Bonne année 2023 ! Par Prosper INDO

 

Chers compatriotes,

 

     Le 22 février 2018, mon ami Victor Bissengué et moi avions organisé une conférence-débat sur le thème : « La RCA à la croisée des chemins ». Cette rencontre s'inscrivait comme une suite logique à la publication de notre ouvrage consacré à « Barthélémy Boganda, Héritages et visions ».

La conférence-débat connut un succès rare de participations. On pouvait donc nourrir le secret espoir que les Centrafricains, enfin dessillés, prendraient leur destin en main, en explorant les voies débroussaillées par cette rencontre dont les attendus ont fait l'objet d'une publication.

Quatre années ont passé ; il nous faut consentir au réel : la population centrafricaine vit dans une pauvreté sordide et une crasse misère.

 

1 – L’État n'existe plus.

On parle désormais d’un État failli lorsqu'on évoque la République centrafricaine. Pendant ce temps, le pouvoir se gargarise, empruntant à Goebbels sa théorie funeste selon laquelle : à force de répéter un mensonge, le peuple finit par le tenir pour vrai.

Dans un tel contexte, l’État n'existe plus. Seule une camarilla d'opportunistes courtisans se presse autour du tyran. La RCA est frappée du Syndrome d'Haïti, ce peuple courageux et inventif, asservi par une élite cupide, égoïste et dangereuse ; sous le regard des Nations unies !

 

2 – La résurgence de la loi de la jungle ou le retour à l'état sauvage.

Au lieu d'assurer la libre circulation des personnes, des biens et des marchandises, le pouvoir se calfeutre dans l’entre soi.

Au lieu d'assurer une justice impartiale et implacable à l'encontre des criminels de guerre, le pouvoir harcèle les leaders d'opinion et de l'opposition démocratique, n’admettant nulle critique.

Au lieu d'engager une véritable politique de redistribution des revenus issus des rentes minières, le pouvoir s'escrime dans leur confiscation, au nez et à la barbe des représentants de la nation.

De leur côté, les chefs des partis politiques de l'opposition courbent l'échine et gèrent en notaires avisés leurs petits matelas d'adhérents respectifs, au sein d’alliances à géométrie variable.

 

3 – Le moment est venu d'entrer en résistance !

Alors que le pouvoir entend établir une présidence à vie, nul ne peut demeurer neutre ou indifférent. Le peuple centrafricain doit faire bloc autour de sa constitution, issue des Consultations populaires à la base et des recommandations du Dialogue inter-centrafricain de Bangui.

Il nous faut « Penser la RCA », autour de trois triptyques essentiels : penser la Résistance nationale ; penser l'Unité nationale ; penser la Renaissance nationale.

Dans ce cadre, je m'engage à assumer ma part de sacrifices, aux côtés de toutes celles et tous ceux qui aspirent à un lendemain meilleur pour l'unité, la dignité et l’émancipation de notre pays, la République centrafricaine.

 

C'est dans cet esprit que je souhaite une excellente année 2023 à toutes et à tous !

 

Paris, le 1er janvier 2023

 

Prosper INDO

Économiste,

Consultant international.