ENCORE UN SOMMET EN RCA ? POUR QUOI 
FAIRE ?
    
En République centrafricaine, tout le monde joue sa partition sauf les 
Centrafricains eux-mêmes ! L’ONU, le « machin » selon de Gaulle, y 
envoie douze mille hommes et détourne pudiquement les yeux pour ne pas voir la 
lente agonie d’un peuple ; la France avec sa fameuse  mission « Sangaris » a filé à 
l’anglaise engluée qu’elle était dans les scandales sexuels de sa soldatesque 
sur des mineurs ; le Tchad et le Soudan y poussent leurs pions, attirés par 
ses richesses et /ou pour l’islamiser en soutenant des 
assassins ; les autres pays voisins préfèrent assister en spectateurs 
passifs ou cyniques aux malheurs des Centrafricains …La Russie de Poutine vient 
de s’inviter également au festin centrafricain, suscitant des réactions les plus 
virulentes, dignes de la période de guerre froide . Pour ne pas être du reste, 
l’Union Africaine, cet autre « machin » continental sort de 
sa léthargie légendaire pour proposer un nième sommet sur la RCA . D’où notre 
question : pour quoi faire ? 
    
I . UN PAYS CHAMPION DES 
SOMMETS
    
La multiplication des sommets n’est pas un gage de succès dans le 
règlement des conflits ! Quelque soit l’intitulé du dernier gadget que 
l’Union Africaine est en train de concocter dans le dos des Centrafricains, la 
cause est déjà entendue : faire entrer ENCORE et ENCORE des éléments 
« Séléka » dans le gouvernement et les institutions républicaines . Le 
but n’est donc pas de ramener la paix en RCA mais de faire asseoir à nouveau 
autour d’une même table les assassins, les bourreaux apatrides toujours armés 
jusqu’aux dents et les victimes centrafricaines démunies, longtemps ignorées . 
Une consécration de l’impunité pour les oppresseurs . Cela revient concrètement 
à cautionner les djihadistes au détriment du peuple centrafricain . Dit 
autrement, l’UA veut réinstaller les « Séléka » au pouvoir en RCA . 
Seulement, ces derniers ne veulent pas exercer le pouvoir à moitié : ils 
veulent la totalité du pouvoir pour mieux asservir les Centrafricains . Pourquoi 
continuer à faire confiance aux gens qui ne respectent pas leurs propres paroles 
ni leurs signatures ?  Je l’ai 
déjà dit, les « Séléka » ne sont pas des démocrates, sinon ils 
auraient transformé leur nébuleuse en divers partis politiques pour se présenter 
aux élections . De plus, ils ont un calendrier caché depuis qu’ils ont détruit 
l’Etat Civil centrafricain, les écoles publiques, les gendarmeries, les 
commissariats dans leur chevauchée macabre de 2013 . 
    
En réalité, la manœuvre de l’Union Africaine apparaît pour ce qu’elle 
est : un faux nez grossier du Président tchadien Déby qui n’a pas réussi à 
annexer la RCA et qui ne digère toujours pas d’en être expulsé ! Moussa 
Faki le commissaire tchadien de l’UA est un homme lige de Déby . Une autre 
preuve ? C’est à Moyenne Sido (frontière avec le Tchad) que les 
« Séléka » se sont réunis avec les envoyés spéciaux du Président 
tchadien qui a le feu vert de la France pour agir à sa guise en Centrafrique cf 
participation de l’armée tchadienne au Mali . 
    
    
II . UN REVEIL 
TARDIF
   
Madame Nkosazana Dlamini-Zuma ( 2012-2017), qui entendait se servir de la 
commission africaine pour rebondir en Afrique du Sud contre son ex-mari, ne 
s’est jamais penchée sur les malheurs de la RCA . A sa décharge, on peut 
concéder que l’UA est une émanation des chefs d’Etat africains, ni démocrates, 
ni progressistes plus portés sur les modifications des Constitutions nationales 
pour se maintenir au pouvoir que pour tendre une main secourable à un voisin 
dont le pays est à feu et à sang . Se retranchant fermement et courageusement 
 derrière les frontières héritées de 
la colonisation, ces derniers se conduisent en réalité comme les gardes 
chiourmes d’un système d’exploitation appelé à disparaître pour laisser le 
continent africain prendre son envol comme les autres . Que pèse un Tchad seul, 
aride au Nord, surpeuplé, enclavé ET endetté ? Que valent les  micros-états africains, repliés sur 
eux-mêmes, qui ont frileusement sanctuarisé leurs frontières ? Pour changer 
d’échelle, que vaut la République Démocratique du Congo, ce géant aux pieds 
d’argile englué dans des guerres interminables depuis son indépendance au point 
d’être inquiété par le Rwanda ? 
    
Au lieu de distraire les Africains et détourner l’attention des 
Centrafricains par un sommet inutile et dangereux, l’Union Africaine, cette pâle 
copie de l’Union Européenne, ferait mieux de cibler les vraies priorités de 
l’Afrique qui ont pour noms : 
_La Fédération Africaine, gage d’ouverture et de paix 
du continent pour lui fournir les armes et les outils de sa défense dans une 
compétition mondiale féroce . Une Afrique unie pourra mieux défendre ses enfants 
qui viennent se jeter à corps perdu dans la Méditerranée …et mieux protéger ses 
matières premières .
- 
La monnaie unique africaine à l’instar de l’Euro pour sortir du piège du Franc 
CFA qui étouffe l’économie de quinze pays africains dits francophones . 
-La mutualisation des universités et laboratoires 
africains pour minimiser les frais et affronter les pandémies et épidémies qui 
ont toujours frappé le continent . 
-La libre circulation des Africains et de leurs idées 
sur leur continent . 
-La corruption qui gangrène le continent entier . 
-La Justice pour les parents des rescapés de la 
sauvagerie des soldats congolais qui avaient abattu froidement douze paisibles 
citoyens centrafricains à Boali et qui viennent d’être élargis après à peine 
trois ans de préventive . 
La liste des priorités africaines esquissées ici n’est 
pas exhaustive ! 
    
Pour revenir à la RCA, pourquoi l’UA n’exige-t-elle pas simplement 
l’application pure et simple des Résolutions arrêtées au dernier sommet de 
Bangui ? Cela lui éviterait d’engager des frais supplémentaires pour rien 
dans un autre sommet superflu . 
     Statistiquement 
parlant, les « Séléka » sont plus représentés dans le gouvernement et 
au Palais de la Renaissance que les autres sensibilités politiques, sociales 
centrafricaines . Les faits sont là et ils sont têtus : même avec le neveu 
de Djotodja et quelques autres « Séléka » au gouvernement et un 
« bras droit » du Nigérien 
Ali Darass au Palais de la Renaisssance, rien ne va en RCA : les 
djihadistes tuent, pillent et violent en masse . Il meurt plus de Centrafricains 
aujourd’hui qu’au temps de la Transition et cela doit cesser . 
    Puisque chacun joue sa partition au 
pays de mes ancêtres, cette tribune est ma partition et elle peut se résumer en 
un mot : NON ! 
-NON au bradage de la RCA, une et 
indivisible !
-NON au recul devant les acquis 
démocratiques !
-NON à la connivence de l’UA avec les mercenaires 
apatrides ! 
Que Dieu bénisse la RCA ! 
                                  
Le 11 Août 2018
David KOULAYOM-MASSEYO.