Communiqué
MIR-CRCH, 7 avril 2023
par
le Mouvement International pour les Réparations et la
Coalition2011
QUI
EN VEUT AU MÉMORIAL A L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE DE NANTES ?
Depuis
des semaines la France est en ébullition. Le passage en force via le 49.3 de la
réforme des retraites étant la goutte d’eau qui fait déborder le
vase...
A
Nantes, les manifestations succèdent aux manifestations, rassemblant des
centaines de milliers de personnes. Et le 6 avril 2023, lors de cette
11ème journée de mobilisation, certains militants du Cercle du
Marronnage font observer, qu’une fois de plus, l’itinéraire du cortège de
manifestants est infléchi par le barrage policier qui accule les
manifestants à s’engouffrer dans le passage qui mène au Mémorial à
l’abolition de l’esclavage. Et que lorsque les manifestants parviennent au
sortir de ce passage, ils sont de nouveau bloqués par la police qui les empêche
de se diriger soit vers le Tribunal en passant par la Passerelle Schoelcher,
soit vers les machines de l’île en passant par le pont Anne de
Bretagne.
Le
scénario est alors le suivant : le flux des manifestants continue de
s’écouler et lorsque la foule se retrouve de force massée sur le parvis du
mémorial, les policiers se relaient pour faire pleuvoir sur elle un déluge de
grenades lacrymogènes.
Il
n’est plus possible de ne pas poser à la PRÉFECTURE
comme à la MAIRIE
la question de savoir QU’Y-A-T-IL
DERRIÈRE CETTE NOUVELLE STRATÉGIE QUI CONSISTE À CONVOYER SYSTÉMATIQUEMENT LA
FOULE EN COLÈRE, ET MASSIVEMENT GAZÉE, VERS PRÉCISÉMENT CET
EMPLACEMENT-LÀ ?
Nous
savons que l’État n’a jamais voulu de ce mémorial qui
est le premier du genre en Europe et en France, pour un crime contre l’humanité
qui aura duré plusieurs siècles et dont les conséquences se font toujours sentir
au présent. Il était absent sur liste des partenaires qui ont contribué à
la fabrication de ce lieu de mémoire.
Nous
savons aussi que
la ville à qui revient le mérite d’avoir porté ce projet, n’est pas encore
parvenue au bout de sa démarche. Ne serait-ce que parce que l’acte fondateur
du crime de l’esclavage, de surcroît racialisé, en tant que crime
d’État, LE CODE NOIR, n’est pas mentionné dans le mémorial pourtant
annoncé comme étant aussi à vocation pédagogique.
IL
N’Y A DONC QUE DEUX POSSIBILITÉS
Soit
c’est une nouvelle indécence, un nouvel outrage, consistant à canaliser la foule
vers un espace sans valeur où les dégâts perpétrés sont jugés sans grande
conséquence.
Soit
c’est une nouvelle manipulation, UNE PROFANATION VOULUE ET ASSUMÉE.
Et dans ce cas, nous déplorons que la Mairie s’associe à cette
forfaiture.
Les
choix qui seront faits pour la gestion des manifestations à venir nous
indiqueront de ces deux possibilités, laquelle retenir.