Le gouvernement centrafricain déploie des troupes dans le nord-est en butte à l'insécurité
BANGUI, le 11 juin 2003 Nations Unies (IRIN) 
- Le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) a déployé un bataillon 
d'infanterie dans la ville de Bria, au nord-est du pays pour restaurer la 
sécurité, a rapporté mardi la station publique, Radio Centrafrique.
Un nouveau commandant a également été nommé pour le bataillon qui est arrivé 
samedi à Bria. La ville est située à 597 km au nord-est de la capitale, Bangui. 
L'armée avait auparavant déclaré que l'insécurité régnant dans la ville ne 
permettait pas la mise en oeuvre d'opérations humanitaires.
L'armée centrafricaine a présenté vendredi à l'intention des institutions des 
Nations Unies opérant dans le pays, une « carte des conditions de sécurité » 
déclarant sûrs les axes routiers de Bangui à Carnot (281 km à l'ouest); à Ippy 
(500 km au nord-est); à Bouar (454 km au nord-ouest) et à Bassangoa (305 km au 
nord).
Radio Centrafrique a rapporté que l'adjudant, Stanislas Ngbonga Ngbongo, 
commandait le premier bataillon d'infanterie territoriale de Bria. Les autorités 
administratives locales ont participé samedi à une cérémonie organisée pour 
accueillir les troupes, selon la radio.
En présentant la carte sur la situation sécuritaire, l'armée centrafricaine a 
annoncé que le gouvernement avait positionné ses troupes dans les villes 
septentrionales de Bozoum (384 km de Bangui), Bossemptele ( 295 km de Bangui) et 
Bossembele (157 km de Bangui).
Comme dans d'autres villes orientales, l'armée et les autorités administratives 
ne s'étaient pas présentées à leurs postes à Bria depuis octobre 2002, période à 
laquelle l'ancien chef d'état-major militaire François Bozizé a lancé sa 
rébellion contre le président Ange-Félix Patassé.
M. Bozizé a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat survenu le 15 mars.
M. Bozizé n'a pas réussi à restaurer la sécurité à l'est et au nord du pays, une 
situation qui empêche les organisations humanitaires de venir en aide aux 
populations touchées par la guerre et les personnes déplacées de rentrer chez 
elles.
Fin mai, une ONG italienne, Cooperazione Internationale (COOPI), a repoussé la 
mise en oeuvre de programmes médicaux d'urgence dans le nord en raison de 
l'insécurité.  L'ONG, en collaboration avec l'ONU, doit envoyer cette 
semaine une mission d'évaluation dans deux villes du nord et de l'est.
Parallèlement, quatre des huit dirigeants du Mouvement de libération du peuple 
centrafricain de M. Patassé qui ont été arrêtés dimanche alors qu'ils étaient 
réunis à Bangui, ont été libérés lundi. Un membre du Conseil exécutif du parti a 
déclaré mardi à IRIN, sous couvert 'anonymat', que les quatre hommes avaient été 
détenus dans une caserne militaire.