Centrafrique,
l’institut Pasteur de Bangui, une oasis dans le désert (haut lieu de recherche
biomédicale en Afrique centrale depuis le 25 février 1961)
Aza Boukhris - mondafrique - 3 avril 2020
La République centrafricaine est trop souvent dans l’actualité pour de mauvaises nouvelles. Rares sont celles qui apportent du réconfort et de l’espoir dans l’avenir. L’institut Pasteur de Bangui (IPB) en fait partie et mérite un coup de projecteur.
Cette structure est dédiée à la recherche biomédicale, mais aussi au renforcement des structures de santé publique et d’analyse du pays. Grâce à ses laboratoires et à ses spécialistes d’analyses médicales, de vaccination et de traitement de maladies comme la rougeole, la fièvre jaune, le VIH, le paludisme, l’IPB apporte son savoir-faire et son aide aux infrastructures sanitaires nationales, aujourd’hui en très grande difficulté. Ses publications dans des revues reconnues à l’international et ses travaux de recherche ont fait de l’IPB un centre de référence régional de l’OMS.
Une coopération
exemplaire
L’IPB, créé en 1961 fait partie des 32 instituts du réseau international de l’Institut Pasteur de Paris. Avec sa nature juridique de Fondation privée à but non lucratif, l’Institut Pasteur de Paris jouit d’une certaine autonomie vis-à-vis de l’État français. A Bangui, l’IPB exerce ses missions d’utilité publique dans le cadre du dispositif de la coopération française de l’Ambassade de France et avec l’agrément des autorités centrafricaines sur la base d’une convention d’établissement précisant son cadre de fonctionnement. Comprenant globalement une centaine de personnes, l’IPB bénéficie d’un espace végétal appréciable en plein centre de la capitale et d’infrastructures biomédicales et de recherche aux normes de l’Institut Pasteur de Paris.
Au rythme annuel des restrictions budgétaires de la coopération française mais grâce à la politique de bourses de formation de haut niveau pour des spécialistes centrafricains, l’IPB a vu le remplacement progressif des spécialistes et techniciens francais par l’arrivée d’homologues centrafricains dans ses laboratoires de recherche.
Outre le directeur général nommé par l’Institut Pasteur de Paris, les assistants techniques français sont aujourd’hui peu nombreux (3) et occupent principalement des postes de direction des services administratif et financier. La quasi totalité des spécialistes et techniciens des laboratoires de recherche sont des Centrafricains formés par l’Institut Pasteur de Paris et soutenus périodiquement par des missions d’experts. Le directeur scientifique est Centrafricain. A ce titre, l’IPB peut être cité comme un exemple d’une coopération nord-sud réussie..
Un Laboratoire P3+ de
niveau international
Dans ses laboratoires de recherche, les spécialistes » Pasteuriens » étudient les différents virus comme les rétrovirus, les arbovirus, les entomovirus, les virus oncogènes, les rotavirus, les virus émergents, mais aussi les hépatites virales, le VIH, les zoonoses et les myabactéries. Depuis 2011, l’IPB peut s’enorgueillir de posséder un laboratoire P3 + qui est un laboratoire de très haute sécurité biologique bénéficiant d’une triple protection renforcée pour la conservation et l’étude des virus les plus dangereux et souvent encore mal connus.
Grâce à cet outil de haute technologie et hyper sécurisé, l’IPB est très présent dans la recherche sur la fièvre de Marburg, l’Ebola, la variole du singe, le Chikingunia et les autres fièvres hémorragiques. Ses études ont permis d’éviter de fortes épidémies dans certaines régions du pays et dans la sous-région.
Un prix Nobel, jadis, à
Bangui
L’IPB a été l’un des premiers à découvrir le vecteur des réservoirs de virus des chauves-souris dans la transmission à l’homme, causant ainsi l’émergence et la propagation de certaines épidémies récemment apparues. Avec la pandémie du Covid-19, souhaitons que l’IPB aura les moyens humains et financiers pour développer ses recherches, comme ce fut le cas au début des années 1980, avant la découverte, en 1983, du virus VIH-1 du sida par l’ équipe du professeur Montagnier et de Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine, qui fit quelques missions à l’Institut Pasteur de Bangui.
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Les personnels de l’IPB :
Directeur : Jean-Pierre
LOMBART
Directeur administratif, logistique et sécurité :
Patrick SANCHEZ
Directeur financier et des ressources
humaines : Serge VANDENBREEDE
Directeur scientifique : Emmanuel
NAKOUNE YANDOKO
Directeur du Laboratoire d’Analyses Médicales :
Pierre-Alain RUBBO
Dix cadres de recherche scientifique : Alexandre MANIRAKIZA (Epidémiologie), Carine NGOAGOUNIC (Entomologie), Claudine BEKONDI (Virus oncogènes), Ionela GOUANDJIKA (Enterovirus), Sandrine MOUSSA (Rétrovirologie), Thierry FRANK (Bactériologie expérimentale), Narcisse KOMAS (Hépatites), Emmanuel NAKOUNE YANDOKO (Arbovirus), Alain FARRA et Clotaire RAFAI (diagnostic)
Un médecin du personnel en charge des
vaccinations
Un cadre responsable assurance qualité : Olga SAKANGA
Dix-huit agents administratifs
Dix-neuf agents
techniques et d’entretien
Deux surveillants des laboratoires
Trente-cinq
techniciens de laboratoire
Huit agents d’accueil et dédiés aux
prélèvements
Dix stagiaires (médecins, scientifiques)
L’Institut Pasteur de Bangui est membre du Réseau
International des Instituts Pasteur (RIIP) qui regroupe 32 instituts établis sur
les cinq continents.
Conformément à sa vocation première, l’Institut Pasteur de Bangui est un centre de recherche biomédicale. Les activités de recherche de l’IPB :
Les thématiques de recherche en cours :
- Etudes des facteurs à l’origine de la malnutrition infantile
pour le développement de nouveaux moyens diagnostiques et thérapeutiques (AFRIBIOTA)
Les travaux de recherche orientés vers la santé
publique permettent à l’Institut Pasteur de Bangui d’apporter un soutien aux
autorités sanitaires locales en fournissant des informations sur les maladies
« émergentes » ou « négligées », comme l’ulcère de Buruli,
mais aussi en participant aux enquêtes de terrain lors d’épidémies (rage, fièvre
jaune et arbovirus comme la dengue, méningites, monkeypox), tout en étant intégré dans des programmes
nationaux (lutte contre la poliomyélite et la rougeole).
Dans le cadre de sa mission d’appui à la santé
publique, l’Institut est :
L’Institut Pasteur de Bangui est un élément
important du système de santé en République centrafricaine. Dans le cadre de ses
activités quotidiennes, il assure des analyses médicales et des vaccinations
selon les normes européennes
[Pour savoir
davantage : https://cf.ambafrance.org/Presentation-de-l-Institut-Pasteur
]