Pourquoi la 
Centrafrique aurait-elle besoin d’un gouvernement en exil? 
Il faudrait 
peut-être trouver une nouvelle appellation dans le vocabulaire français pour 
véritablement qualifier le nouveau phénomène d’invasion d’un état et la nouvelle 
forme d’humiliation d’un peuple que depuis déjà plusieurs mois, Michel Djotodia, 
la Séléka et la conférence de Libreville avaient imposés à la Centrafrique. 
La rébellion 
Séléka avait renversé le régime politique et pitoyable de François Bozizé et son 
parti Kwa Na Kwa (KNK) que celui-ci avait créé de toutes pièces pour faire comme 
tous les régimes politiques précédents qui se voulaient “respectable”. La Séléka 
était supposée mettre fin aux tergiversations d’un régime politique 
rocambolesque qui avait, une fois encore, tourné à la dictature en Centrafrique. 
Cependant, fort avait été de constater que cette nouvelle rébellion était 
arrivée à Bangui sans un programme politique sérieusement pensé et même sans une 
stratégie administrative pour remettre de l’ordre dans les affaires publiques. 
Cette rébellion et tous ceux qui, plus tard, s’étaient associés à elle, avaient 
en réalité une et une seule ambition, celle de satisfaire leur grand désir 
d’avoir une place à la table d’honneur d’orgies plus opulentes que celles 
qu’avaient organisées Bozizé, son KNK et affiliés, pour leurs comptes. 
Les accords de 
Libreville avaient caché cette énorme vérité et en fait révélaient l’amateurisme 
dévastateur et la nature nuisible des rébellions centrafricaines, ainsi que 
l’opportunisme des prétendus hommes politiques et intègres de grande classe 
comme Tiangaye et Gazambéti pour ne nommer que ceux-là parmi une plénitude. 
Libreville avait également largement informé du manque de maturité des 
politiciens centrafricains, de l’absence de compétence et de courage pour dicter 
avec clairvoyance et réaliser sans hésitation ce qui était bien et important 
pour chaque centrafricain, pour toute la population, et pour ce pays. 
La réalité avait 
également démontré qu’à défaut de présenter des arguments politiques 
rationnelles pour convaincre tous les centrafricains de cette recherche du 
bien-être pour tous et pour gagner toute la population à leurs causes, ceux-ci 
ou celles-ci avaient caché leurs mobiles sous l’appellation vulgaire de 
rébellion. Rébellion, parce qu’ils avaient eu un Kadaffi, un homme d’affaire peu 
scrupuleux ou un chef religieux pour financer leurs basses oeuvres sous des 
prétextes grotesques. Est-ce que vous pouvez dire aujourd’hui et sans hésitation 
ce que la République Centrafricaine avait hérité de bien du régime de la 
rébellion que François Bozizé avait dirigée? N’est-ce pas François Bozizé et son 
KNK qui seraient à l’origine de la Séléka? Aucun chef de parti politique 
jusqu’ici n’avait ni énoncé la grande vision de paix pour la Centrafrique, ni 
prouver leurs capacités à apporter des changements positifs, et à faire mieux 
que tous les précédents régimes qui s’étaient succédés à Bangui. Les évidences 
ont démontré qu’un général quelconque, qu’un avocat réputé ou qu’un personnage 
ombrageux, ne font pas nécessairement de bons leaders pour la Centrafrique. 
Comme hier et 
comme avant-hier, l’on observerait encore dans les médias ces hommes et ces 
femmes s’agiter pour montrer aux autres centrafricains qu’ils étaient les 
meilleurs à proposer la meilleure solution de sortie à cette occupation de la 
République Centrafricaine par une troupe étrangère d’invasion. Mais, dites-nous 
qui sont aujourd’hui dans le camp des envahisseurs? Ceux sont les rebelles 
d’hier et les politiciens de l’opposition comme Tiangaye, Pouzère, Gamzambeti, 
Boli-Goumba et consorts. Ils ont délibérément choisi le camp des tueurs et 
devraient tous être considérés comme des traîtres. Parce que François Bozizé 
leur avait échappé, ils avaient décidé de tuer un centrafricain pour chaque 
heure qui était passée. Pour eux, c’était le prix que devait payer la 
population. Si cette assertion était fausse, ils n’arrivaient toujours pas à 
donner une explication intelligente et convaincante. Nonobstant, ces rebelles 
comme ces politiciens compromis devraient tous répondre de leurs actes devant la 
justice populaire. 
Ces 
opportunistes du grand changement s’étaient donc convaincus que les solutions 
aux maux centrafricains ne seraient mieux élaborées que par un président d’un 
pays voisin ou par un quelconque frère de confession religieuse, ou par un 
parrain très fortuné à l’extérieur. Hier, ils étaient pour un dialogue inclusif 
entre centrafricains. Aujourd’hui, ils ont changé leurs fusils d’épaules et 
soutiennent fermement la “transition”. Mais une transition vers quels horizons? 
Vers une balkanisation du territoire centrafricain? Vers une conversion 
obligatoire à une religion? Vers la légalisation des maux qui avaient jusqu’ici 
empêché la Centrafrique à aller à la rencontre d’un meilleur destin? Vers une 
monopolisation des ressources minières? Les uns et les autres avaient donc opéré 
la troque et lègue les grandes décisions nationales à des usurpateurs, à des 
groupes d’intérêts étrangers, aux chefs d’états des pays limitrophes, ou à une 
institution régionale quelconque. Où serait donc passé les sens des expressions 
patriotisme, fierté nationale, intégrité ou encore dignité? La grande résultante 
de toutes ces machinations serait la réalisation pitoyable que la Centrafrique 
représenterait un navire, naviguant sans timonier sur les eaux d’une mer très 
agitée. Enfin, cette petite histoire des rébellions en Centrafrique pourrait 
s’intituler l’art de démanteler un pays
Cette invasion 
et ces tueries ressemblent à une grande précédente qui avait commencé en Europe 
en 1939. Plusieurs pays d’Europe et leurs populations en avaient été les 
victimes. Adolf Hitler avait eu des alliés auprès des gouvernements en Italie, 
et au Japon, mais avait appris sur des traîtres français, belges et autres. 
Aujourd’hui en Centrafrique, le pays a un gouvernement de transition, celui de 
Michel Djotodia et de son premier ministre Tiangaye. Cette farce ressemble fort 
au gouvernement de Vichy en France sous l’occupation allemande. Et des 
centrafricains continuent à être torturés, à souffrir et à en mourir. En face de 
cette occupation manu-militari, nous estimons que le peuple centrafricain 
devrait former son gouvernement, même en exil, pour organiser la résistance et 
combattre tous les ennemis et les chasser du territoire centrafricain. Il ne 
faudrait surtout ne pas oublier tout le mal commis et donner une chasse assidue 
à ceux qui auraient trouvé refuge à l’extérieur du pays et les traîner devant la 
justice. 
Tribune. Q.GA