lettre.jpg
Ils ont lu les " Entretiens
sur les non-dits de la décolonisation", ils disent à propos du Gouverneur
Louis Sanmarco :
1 - L’interview
historique de Sanmarco réalisée par Samuel Mbajum dénonce par ailleurs le marché
des dupes de la décolonisation.
par Jean Philippe
Nguemeta - 30-04-2009
- lejourquotidien.info
Entretiens sur les
non-dits de la colonisation… est la résultante des entretiens que le gouverneur
Sanmarco a eus avec Samuel Mbajum qui a été attaché de presse à l’ambassade du
Cameroun à Paris.
Leur ambition est
d’éclairer certaines zones d’ombre de la période coloniale que
l’administrateur des colonies et gouverneur de
Il s’attachera à
combattre en Oubangui Chari, les dérives de la société concessionnaire « la
compagnie forestière Sangha-Oubangui » qui maltraitait les indigènes et fixait
les prix de caoutchouc à 2 francs, alors que dans les subdivisions voisines, on
payait plus cher. Hors de toute procédure administrative, et sans se référer à
ses supérieurs hiérarchiques, il introduisit la liberté de commerce et le prix
du caoutchouc passa de 2 francs à 4, 25 francs : « C’était honteux, indigne de
« La politique
coloniale d’une démocratie ne peut être qu’ambiguë ». Ces propos de
Périclès traduisent l’ambiguïté de la falsification de l’histoire d’un peuple ou
le rôle négatif des mensonges. En affirmant à la page 382 : « Je déplore
plusieurs choses, en particulier que notre histoire commune ait été falsifiée,
aussi bien par les Français que par les Africains », Louis Sanmarco déplore
l’étouffement et les mensonges qui ont finalement un rôle négatif tant
pour les Africains que pour des Français. L’attitude de « détachement apparent »
que Sanmarco a adoptée tout au long de sa carrière et la justification
négationniste par certains de quelques pans de l’histoire ont donc motivé Samuel
Mbajum à rédiger ce livre. Au-delà de la problématique de la falsification de
l’histoire, le problème de la colonisation, de ses bienfaits ou méfaits reste un
dossier sensible. Aussi, reconnaît-il « qu’il y a beaucoup de non-dits », de «
mensonges » dans cette affaire, et des deux côtés ».
Ces entretiens qui se
font en deux parties évoquent dans la première partie, les conditions dans
lesquelles s’opéra la décolonisation de l’Afrique. La deuxième partie traite de
la carrière de l’ancien gouverneur de
2 – Hommage au Gouverneur Louis
Sanmarco (1912 – 2009)
par THEODORE
JOUSSO
Cinquante ans (50) après Barthélémy
BOGANDA, dont il est demeuré un des fidèles admirateurs de la vision politique,
le Gouverneur SANMARCO vient de tirer sa révérence en cette année de grâces
2009, cinq mois à peine, après le professeur Abel GOUMBA, cet autre combattant
de la liberté.
Rendre un vibrant Hommage à cet
ancien Gouverneur de
Le caractère humaniste, ainsi que la
richesse du parcours de ce grand commis de l’Etat, m’ont convaincu de l’utilité
à vous faire partager quelques confidences sur cet homme de dimension
exceptionnelle !
Oui! SANMARCO m’a séduit !
Séduit par la profondeur et la sincérité des sentiments d’Amour qu’il a toujours
porté à
Un bienheureux hasard, comme il n’en
existe que par le fait Divin, m’offrit la généreuse rencontre de cet homme
atypique. IL m’est apparu d’un esprit vif et alerte malgré le poids de l’âge et
de la sournoise maladie qui commençaient à lui faire perdre la mémoire, en
s’incrustant insidieusement dans tout son être.
Par devoir de mémoire, et par amitié
pour les peuples africains, il publiera en 1983 « le colonisateur
colonisé » et les » Non-dits de
En ce 11 Janvier 2005, par un temps
de douces Alizées berçant les côtes des Almadies de Dakar, le bonheur
d’organiser l’Agenda du Premier Président du Conseil d’Administration de
l’ASECNA, m’aura conduit à partager avec ce grand homme des moments privilégiés
d’échanges palpitants.
Animé du désir de se recueillir sur
la tombe de son ami, feu Amadou AHIDJO, ancien Président du Cameroun décédé à
Dakar quelques années plus tôt, Louis SANMARCO me révéla un trait de son
caractère ; la fidélité en Amitié.
Cette journée particulièrement riche
en révélations, me fera connaitre certains aspects inédits de l’histoire de
mon pays. L’entretien s’est
naturellement déroulé en Français, évidemment, me direz-vous ! Mais
aussi et à ma grande surprise, en
SANGO, pour une large part. Il s’amusait à me montrer qu’il avait encore la
parfaite maîtrise la langue nationale centrafricaine, en souvenir de l’amitié
qu’il n’a cessé de porter à ses habitants.
Dans un langage direct, parfois cru
et déroutant, cet homme me fait entrevoir sous un éclairage nouveau sa
connaissance profonde de l’Afrique.
En 1936, jeune élève administrateur,
fort de ses vingt quatre (24) printemps, Louis SANMARCO, pose ses malles à
Ngotto, subdivision de Boda en Territoire de l’Oubangui Chari. A cette époque,
l’administration de cette colonie Française relève de l’autorité des différents
échelons administratifs (districts, régions et subdivisions) tandis
que sa mise en valeur
(exploitation) est (sous traitée)
aux sociétés concessionnaires.
Outré, le jeune administrateur
demanda aux cueilleurs de différer dorénavant le paiement de l’impôt. De ce
fait, ils n’avaient plus besoin de crédit de campagne de
« Dans cette œuvre,
André Gide relate avec une description virulente les
relations que les Français ont avec le pays colonisé notamment au Congo. Il y dénonce les maltraitances infligées
aux indigènes de race
inférieure et la forte ségrégation raciale qui y règne. Pour autant, ce
texte ne saurait constituer une dénonciation du colonialisme. La mission
civilisatrice de
SANMARCO s’attachera de toute sa
fougue juvénile à combattre et dénoncer l’exploitation et l’arbitraire érigé en
loi par les concessionnaires. L’audace insouciante de ce Jeune Administrateur
incarne l’idéal de justice envers les populations indigènes, et qui souhaite
donner de
En 1954, il revient en OUBANGUI
CHARI, en qualité de Gouverneur par intérim, poste dont personne ne veut et
accepte de relever le défi. Bien lui en prend car dans ce pays qu’il aime et
connait déjà, il rencontrera un homme en pleine ascension politique, l’ex-Abbé
Barthélémy BONGANDA, l’un des plus brillants hommes politique Africain en ces
années cinquante (50).
De 1954 à 1958, les deux hommes
entretiennent une relation apaisée malgré la singulière diabolisation de BOGANDA
par les colons.
Au lendemain de son élection à
Le commerce entre les deux hommes
évolue en dents de scie, et pour palier aux différents inhérents à ce genre de
relations, l’administration de manière subtile finira par trouver le moyen de
neutraliser Boganda en mettant son parti en minorité à l’Assemblée territoriale
par la technique bien rodée, consistant à « retourner» quelques élus du
camp adverse, ce que nous appelons encore avec ironie de nos jours «le Koudou Farisme»; du nom du fameux
Député Koudou FARA, rendu célèbre pour avoir fait basculer la majorité
Parlementaire en 1998.
Sur
Le problème d’intégration à la société française,
peu ou prou à l’origine des indépendances africaines, demeure encore d’une
actualité brulante avec les
récurrentes revendications des populations immigrées d’origine
africaine.
Aux débuts des Indépendances
Africaines, SANMARCO est Directeur des affaires Sociales au ministère de
Sa philosophie de
De 1960 à 1976, il présidera aux
destinées de l’ASECNA, en faisant prévaloir le même principe de transfert des
responsabilités aux Cadres AFRICAINS après une rigoureuse formation. Il fit de
cette Agence, un formidable outil de coopération Franco - Africaine et d’Unité
Africaine, dont l’Organisation de
l’Aviation Civile Internationale (OACI), reconnaitra l’efficacité, en lui
décernant le Prix Edward WARNER en
1972.
L’ASECNA, jouit encore aujourd’hui
du respect de la communauté de l’Aviation Civile Internationale, grâce à l’œuvre
fondatrice du Gouverneur SAN MARCO.
A la veille du 50eme anniversaire,
12 Décembre 2009 prochain, quels florilèges d’hommages, les ASECNIENS d’hier et
d’aujourd’hui, légitimes motifs de fierté du Gouverneur, seraient en devoir de rendre à ce Grand
Homme!
Comme le disait le Président Abdou DIOUF « Tout au long
de sa carrière Il se fit le Champion de
Adieu Cher Doyen, « l’Oubangui Chéri de Tonton »
ainsi qu’aimait à le dire ta nièce lors de ses séjours à Bangui, terre de Zo kwe Zo, (Un homme vaut un homme), si
chère à BOGANDA, t’exprime sa profonde reconnaissance et restera fidèle au
Souvenir de ton Amitié.
THEODORE JOUSSO
NDLR : Le gouverneur SANMARCO s'est
éteint le 9octore dernier à l'âge de 97 ans (né le
12/04/1912)
Source :sangonet.com
« Hommage
au Gouverneur Louis SANMARCO (1912 - 2009) »
http://www.sangonet.com/afriqg/PAFF/Dic/actuC/ActuC10/Louis-SAN-MARCO-homm-dcd.html