Malgré les crises, ce continent est dans une trajectoire prometteuse de croissance qu'il faut amplifier. La France entend donner sa pleine mesure à son partenariat avec l'Afrique. Le thème central sera décliné en trois sous-thèmes, qui feront l'objet des débats selon une articulation en trois « corbeilles ».

Corbeille n°1 : Les matières premières en Afrique

Les débats porteront sur les ressources naturelles, agricoles et minières (filière coton, minerais, pétrole..,) avec une double approche : comment l'Afrique s'implique et agit, comment répond-elle à l'exploitation de ses matières premières. Le fil conducteur sera : produire, vendre et transformer en Afrique.

Deux personnalités se verront confier le rôle de « Grand témoin ».

Le ministre français de l'économie et des finances participera à cette corbeille.

Corbeille n°2 : Place et poids de l'Afrique dans le monde

Le poids de l'Afrique dans le monde serait discuté essentiellement sous deux angles : la place du continent dans les organisations internationales et son positionnement dans le dialogue sud-sud.

Deux personnalités se verront confier le rôle de « Grand témoin ».

Le ministre français des Affaires étrangères participera à cette corbeille.

Corbeille n°3 : l'Afrique et la société de l'information

Comment perçoit-on l'Afrique à l'extérieur ? Quelle image les Africains souhaitent-ils donner d'eux-mêmes, que faire pour en terminer avec les traditionnels clichés ? Quelles modalités pour l'expression des oppositions nationales ?

Deux personnalités se verront confier le rôle de « Grand témoin ».

La Ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie participera à cette corbeille

Les recommandations de la conférence ministérielle de suivi (Bamako - 16 janvier 2007) et celles du « Forum Afrique Avenir » (La Villette - 12 février 2007) seront soumises à l'examen des chefs d'Etat lors de la plénière à huis clos.

Déclaration officielle

Message de M. Jacques Chirac, président de la République, adressé à M. Amadou Toumani Touré, président de la République du Mali, à propos de l'organisation de la prochaine Conférence des chefs d'Etat d'Afrique et de France

"Tout en préservant l'esprit d'amitié et de concertation qui a inspiré ces rencontres et les a pérennisées, je souhaiterais poursuivre, ainsi que vous l'avez si heureusement réalisée à Bamako, l'ouverture vers d'autres organisations et personnalités pour enrichir notre dialogue, et lui donner une dimension nouvelle. Comme vous-même, je pense qu'il faut imprimer un changement parce que le continent dans son ensemble, nos relations et les ambitions que nous pouvons nourrir en commun, évoluent au rythme du monde.

Dans cet esprit, je suggérerais de centrer les échanges et les orientations de ce prochain Sommet sur le rôle que l'Afrique a déjà pris dans le monde, sur le plan politique, économique, culturel mais aussi celui qui doit lui revenir pour préserver les grands équilibres qui assurent la sécurité des peuples, le progrès économique et social et la préservation de notre planète."

Sommet France-Afrique: 40 dirigeants mais sans Mbeki, Mugabe, Gbagbo

PARIS (AFP), mercredi 14 février 2007, 8h48 - Quarante-huit pays, représentés par 40 chefs d'Etat et de gouvernement, dont l'Algérien Abdelaziz Bouteflika, participeront jeudi et vendredi au sommet Afrique-France de Cannes, mais le Sud-africain Thabo Mbeki et l'Ivoirien Laurent Gbagbo seront absents, de même que le Zimbabwéen Robert Mugabe qui n'a pas été invité, a indiqué mardi la présidence française.

Les 53 pays du continent ont été invités, a affirmé le porte-parole de la présidence Jérôme Bonnafont, mais "ça bouge encore, il y a encore des délégations qui annoncent des modifications", a-t-il dit.

Si la plupart des grands pays sont représentés au plus haut niveau, ni la Libye, ni le Rwanda qui a rompu ses relations diplomatiques avec la France, ni le Zimbabwe ne seront représentés.

"Nous avons cherché le moyen pour que le Zimbabwe, qui est un pays important de la région et du continent, puisse être présent conformément aux règles de l'Union européenne et, à cette heure, la discussion n'a pas abouti", a expliqué M. Bonnafont.

L'UE a pris en 2002 des sanctions "ciblées" contre le Zimbabwe prévoyant notamment une interdiction de voyage sur son territoire pour le président Mugabe, en raison notamment de ses violations des droits de l'Homme.

Le porte-parole a affirmé que l'absence de Mbeki n'avait rien à voir avec la politique d'apaisement que prône le président sud-africain vis-à-vis du vieux leader zimbabwéen au pouvoir depuis l'indépendance en 1980. Il est "retenu par des obligations impérieuses qui relèvent de la politique intérieure de l'Afrique du sud", a-t-il dit.

Laurent Gbagbo, qui ne participe plus aux sommets depuis 2002, a été invité mais, pour l'instant, nous a fait savoir qu'il envoyait le président du Conseil économique et social", a indiqué M. Bonnafont

Quant au président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, "pour l'instant il nous a dit que la situation en RDC exigeait sa présence, mais il se réserve de venir si celle-ci le permet".

En revanche, la chancelière allemande Angela Merkel assistera à l'ouverture jeudi matin du sommet, en tant que présidente en exercice de l'UE et du G8, une présence préfigurant le premier sommet UE-Afrique qui se tiendra au second semestre 2007 au Portugal. La mise en place de ce sommet avait été retardée par la question du Zimbabwe, selon le porte-parole.

Interrogé d'autre part sur l'offensive de Pékin sur le continent, il a affirmé que "personne ne prend la place de personne" et qu'il s'agissait d'une "bonne nouvelle pour l'Afrique".

Mais il a fait part des "préoccupations" de la France à propos de la dette et de "l'exploitation des matières premières". Rappelant que les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux avaient "consenti des annulations de dette qui s'accompagnent d'un certain nombre de disciplines économiques et financières", il a souhaité que "les nouveaux partenaires de l'Afrique se joignent à ces disciplines".

Il a aussi souligné que "l'exploitation des matières premières suppose un certain nombre de précautions", notamment "en matière environnementale".

Par Claire SNEGAROFF

CANNES (AFP), mercredi 14 février 2007 - Plus d'une trentaine de dirigeants africains participent jeudi et vendredi à un sommet France-Afrique à Cannes qui sera pour le président Jacques Chirac celui des adieux à un continent où l'influence de Paris s'est fortement réduite.

Après le départ de "Chirac l'Africain", qui ne devrait pas briguer de troisième mandat après 12 ans au pouvoir, la France restera "l'avocat inlassable de la place et du rôle éminent" de l'Afrique, a assuré mardi le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.

Le thème de ce sommet est "l'Afrique et l'équilibre du monde", et le dossier des matières premières -objet d'une âpre compétition et d'une offensive d'envergure de la Chine- devrait être largement discuté.

Le conflit du Darfour devrait être abordé de même que la Guinée où le président Lansana Conté, au pouvoir depuis 23 ans, a décrété l'état de siège face à de violentes manifestations dont la répression a fait plus de 110 morts.

Mais ce 24e sommet sera avant tout celui des adieux de M. Chirac à l'Afrique et à bon nombre de dirigeants avec qui il a tissé des relations étroites, et parfois controversées, tels qu'avec Omar Bongo Ondimba (Gabon), doyen des chefs d'Etats africains, au pouvoir depuis 1967, Paul Biya (Cameroun), Idriss Deby Itno (Tchad) et Denis Sassou Nguesso (Congo).

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika sera également présent alors que les relations entre les deux pays ont été marquées par une polémique sur la colonisation française.

En revanche, le Sud-africain Thabo Mbeki et l'Ivoirien Laurent Gbagbo seront absents, tout comme le président zimbabwéen Robert Mugabe interdit de séjour en Europe par l'UE en raison de violations des droits de l'Homme depuis 2002.

En tout, 48 pays sur les 53 que compte le continent seront représentés, selon Paris, lors de ce sommet, qui se tiendra au Palais des Festivals, qui accueille chaque année le célèbre Festival du cinéma. D'importantes forces de sécurité ont été déployées sur la Croisette et autour des grands palaces.

A l'écart de la mondialisation --l'Afrique représente moins de 2% des échanges internationaux--, le continent possède néanmoins d'énormes richesses naturelles (pétrole, gaz, minerais, bois) qui aiguisent tous les appétits.

La Chine, qui entend doubler ses échanges avec l'Afrique pour les porter à 100 milliards de dollars par an d'ici à 2010, est présente dans tous les secteurs (pétrole, logements, routes, télécommunications...), y compris dans l'ancien "pré-carré" de la France, comme au Sénégal ou au Gabon.

Symbole de son activisme, Pékin a organisé en novembre dernier un grand sommet sino-africain avec 41 chefs d'Etat et de gouvernement du continent.

La France, elle, prône désormais une approche multilatérale, pour le règlement des conflits ou sur les dossiers du développement et de la lutte contre l'immigration clandestine. Ce qui ne l'a pas empêché d'apporter récemment un soutien militaire direct au Tchad et à la Centrafrique.

Mardi soir, des centaines de manifestants ont dénoncé à Paris le "soutien" de la France aux dictatures africaines.

Ce sommet de Cannes se déroule en pleine campagne électorale en France. Les deux principaux candidats à la présidentielle d'avril-mai, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ont promis une nouvelle politique concernant l'Afrique, fondée sur plus de transparence.

Le président malien Amadou Toumani Touré, le chef de l'Etat égyptien Hosni Moubarak, la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays assure la présidence de l'UE, prendront la parole à l'ouverture du sommet. Le prochain sommet Afrique-France se tiendra en Egypte en 2009.