Exemple d’obstacles parmi 
d’autres à la réalisation de l’émancipation de la Centrafrique.
 
Nous sommes arrivés à cette époque de 
l’année où les grandes religions du monde proposeraient aux membres de leurs 
communautés d’opérer un certain nombre d’actions spirituelles ou charismatiques, 
histoire de faire un bilan et d’établir une liste de recommandations qui 
ouvriraient la 
porte vers des meilleurs horizons. Ces actions, par 
exemple, consisteraient à organiser des moments de recollection ou 
d’instrospection qui donneraient l’occasion de réaffirmer ses croyances, de 
raffermir ses idéaux ou ses valeurs, et de mieux exprimer la compassion envers 
les autres et soutenir plus efficacement des actions de charité, pour ne citer 
que ces quelques exemples.  Ces 
grandes religions et d’autres et non des moindres, avaient cherché à donner à la 
grande communauté humaine l’occasion de créer une société paisible où chaque 
citoyen pourrait enfin trouver son bonheur.  Et pour renforcer cette idée, une 
lecture de notre histoire humaine pourrait révéler que mêmes les sociétés 
considérées comme primitives n’avaient pas toujours aspiré à la guerre ou à la 
conquête de nouveaux territoires.  
Sans vraiment chercher à convaincre quiconque, nous demeurons optimiste 
et ferons remarquer que quelles que soient leurs affilliations sociales ou 
politiques ou quelles que soient leurs appartenances géographiques, les hommes 
et les femmes avaient surtout recherché la paix pour tous les membres de leurs 
communautés.  Et si vous aviez le 
temps et les moyens d’organiser une enquête d’opinion auprès des centrafricains, 
vous arriverez peut-être à la conclusion que la grande majorité aspirerait, elle 
aussi, à ces mêmes valeurs auxquelles nous avons fait allusion plus haut et 
qu’elle souhaiterait avoir des hommes politiques capables de réaliser ce 
bien-être pour toute la communauté nationale.
 
Réflexion faite, vous vous demanderez 
certainement pourquoi cette recherche d’une paix sociale qui pourrait induire 
une émancipation économique durable, avait continué à pâtiner et pourquoi les 
hommes politiques centrafricains n’avaient toujours pas apporté au peuple 
centrafricain cette manne tant attendue?  
Même si en Centrafrique l’adversité que l’on observerait entre les 
hommes, entre les tribus, puis entre les partis politiques, avait été une 
constante, nous pourrions également nous demander pourquoi cette longue période 
de trouble et de tiraillement politique qui avait entraîné un pourrissement 
social, n’avait pas comme au sortir des grandes guerres, entraîné une nouvelle 
ère de créativité ou une révolution, semblable à celle qui avait donné naissance 
au grand développement industriel et propulsé les économies et soutenu les 
grands changements culturels, politiques et sociaux dans les pays 
occidentaux?  Selon nous, cette 
absence de meilleurs horizons pour la Centrafrique pourrait durer ad eternum, non à cause d’une politique 
néo-colonialiste de la 
France ou des occidentaux, non à cause d’une forme de 
paternalisme chronique des organisations multinationales, non à cause des 
intérêts économiques alléchants que représenteraient la Centrafrique, non à cause des 
intérêts hégémoniques ou stratégiques d’autres nations, mais essentiellement à 
cause de la cupidité et de l’ignorance des prétendus hommes politiques 
centrafricains.   
 
Vous pourriez vous demander pourquoi les 
hommes politiques entrafricains avaient été incapables d’ingéniosité ou de 
grande réflexion pour le bien de leur pays?  Vous avez certainement observé que quand 
une mobilisation nationale pour de grandes reflexions avaient été nécessaires, 
ces hommes politiques centrafricains en tout genre avaient surtout profité de 
chaque occasion pour aller auprès des présidents  Idris Déby, Denis Sassou-Nguesso, Omar 
Bongo ou autre pour prendre des conseils ingénieux, et qui aboutiraient à un 
meilleur gouvernement des affaires de la Centrafrique?  Pourquoi vouloir aller à ces écoles 
quand tout le monde sait que ces grands conseillers des affaires centrafricaines 
étaient loin d’être des exemples de régime véritablement démocratique?  Combien de politiciens centrafricains et 
leurs conseillers avaient pris l’initiative d’aller prendre conseils auprès de 
Nelson Mandela par exemple quand ces grands moments de réflexions étaient 
nécessaires, urgentes et cruciales pour la vie sociale dans le pays?  Nous vous laisserons la liberté de faire 
des réponses plus élaborées et complètes à ces méditations.  
 
Dans le même esprit, le centrafricain 
pourrait se demander pourquoi Patassé était allé au Nord demander à voir le 
président Kadhafi, au lieu de faire le voyage direct sur Bangui où son régime 
défunt avait laissé l’administration de la Centrafrique dans un état 
lamentable?  Notre supputation 
serait qu’après plusieurs années d’exil à l’extérieur, toute la petite fortune 
que Patassé avait amassée en appauvrissant le trésor centrafricain étant 
épuisée, il ne lui coûterait rien d’aller demander l’aumône auprès du grand 
timonier libyen pour continuer à vivre ses fantasmes.  Ce dernier connaissant la cupidité et la 
faiblesse morale des politiciens centrafricains qui venaient à lui chaque fois 
qu’ils étaient en manque d’argent, savait parfaitement acheter à bon prix la 
loyauté de ceux-ci pour soutenir ses grandes visions africaines.  Par ailleurs, Patassé savait également 
que la poursuite de l’affaire Jean-Pierre Bemba par la Cour Pénale Internationale 
pouvait avoir des graves conséquences sur sa retraite togolaise.  En bon stratège malfaisant, l’hisoire 
avait prouvé que Patassé était capable de confondre ses adversaires et de tirer 
son épingle du jeu.  Ainsi, Patassé 
avait décidé de rentrer à Bangui où il était assuré que tant que Bozizé qui 
avait travaillé sous ses ordres serait au pouvoir à Bangui, il n’avait rien à 
craindre de la Cour 
Pénale Internationale.  
Est-ce que vous vous souvenez encore des noms de ces centrafricains qui 
avaient été les complices de Patassé quand celui-ci avait autorisé les 
interventions désastreuses des hommes de Jean-Pierre Bemba en Centrafrique?  A l’époque, vous souvenez-vous de ceux 
qui avaient été président de l’assemblée nationale, premier ministre du 
gouvernement, ministre de la défense nationale, chef d’état-major des forces 
armées centrafricaines, députés militants ou militantes du MLPC?   Mais n’était-ce pas ceux-la mêmes 
qui avaient accepté de causer du tort à leurs frères, à leurs soeurs et aux 
enfants? Si ce n’était pas là une démonstration du patriotisme centrafricain, 
quel adjectif reserverez-vous à ces actes odieux? Est-ce que vous pourriez nous 
donner les noms de ces centrafricains et centrafricaines qui avaient démissionné 
de leurs fonctions ou qui étaient descendus dans la rue pour protester contre 
les mauvais traitements que le régime de Patassé infligeaient à leurs 
compatriotes?  De même, tout le 
monde avait aussi oublié que Patassé avait fait venir des troupes tchadiennes de 
son ami Idris Déby pour mâter une révolte dans certains quartiers de 
Bangui.  Nous parions que les 
centrafricains avaient oublié les évènements de cette époque là d’un 
gouvernement de ce même Patassé et du MLPC.  Et pour de nombreux centrafricains, le 
terme oublier avait le même sens que pardonner.  Tous ceux qui étaient morts et autres 
victimes avaient été “comptabilisés” et leurs nombres versés dans la rubrique 
des pertes et profits, n’est-ce 
pas!  Vous souvenez-vous aussi que 
le second mouvement de rébellion dans le Nord du territoire centrafricain 
étaient né du désir de Patassé et de ses sbires de retourner au pouvoir à 
Bangui?  N’étaient-ce pas Patassé lui-même et ses 
partisans qui finançaient les activités de l’APRD et des autres groupes dirigés 
par Démafouth, Miskine, Djader et autre?  
Enfin, après la grande victoire électorale du MLPC, pendant son régime et 
à la fin de son régime, Patassé ne s’était en réalité jamais soucié des grands 
principes directeurs de son parti, que Dondon, ancient vice président MLPC à 
l’assemblée nationale aimait à rappeler et à citer dans ses édits.  Patassé et ses partisans n’avaient 
jamais eu une seule pensée pour tous leurs anciens camarades travaileurs. Mais 
enfin, Patassé et ses partisans ne devraient-ils pas aussi être considérés comme 
l’une des grandes sources des problèmes politiques majeurs qui existent 
aujourd’hui en Centrafrique? Le centrafricain serait mal dans sa peau et avait 
du mal à mettre en avant la recherche de la paix, la recherche du bien-être pour 
lui, pour les siens, et surtout pour tous ses compatriotes.  Sans humilité aucune, Patassé avait 
étalé devant tout monde toute la crasse de sa conscience et les limites de ses 
habilités à conduire avec lucidité et sagesse les affaires de la 
Centrafrique.  Patassé voudrait 
demain servir aux centrafricains la même recette qui avait mené aux errements de 
son régime et à la faillite économique et sociale de ce pays. Mais n’avait-il 
pas mieux à faire de son temps, par exemple finir et publier les résultats de 
ses recherches sur les graminés ou encore trouver des marchés pour sa variété de 
maïs? 
 
Enfin, la question fondamentale serait de 
savoir comment soigner le pays des maux que les centrafricains crééent eux-mêmes 
ou qu’ils ne parviennent pas à diagnostiquer correctement?  Nous voudrions rappeler que le 
développement de la Centrafrique viendrait d’un débat permanent au sein de la 
communauté des centrafricains, afin de purger la politique des visions erronées 
établies par les anciens, et de préciser clairement les grandes voies pour 
l’accès de tous fils et de toutes les filles de ce pays au bien-être.  Le choix d’un parti politique 
importerait peu.  Selon nous, ce qui 
serait important serait pour chaque parti politique de prouver honnêtement, 
objectivement et par des actes que celui-ci avait développé les meilleures idées 
et les meilleures strategies du developpement du pays, et de convaincre que ses 
militants seraient capables d’ouvertures et de former un gouvernement national 
constitué d’hommes et des femmes compétents, intègres, charismatiques et 
patriotiques pour mener le pays vers de meilleurs horizons, pour ramener la 
sécurité, la paix, afin de réaliser les véritables aspirations d’un peuple.  Que voudrait signifier aller aux 
élections si ce n’est opérer cette recherché! Personne ne devrait avoir la 
prétention de proposer le changement sans tirer des leçons importantes de toute 
cette histoire à la fois riche, triste et comique du pays.  C’est pourquoi nous insitons à en 
rappeler certaines séquences.
 
Jean-Didier Gaïna
Virginie, Etats-Unis d’Amérique