De la responsabilité et de la médiocrité des résultats universitaires et scolaires en RCA (hypothèque de l'avenir de la jeunesse)
De la responsabilité et de la médiocrité des
résultats universitaires et scolaires en RCA
par Jean-Pierre MARA
Dans une dépêche du 2 août 2005 (IRIN) – il
est fait mention que les professeurs de l’université de
Bangui ont accepté de mettre fin à la grève et de reprendre
les cours après que les autorités aient annoncé verser
le reste d’une enveloppe financière de 250 millions de
francs CFA (465 004 dollars américains) accordée par le
gouvernement français pour payer leurs heures supplémentaires.
Maintenant que les choses semblent redevenues
normales, Les professeurs sont normalement tenus de donner 32
heures de cours par semaine. Ils sont cependant amenés à
travailler davantage. Toute revendication salariale reste
légitime dans un pays ou les dirigeants cherchent à ouvrir des
comptes dans les paradis fiscaux.
La question qui fâche reste simple : Au vu des résultats
catastrophiques du baccalauréat de cette année 2005, il est
urgent de faire un état des lieux sur la situation des
enseignements dans notre pays afin de permettre une analyse des
Voies et Moyens qui permettre un nouveau départ. A quelques
jours de la nouvelle année scolaire qui va bientôt commencer,
on se demande si les conditions d’un meilleur apprentissage
des élèves et étudiants sont déjà pensées.
L’enseignant, le citoyen, les parents, les
élèves et les étudiants chacun en ce qui le concerne est en
droit de se s’interroger sur les causes des mauvais
résultats scolaires et universitaires auxquels nous assistons
chaque année.
Si le niveau des élèves et étudiants est jugé
trop bas au point de compromettre la reconnaissance des diplômes
Centrafricains, si les candidats au Baccalauréat sont jugés à
75% médiocres avec un taux de réussite de 10% au bac, pire, si
le niveau de l’enseignement du privé est plus médiocre que
l’enseignement public, alors on est en droit de dire
qu’il y a bel et bien un problème fondamental qui mine le
système éducatif Centrafricain. Nous sommes tous d’accord
que l’enseignement privé devrait donner des plus meilleurs
résultats, étant donné que le personnel n’est pas touché
par les grèves à répétition. Paradoxalement, ce sont
justement les établissements privés qui connaissent les plus
mauvais résultats. Le taux de réussite des élèves des
établissements privés de Bangui, semble plus bas alors que les
questions d’arriérée de salaires ne se posent en aucun cas
dans ces établissements.
Partant
de la comparaison des résultats des élèves des établissements
privés avec ceux des établissements publics et en supposant que
la qualité de l’enseignement dans le public est altérée
par les arriérés et les grèves des enseignants, tandis
qu’on observe une régularité des enseignements dans le
privé, on doit s’attendre à un meilleur score dans le
privé. Malheureusement on assiste un résultat paradoxal.
Le
résultat médiocre au baccalauréat s'explique-t-il par l'apport
supposé insuffisant des enseignants ? Combien d'heures de cours
sont réellement dispensés dans nos lycées ? Combien
d’établissements d’enseignement secondaire disposent
de bibliothèques équipées et consultées par les
élèves ? Que deviennent l’imprimerie de l’INRAP
dénommée d’EDIFAMADI (Edition et Fabrication de Matériels
Didactiques) ? Combien de parents d’élèves sont
capable d’acheter des manuels aux élèves pour les
apprentissages ? Parmi les candidats au baccalauréat,
combien d’élèves doivent devenir
‘’boubanguéré’’ pour se donner les moyens
de préparer ce diplôme ?
Ceux
à qui le peuple a confié la gestion du système chargé de
former les futures cadres de notre pays ne doivent pas ne pas
formuler et nous présenter une politique claire, réaliste, pour
la sauvegarde de l’intérêt de nos jeunes frères et pour
l’image et le développement du Centrafrique de demain. En
définitive comment dans le jeu de la lutte d'intérêt entre les
gouvernants et les enseignants préserver les intérêts des
élèves. En claire, la nécessité d'une véritable organisation
syndicale des élèves, pour reprendre les idées des
Associations des Elèves des Lycées comme ASELBB, ASELJBB,
ASELTECH et j’en passe, s’avère être la voie
incontournable pour la défense des intérêts de ceux dont nous
programmons chaque année leurs échecs au baccalauréat.
L’éveil de la conscience nationale autour de cette question
amènera d’aucuns à dire, enfin les élèves ne sont plus
abandonnés à eux mêmes. Pire, ces derniers n’ont toujours
pas compris que leur lutte doit être centré sur les questions
d’avenir c’est à dire la défense de tout ce
qu’il faut réunir pour leurs réussites scolaires.
C’est toujours justifié et politiquement
correcte de continuer la grève pour obtenir les arriérés de
salaires et de d’exiger les accumulé de 40 mois
de salaires impayés par les gouvernements qui se sont succédés
au pouvoir. Il est vrai, c’est la continuité de
l’Etat. Mais, il faut un bon sens à un moment décisif de
l’histoire Centrafricaine. Le Rôle et la Responsabilité
des Elèves et des Etudiants, des Syndicats, des Parents
d’Elèves, et des Enseignants Centrafricains dans la
descente aux enfers de l’avenir de la RCA doit être
discuté chacun dans sa spécificité.
Enseignants, vous n’avez à vous seuls la
responsabilité morale de la qualité de l’enseignement qui
se reflète par des échecs et des mauvaises performances de vos
élèves au Bac et autres Diplômes Centrafricains. Le
Gouvernement a sa responsabilité mais les élèves ont la leur.
Faisons chacun un examen de conscience de nos responsabilité de
parents et décideurs politiques. Sortons de l’égocentrisme
des uns et des autres et voyons en face ce déclin de
l’enseignement Centrafricain. Ce déclin est le début de la
disparition morale de notre pays et notre société:
Repensons l’enseignement
Repensons un système éducatif Centrafricain
Repensons une méthode pour compenser les années blanches par exemple par des cours de vacances à des élèves identifiés par concours.
Jean-Pierre MARA, Paris, France (www.centrafrique.com/responsabilite2005.htm)
RÉPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE : Fin de la grève des universitaires
BANGUI, le 2 août 2005
Nations Unies(IRIN) - Les professeurs de l’université
de Bangui ont accepté de mettre fin à la grève et de reprendre
les cours mardi après que les autorités ont annoncé
qu’elles leur verseraient le reste d’une enveloppe
financière de 250 millions de francs CFA (465 004 dollars
américains) accordée par le gouvernement français pour payer
leurs heures supplémentaires.
« Cet incident déplorable ne serait pas arrivé si le
gouvernement n’avait pas gardé la moitié de notre argent
», a déclaré Marcel Kembé, qui dirige le département de
géographie à l’université, alors qu’il se trouvait
à Bangui, la capitale centrafricaine.
Selon les professeurs, le gouvernement a consenti à verser le
reste de la somme (134 millions de francs CFA, soit 249 242
dollars) dans la journée de mardi. Bien que la grève ait pris
fin, les cours n’ont pas repris mardi.
Les professeurs ont commencé la grève lundi. Ils reprochaient
au gouvernement d’avoir gelé une partie de la somme qui
leur était due. Ils ont décidé vendredi dernier
d’arrêter de travailler après que les autorités leur ont
versé 116 millions de francs CFA (215 762 dollars) seulement sur
les 250 millions accordés par la France le 1er juillet pour
payer les heures supplémentaires effectuées par un peu plus de
100 professeurs.
Les professeurs sont normalement tenus de donner 32 heures de
cours par semaine. Ils sont cependant amenés à travailler
davantage. Selon le gouvernement centrafricain, le versement de
l’intégralité de la somme aurait été retardé faute de
justificatifs.
« La liste du personnel n’avait pas été produite à temps
mais tout est réglé, à présent. Toute la somme a été
versée », a déclaré un haut représentant du ministère de
l’Economie et des Finances, qui a requis l’anonymat.
Néanmoins, même si les autorités ont versé aux professeurs le
montant de leurs heures supplémentaires, ces derniers affirment
qu’ils feront tout de même grève pour obtenir leurs
arriérés de salaires.
En effet, les arriérés d’heures supplémentaires sont loin
d’être l’unique problème des fonctionnaires
centrafricains. Tous ont accumulé au moins 40 mois de salaires
impayés par les gouvernements qui se sont succédés au pouvoir.
Depuis des années, les finances de la République centrafricaine
(RCA) sont dans le rouge. Cette situation a engendré des
manifestations de rue.
A plusieurs occasions, le pays a même manqué de sombrer dans le
chaos. Le gouvernement reçoit de temps à autre des aides
financières de la part des autorités chinoises et françaises
pour payer les salaires de ses employés. Toutefois, ces aides
n’ont pas résolu le problème.
François Bozizé, le nouveau président élu de la RCA, est en
France en ce moment même pour débattre de la situation
financière de son pays avec les autorités françaises.
Jusqu’à présent, les représentants du ministère
centrafricain de l’Economie et des Finances se sont
déclarés satisfaits de la visite de leur chef d’Etat, la
France ayant décidé d’accorder une aide de quatre millions
d’euros (4,9 millions de dollars américains) à son
ancienne colonie. Selon eux, la somme servirait très
probablement à payer un mois d’arriérés de salaires à
tous les fonctionnaires centrafricains.
Formation Centrafrique de sangonet