MESSAGE
DE VŒUX À LA NATION DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA,
LE CHEF DE L'ÉTAT, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE POUR LA NOUVELLE
ANNÉE 2023
–
Centrafricaines, Centrafricains ;
–
Mes Chers Compatriotes ;
Au
seuil du nouvel an 2023, je voudrais, en ma qualité de Père de la Nation, rendre
grâce à Dieu Tout-Puissant qui, dans son amour, a guidé toutes nos actions,
protégé notre pays, et surtout demander, dans une attitude de foi et d’humilité,
sa miséricorde et sa bonté pour l’année qui s’ouvre.
C’est
l’occasion pour moi de vous féliciter et de formuler, du fond du cœur, les vœux
de santé, de prospérité, de bonheur et de paix à l’endroit de chacune et chacun
d’entre vous, où que vous soyez, et pour notre pays.
J’associe
à ces vœux tous les hôtes étrangers vivant parmi nous dans le cadre des missions
diplomatiques, de partenariat ou simplement comme des
résidents.
J’adresse
également mes vœux de bonne année à toutes nos forces de défense et de sécurité,
à la MINUSCA et aux forces alliées bilatérales russes et rwandaises qui passent
le réveillon dans la solitude, loin de leurs proches.
Je
leur témoigne toute mon estime et ma confiance et salue leur bravoure et leur
sens de sacrifice dans l’accomplissement de leur noble mission de protection des
populations et de défense de l’intégrité du territoire
national.
Ce
soir, ma première pensée, une pensée chaleureuse, va vers toutes celles et tous
ceux d’entre vous qui sont victimes d’une maladie ou de la
détresse.
J’ai
une pensée particulière pour tous les Militaires, Policiers, Gendarmes, Casques
bleus et soldats alliés, tombés au champ d’honneur pour la défense de la patrie
ainsi que pour tous les êtres chers qui nous ont quittés.
Je
renouvelle mes condoléances et ma compassion à toutes leurs
familles.
Mes
Chers Compatriotes ;
Le
nouvel An n’est pas seulement une occasion de réjouissance ou de faire le bilan
des actions de l’année écoulée, mais aussi et surtout d’établir des perspectives
pour l’année nouvelle en indiquant les axes prioritaires pour y
parvenir.
Ce
soir, je ne vais pas m’appesantir sur la rétrospective, mais j’évoquerai
quelques faits qui ont marqué l’année 2022, tant sur le plan international que
national.
Sur
le plan mondial, l’année 2022 a été particulièrement marquée par des chocs
climatiques, des tensions géopolitiques et des défis financiers, énergétiques et
alimentaires sans précédent.
La
persistance du COVID-19 et le changement climatique ont provoqué un
ralentissement généralisé de l’activité économique mondiale avec une inflation
qui atteint des niveaux inégalés.
Les
inondations provoquées par le changement climatique ont causé d’énormes pertes
en vies humaines, des dommages matériels et économiques inestimables, des
déplacements de populations avec des implications importantes pour la paix, la
sécurité et le développement, particulièrement dans notre
continent.
La
guerre en Ukraine a provoqué le bouleversement de l’ordre mondial, la chute des
économies fragiles comme la nôtre, la flambée des prix des produits de première
nécessité, l’inflation, la pénurie des carburants, l’insécurité
alimentaire.
Les
efforts déployés, même à l’échelle mondiale, se sont révélés terriblement
insignifiants, face à l’ampleur des défis.
Chaque
pays a été obligé de revoir ses ambitions en baisse.
Au
niveau national, outre ces défis mondiaux, complexes et difficiles, notre pays a
particulièrement été la cible d’attaques diaboliques:
–
lâches assassinats des éléments des forces de défense et de sécurité ainsi que
des civils, par la prétendue « Coalition des Patriotes pour le Changement »
(CPC);
–
poses des mines anti-personnel et anti-char par la CPC ayant entraîné la mort de
plusieurs personnes ;
–
prises d’otage des experts nationaux et étrangers à Birao et Niem-Yéléwa par la
CPC;
–
complots de déstabilisation orchestrés par la CPC, le Bloc Républicain pour la
Défense de la Constitution (BRDC) et le Conseil de Résistance pour la Transition
(CRT);
–
appels à la suspension des appuis budgétaires et de l’aide humanitaire par le
BRDC et le CRT pour soutenir des luttes géopolitiques et géostratégiques de
certains partenaires ;
–
attentats terroristes par l’emploi d’explosifs et colis piégés, ayant visé la
population civile à Bossangoa et la Maison de la Russie à
Bangui.
A
ce stade de mon message, je voudrais réitérer ma ferme condamnation de ces
lâches et ignobles attaques terroristes, indépendamment de leurs motifs et de
leurs auteurs.
La
Justice a ouvert une enquête aux fins de déterminer les origines de l’aéronef
ayant servi à l’attaque de Bossangoa ainsi que du colis piégé, l’implication des
intermédiaires et les auteurs, coauteurs et complices de ces actes terroristes
et de prononcer les peines encourues.
Face
à ces adversités, nous avons prouvé que nous sommes un peuple uni, résilient,
respectable ; que notre sentiment d’appartenance à une seule Nation est vivace
et que nous sommes capables de préserver notre souveraineté
nationale.
Mes
Chers Compatriotes;
En
dépit de la conjoncture économique difficile, nous poursuivons, avec le concours
de chacune et chacun de vous, le patient travail de reconstruction de notre
pays.
Sur
le plan sécuritaire, je tiens à vous rassurer que nos forces de défense et de
sécurité sont déterminées à contrer toutes les velléités de déstabilisation des
institutions démocratiques, comme elles l’ont d’ailleurs démontré en décembre
2020 et janvier 2021.
Elles
sont efficacement appuyées par la MINUSCA dont je salue le changement de posture
et les forces alliées bilatérales russes et rwandaises.
Aujourd’hui,
plus rien ne sera comme avant. Je vous exhorte donc à ne pas avoir peur, à
vaquer librement à vos occupations quotidiennes, à ne pas vous laisser effrayés
par de folles rumeurs véhiculées par les ennemis de la paix pour créer la
psychose et le doute au sein de la population.
Année
après année, nous renforçons la capacité opérationnelle de notre outil de
défense et de sécurité par d’importants recrutements et la formation des jeunes
recrues dans l’Armée, la Police et la Gendarme afin de mettre définitivement fin
à l’insécurité.
Nous
continuerons d’augmenter le budget de la défense afin de nous permettre, à la
faveur de la levée de l’embargo, de doter notre outil de défense et de sécurité
de moyens adéquats pour assurer la défense de notre souveraineté
nationale.
Sur
le plan politique, en poursuivant la réalisation de notre vision commune d’un
pays définitivement uni, sécurisé, pacifié et réconcilié, nous avons organisé,
en mars 2022, un Dialogue républicain inclusif qui a connu un succès
éclatant.
La
poursuite de l’exécution des engagements pris dans l’Accord Politique pour la
Paix et la Réconciliation du 6 février 2019 a permis le désarmement et la
démobilisation de 4.597 ex-combattants sur l’ensemble du territoire
national.
Le
Projet de Réintégration des Ex-Combattants (PREC), financé par la Banque
Mondiale, a permis de former et réinsérer dans leur communauté 1.992
ex-combattants ; 995 autres sont en formation.
Le
PREC a également permis la réalisation des infrastructures socio-économiques
tels que les forages, marchés, écoles, maternités, aires de séchage, ponts,
maisons des jeunes, magasins de stockage de semences et l’éclairage public
solaire, à la grande satisfaction des communautés
bénéficiaires.
La
mise en œuvre de l’APPR a généré cette année d’importants acquis et dividendes,
notamment le redéploiement des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble
du territoire ; l’intégration de 1.000 ex-combattants dans les forces de défense
et de sécurité et la dissolution de 4 groupes armés signataires de
l’APPR.
Dans
le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de Route Conjointe de Luanda, des
opérations spéciales ont permis de désarmer et démobiliser 1.574 ex-combattants
dissidents de la CPC qui seront pris en charge par un programme de
réintégration.
Le
Comité interministériel mis en place examine la problématique des combattants de
la LRA, encore présents dans le Haut-Mbomou.
En
2023, le Gouvernement poursuivra les efforts de mobilisation des ressources
nécessaires et l’élaboration d’une stratégie d’engagement des leaders des
groupes armés membres de la CPC dans le processus de paix.
La
vie politique nationale a également été rythmée par des manifestations
grandioses tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays, appelant à un référendum
constitutionnel.
Sur
décision de la Cour Constitutionnelle, le Gouvernement a élaboré le projet de
loi relatif à la procédure référendaire qui vient d’être adopté par l’Assemblée
Nationale.
En
ce jour de l’An, je réaffirme ma volonté de respecter la Constitution et la
volonté du peuple titulaire de la souveraineté nationale.
Sur
le plan économique et social, nous poursuivons les efforts de reconstruction de
notre pays par la réalisation des projets d’infrastructures indispensables à
notre marche vers l’émergence, notamment dans les secteurs
productifs.
L’opérationnalisation
du Port Sec de PK 26 ainsi que la mise en système de tracking des marchandises à
destination de notre pays, par géolocalisation et l’introduction des dispositifs
d’inspection non intrusive par l’acquisition des scanners, sont autant de
réalisations visant à renforcer le dispositif de captation des recettes au
cordon douanier.
Ainsi,
dans le domaine de l’énergie, le taux d’accès à l’électricité est passé de 23
mégawatts à plus de 68 mégawatts en 2022, avec la mise en service de la Centrale
solaire photovoltaïque de 15 mégawatts de Sakaï.
L’électrification
de la ville frontalière de Béloko est effective avec une centrale hybride
solaire/diesel.
Les
projets de construction du champ solaire de Danzi d’une puissance de 25
mégawatts et d’installation des centrales hybrides thermique/solaire à Bambari
et Berberati d’une puissance totale de 2 mégawatts, permettront d’améliorer la
distribution de l’électricité dans les prochains mois.
Par
ailleurs, cinq (5) villes de provinces à savoir : Nola, Bangassou, Bouar, Birao
et Bossembelé seront dotées de centrales hybrides thermique/solaire d’une
puissance d’un (1) mégawatt chacune ainsi que l’électrification de 60. 000
ménages hors réseau et de 200 Centres de Santé et écoles par des kits
solaires.
S’agissant
du sous-secteur pétrolier aval, je dois rappeler que depuis le mois de juillet,
notre pays, à l’instar des autres pays du monde, connaît une pénurie de
carburant, due à la crise en Ukraine.
Une
baisse significative des recettes douanières a été constatée à partir du mois de
juillet avec une chute brutale des recettes liées à la fiscalité pétrolière qui
est passée d’un (1) milliard 800 millions de FCFA par mois à 80 millions de FCFA
par mois.
En
dépit de cette situation catastrophique, j’ai instruit le Gouvernement de
maintenir inchangés les prix des produits pétroliers à la
pompe.
Mais
il faut être réaliste. Cette situation n’est pas soutenable en cas d’enlisement
de la crise énergétique. Il y a donc une réflexion à
mener.
La
pénurie du carburant dans les stations-services a favorisé la montée du commerce
illicite des hydrocarbures.
Plusieurs
points de vente illicite sont créés dans les quartiers, provoquant des incendies
qui deviennent fréquents dans la capitale et mettent en danger la vie de la
population.
J’ai
instruit le Gouvernement d’analyser les défis et les enjeux liés à
l’approvisionnement du pays en carburants et de trouver les solutions idoines
pour juguler cette crise qui impacte négativement la croissance
économique.
D’ores
et déjà, le Gouvernement vient d’interdire le transport et le stockage des
produits pétroliers dans les fûts et dans des quartiers.
Des
efforts sont déployés par le Gouvernement pour approvisionner le pays en
carburant et rétablir le circuit légal d’importation et de distribution des
produits pétroliers.
Le
taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement s’est aussi amélioré grâce à
la réalisation de 342 nouveaux forages d’eau, 25 mini-systèmes d’alimentation en
eau et 2.293 forages avec l’appui de la Banque Arabe pour le Développement
Economique en Afrique, la Banque Mondiale, l’UNICEF, le PNUD et le
CICR.
La
construction de la nouvelle station de pompage d’eau brute et de la station
d’exhaure flottante sur l’Oubangui pour la Ville de Bangui et ses environs sont
en cours.
Les
projets d’adduction d’eau potable des villes de Bambari, Berberati et de Bozoum
démarreront dès le début de l’année 2023.
En
ce qui concerne le secteur minier, la production de l’or a, pour la première
fois, dépassé le seuil de la prévision fixée, soit une tonne et demie (1,5t)
pour une valeur taxable de 23 milliards 469 millions 81 mille 876 FCFA par
rapport à l’année 2016 où la production était de 28,283 kilogrammes pour une
valeur taxable de 491.985.530 FCFA.
En
dépit du maintien injustifié de l’embargo du Processus de Kimberley sur 16
grandes zones de production sur les 24, la production du diamant a atteint cette
année 115.000 carats pour une valeur taxable de 8 milliards 317 millions 14
mille 540 FCFA, contrairement à l’année 2016 où elle était de 11.487 carats pour
une valeur taxable d’un milliard cent soixante-dix millions huit cent
soixante-huit mille trois cent vingt-trois (1.170.868.323)
FCFA.
Au
regard de ces statistiques encourageantes, j’ai instruit le Gouvernement
d’adapter notre cadre juridique de calcul de taxes et impôts à l’environnement
économique mondial. Une nouvelle mercuriale pour l’exportation de l’or a ainsi
été définie au mois d’août 2022. Celle du diamant suivra incessamment aux fins
de permettre à l’Etat de tirer profit de ses richesses pour le bénéfice de sa
population.
Le
Gouvernement est instruit de finaliser, à court terme, les documents de
Politique Minière, de la Stratégie Nationale pour la mise en valeur de l’or et
de stratégie de lutte contre la fraude et la contrebande.
Je
me réjouis de l’annonce de la reprise des activités d’exploration dans les
Préfectures de la Vakaga et du Bangoran, par les sociétés pétrolières PTIAL et
PTIAS, ce qui augure des perspectives intéressantes pour le secteur pétrolier
centrafricain.
Dans
le domaine du Commerce, le Gouvernement a appuyé la commercialisation et
l’exportation des produits agricoles et fourni des moyens roulants et de
production par la construction d’une usine semi-industrielle de production de
200 à 300 tonnes d’huile de palme par jour.
La
redynamisation du Guichet Unique de Formalités des Entreprises a permis la
création en 2022 de 1.923 entreprises pour 3.436 emplois
prévus.
Face
à la dégradation avancée de nos routes, nous avons entrepris les travaux de
bitumage de 50 Km de route à Bangui et de 500Km de pistes rurales dans les
Préfectures de l’Ouham et l’Ouham-Pendé.
Je
me réjouis du lancement des études du pont sur l’Oubangui ainsi que celles des
routes Sibut-Grimari-Bambari, Sibut-Dekoa-Kaga-Bandoro ; Baoro-Carnot-Gamboula ;
Bossembelé-Baoro et Mbaïki-Boda-Yaloké.
Le
Gouvernement a publié le Dossier d’Appel d’Offres de deux lots du corridor 13
déjà acheté par 26 entreprises.
Nous
avons, en perspective, le remplacement du bac de Bouca-Batangafo par un pont et
la réhabilitation des routes de Damara-Bouca-Batangafo ;
Sibut-Bambari-Alindao-Kongbo, Bambari-Ippy-Bria ; Sibut-Kaga-Bandoro et la
poursuite de la réhabilitation de la route
Ndelé-Ouadda-Birao-Amdafock.
Dans
le domaine de l’économie numérique, la création de l’Unité Spéciale de Contrôle
des Communications Electroniques a permis la transparence dans l’élaboration des
factures téléphoniques, ce qui a instauré un climat de confiance entre les
opérateurs de téléphonie mobile et le Gouvernement et amélioré les recettes
publiques.
Les
travaux du projet d’installation des infrastructures fibres optiques financés
par l’Union Européenne et la BAD sont arrivés à terme.
Les
essais de signalisation sont en cours pour la mise en service dès le début de
l’année 2023.
Cet
outil révolutionnaire transformera le mode de fonctionnement de l’Etat par la
dématérialisation de l’administration, le renforcement du système d’éducation,
d’enseignement, la numérisation des secteurs économique et financier, la
régulation et la taxation des transactions financières en support au mécanisme
de contrôle et de traçabilité pour le relèvement du niveau des recettes
publiques.
La
création de la Société Centrafricaine de la Poste permet d’étendre plus
rapidement ses activités dans nos villes de provinces en tant que service de
proximité et d’inclusion financière.
Face
aux obstacles qui ont maintenu notre pays depuis l’indépendance dans la
pauvreté, les cryptomonnaies nous ont apparu comme une opportunité inouïe de
développement de notre pays.
Malheureusement,
cette tentative de libération du pays a été perturbée par une décision de la
Cour Constitutionnelle.
Le
Gouvernement travaille avec les partenaires techniques et financiers pour
l’harmonisation de la Loi régissant la cryptomonnaie avec les textes
communautaires, notamment sur les incompatibilités
relevées.
Dans
le domaine de l’agriculture, la filière coton a connu un regain d’activités
grâce à l’appui budgétaire du Gouvernement ayant permis la fourniture d’intrants
aux cotonculteurs et de relancer la culture du coton dans les préfectures jadis
sinistrées (Kemo, Nana-Gribizi, l’Ouham-Péndé, l’Ouham-Fafa et la
Ouaka).
Aussi,
le Gouvernement, à travers l’Office National du Coton, a payé les arriérés des
cotonculteurs à hauteur de 493 millions de FCFA correspondant à 2 275 tonnes de
coton graine enlevés.
L’amorce
de la mécanisation agricole et de promotion de la transformation des produits
agricoles a commencé à porter ses fruits avec l’acquisition de 20 tracteurs, 2
unités complètes de transformation du manioc et du maïs, grâce à l’appui de nos
Partenaires techniques et financiers.
Nos
paysans verront leur pouvoir d’achat augmenté grâce à la vente des surplus de
leur production généré à la faveur de la mécanisation des travaux
agricoles.
En
2023, les réformes institutionnelles seront poursuivies pour garantir
l’efficacité et la proximité des services agricoles désormais appelés à
travailler à la professionnalisation des agriculteurs sous le leadership de la
Chambre d’Agriculture et du Tourisme en pleine mutation.
Mes
Chers Compatriotes ;
Nous
ne pouvons gagner le combat de développement sans un service de santé de qualité
et un capital humain bien formé.
C’est
pourquoi, nous avons doté le pays d’un Plan National de Développement Sanitaire
de troisième génération qui couvre la période de 2022-2026, dont le coût de mise
en œuvre est estimé à 1.634 milliards 677 millions 491 mille 167
FCFA.
La
couverture en personnel qualifié s’est améliorée avec le recrutement de 655
nouveaux cadres de Santé dont 85 médecins, 440 paramédicaux et 130
gestionnaires.
Aussi,
42 structures sanitaires ont été construites ou réhabilitées dont un nouveau
bâtiment central du Ministère de la Santé et de la Population, un hôpital de
prise en charge des endémo-épidémies d’une capacité d’accueil de 350 lits, les
pavillons de gynécologie-obstétrique et de médecine de l’Hôpital Communautaire
et 18 Maternités.
Dans
le cadre de la gratuité ciblée des femmes enceintes, femmes allaitantes et des
enfants de moins de 5 ans, 20 localités ont été dotées d’ambulances
médicalisées.
Les
principales formations sanitaires du pays ont également été dotées d’équipements
modernes, de consommables et de médicaments pour une valeur de 4 milliards 500
millions de FCFA.
Plus
de 45 000 femmes enceintes et 2.061 victimes de Violences Basées sur le Genre
ont bénéficié de soins gratuits.
Suite
à la mise en service du Centre d’imagerie médicale et du Centre d’hémodialyse,
1.640 personnes ont bénéficié de scanner, 416 séances d’hémodialyse ont été
pratiquées, ce qui a permis de sauver 28 personnes.
Nous
poursuivons la lutte contre le Covid-19. Aujourd’hui, près de 2. 500.000
personnes ont été complètement vaccinées, ce qui correspond à plus de 60% des
populations éligibles et 43% de la population générale.
La
République Centrafricaine détient ainsi l’un des meilleurs taux de couverture
vaccinale en Afrique, ce qui augure la réalisation de la cible de l’Union
Africaine qui est de 70% de populations générales vaccinées en juin
2023.
Cette
performance extraordinaire nous a valu le satisfecit du Comité de haut niveau
sur la vaccination contre le Covid-19. Notre titre de « Champion de la
Vaccination » a non seulement été maintenu, mais élargi.
Le
paludisme a été mieux suivi et pris en charge, avec un total de 2 .285. 632 cas
traités et 1 .350.000 moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée
distribuées.
En
matière de sécurité sanitaire internationale, notre pays a organisé avec succès
en tant que pays pilote, l’Examen de préparation et de réponse aux urgences,
devenant ainsi la référence mondiale en la matière.
En
perspective, nous poursuivrons la mise en œuvre du Plan National de
Développement Sanitaire par une politique nationale d’approvisionnement en
médicaments et autres produits de santé.
Mes
Chers Compatriotes ;
Depuis
que vous m’avez accordé et renouvelé votre précieuse confiance, je n’ai ménagé
aucune énergie pour asseoir solidement les valeurs d’intégrité morale, de
probité, d’équité, de transparence, du goût de l’effort et surtout de la lutte
contre l’impunité et la corruption.
Nous
ne pouvons pas atteindre nos nobles objectifs de développement si nous ne nous
levons pas tous pour combattre les mentalités de rente et la corruption qui ont
rongé, pendant des décennies, les capacités de l’Etat à répondre aux besoins
élémentaires de la population.
Une
Cellule de Veille contre la corruption, les détournements de deniers publics, la
concussion, les extorsions de fonds, les fraudes fiscales et douanières, les
infractions assimilées et les mauvaises manières de servir, est mise en place,
avec un numéro vert, afin de permettre à chaque citoyen de dénoncer les auteurs
de ces actes.
J’ai
instruit le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de saisir les organes de
contrôle de l’Etat des faits dénoncés et de veiller à la collaboration étroite
entre la Cellule et la justice.
Dans
cette veine, une opération de contrôle physique des fonctionnaires et agents de
l’Etat et du fichier général de la solde est organisée pour une meilleure
maîtrise de l’effectif et rendre notre service public plus efficace et plus
performant.Une Cellule de Veille contre la corruption, les détournements de
deniers publics, la concussion, les extorsions de fonds, les fraudes fiscales et
douanières, les infractions assimilées et les mauvaises manières de servir, est
mise en place, avec un numéro vert, afin de permettre à chaque citoyen de
dénoncer les auteurs de ces actes.
J’ai
instruit le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de saisir les organes de
contrôle de l’Etat des faits dénoncés et de veiller à la collaboration étroite
entre la Cellule et la justice.
Dans
cette veine, une opération de contrôle physique des fonctionnaires et agents de
l’Etat et du fichier général de la solde est organisée pour une meilleure
maîtrise de l’effectif et rendre notre service public plus efficace et plus
performant.
La
lutte contre l’impunité s’est poursuivie cette année avec de nombreuses sessions
criminelles et audiences correctionnelles organisées.
La
condamnation à des peines de réclusion criminelle des auteurs de crimes de
guerre commis le 21 mai 2019, à LEMOUNA et KONDILI, dans la Préfecture de
l’Ouham-Pendé, est l’illustration parfaite de cette lutte contre l’impunité
ainsi que de la promotion des droits des victimes qui seront accentuées en
2023.
C’est
dans cette perspective que le mandat de la Cour Pénale Spéciale a été
renouvelé.
Sur
le plan intérieur, le Gouvernement continue de mobiliser les ressources pour la
tenue des élections municipales et régionales prévues pour le mois de juillet
2023.
Ces
consultations tant attendues, nous les voulons transparentes, démocratiques afin
de consolider la démocratie à la base.
Sur
le plan diplomatique, l’année 2022 a été d’une intense activité diplomatique
marquée notamment par nos participations aux différents fora internationaux afin
de susciter l’attention de la communauté internationale sur la situation
politique, économique et sécuritaire de notre pays.
La
signature d’un Accord-cadre de coopération avec les BRICS, avec un programme et
des projets stratégiques ainsi que le choix de Bangui comme Siège de l’Alliance
internationale des BRICS en Afrique centrale, offrent une meilleure perspective
de développement de notre pays.
Vous
le savez, les BRICS représentent aujourd’hui environ 42% de la population
mondiale, 23% du PIB mondial, 30% du territoire mondial et 18% du commerce
mondial.
En
2023, nous continuerons à développer et resserrer les relations d’amitié et de
coopération tissées entre la République Centrafricaine et les autres pays et
organisations, dans le respect de la Charte de l’ONU et de la Convention sur les
Relations diplomatiques et consulaires.
Mes
Chers Compatriotes;
Nous
devons continuer à mobiliser nos énergies pour maintenir notre pays sur le
chemin de la paix et du développement.
J’ai
parfois l’impression amère que l’action de certains Compatriotes vise de plus en
plus à rendre le pays ingouvernable, à verser le sang de leurs concitoyens, à
maintenir le pays dans la dépendance et la pauvreté.
Les
propos violents, sur fond de haine et de méchanceté véhiculés sur les réseaux
sociaux, non seulement n’honorent pas leurs auteurs et leurs proches, mais
surtout ne sont pas dignes de la nouvelle République que nous nous sommes tous
engagés à construire.
Nous
ne sortirons pas de la pauvreté, du sous-développement
et
de l’insécurité en nous méfiant les uns les autres et en étant profondément
inquiets et divisés.
Au
seuil de cette nouvelle année 2023, j’implore le Dieu Tout-puissant de
renouveler notre intelligence afin que nous nous engagions tous à la paix, sans
laquelle aucun développement n’est envisageable.
Je
vous invite à entrer dans la nouvelle année avec un cœur nouveau, plein d’amour
pour notre Patrie, de confiance réciproque et d’espoir.
Je
souhaite que notre engagement commun pour la reconstruction de notre pays soit
plus fort en 2023.
Bonne
et heureuse année 2023 !
Que
Dieu protège et bénisse la République Centrafricaine !
Je
vous remercie.