Mbeki
s’en va, Motlanthe devient président de
Le parti au pouvoir confie la
présidence à un modéré
Le vice-président de l'ANC
Kgalema Motlanthe, le 7 décembre 2005 à Johannesburg
©AFP/Archives (2005) - Gianluigi
Guercia
JOHANNESBURG
(AFP), 22 septembre 2008 - Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC, a
désigné lundi son vice-président, Kgalema Motlanthe, président de
M.
Motlanthe "sera le nouveau président, pas un président par interim, il sera le
président de
Le
groupe parlementaire, qui détient plus des deux tiers des sièges à
Formellement,
celui-ci sera ensuite élu par les députés et pourra former son gouvernement, qui
dirigera le pays jusqu'à de prochaines élections
générales.
Un
président par interim n'aurait pu qu'expédier les affaires courantes du pays.
Avec les pleins pouvoirs liés à sa fonction, M. Motlanthe pourra constituer un
vrai gouvernement de transition.
Son
choix semble témoigner d'une volonté de pondérer la crise née de la décision du
comité directeur de l'ANC, qui retiré samedi sa confiance à M. Mbeki, l'appelant
à la démission sans attendre l'alternance découlant des élections
générales
Le président sud-africain Thabo
Mbeki annonce à la télévision sa démission, le 21 septembre
2008
©AFP - Gianluigi
Guercia
Lorsqu'il
avait accédé à la vice-présidence de l'ANC, lors d'un congrès en décembre 2007
qui avait renversé le camp Mbeki pour porter celui de Jacob Zuma à la direction,
M. Motlanthe avait été présenté comme un candidat potentiel à la présidence de
Ce
stratège politique de 59 ans, connu pour sa modération, est l'une des figures
les plus populaires de la nouvelle équipe dirigeante du
parti.
Il
a ces derniers mois mené une campagne de réconciliation dans le pays, visant à
rassurer la minorité blanche et les investisseurs étrangers inquiets de la
réputation populiste de M. Zuma.
M.
Motlanthe avait intégré le gouvernement Mbeki il y a quelques semaines afin
d'assurer une transition en douceur pour le camp Zuma, en tant que ministre à la
présidence.
Le
président Mbeki, 66 ans, évincé par son parti après neuf ans à la tête de
l'Etat, avait remis dimanche sa démission au
Parlement.
En
Afrique du Sud, le président n'est pas élu par le peuple, mais par le Parlement.
Tirant sa légitimité de sa désignation par l'ANC, M. Mbeki ne pouvait pas aller
à l'encontre de l'appel à démissionner de son
parti.
L'ANC
avait justifié sa décision par un souhait d'unification du parti, profondément
divisé depuis que le camp Zuma a évincé le chef de l'Etat de la direction du
parti au congrès de Polokwane.
La
formation avait également invoqué les "interférences politiques" dénoncées par
un juge de Pietermaritzburg (sud-est) dans les attendus de l'invalidation du
dossier d'accusation prononcée le 12 septembre dans un procès pour corruption
contre M. Zuma.
Le président de l'ANC Jacob Zuma, le 12
septembre 2008 à Pietermaritzburg
©AFP -
Str
Les
partisans du chef de l'ANC ont toujours affirmé que les déboires judiciaires du
tribun zoulou tenaient d'un complot orchestré au plus haut nivveau de l'Etat
pour barrer à M. Zuma la route de la présidence.
Le
choix de M. Motlanthe pourrait également contribuer à persuader les principaux
ministres du gouvernement sortant de rester en fonction jusqu'aux
élections.
Il
répond aussi à ceux qui craignent, à l'instar du quotidien Business Day lundi,
que "les têtes brûlées de l'alliance tripartite" (l'ANC est alliée au
gouvernement avec le parti communiste et la confédération syndicale Cosatu) ne
dominent désormais la scène politique.
En soi, relevait toutefois le quotidien, la "crise ne menace pas notre démocratie", soulignant qu'un scénario similaire pouvait advenir dans un pays comme le Royaume uni.
Le portrait
de Thabo Mbeki
NOUVELOBS.COM
| 22.09.2008 | 12:49
Voici le portrait de
Thabo Mbeki, président démissionnaire d'Afrique du Sud, remplacé lundi 22
septembre par Kgalema Motlanthe.
Thabo Mbeki, qui a remis dimanche sa
démission de la présidence de l'Afrique du Sud après avoir été poussé à le faire
par son parti, paie le prix de l'usure du pouvoir mais aussi de son approche de
la politique, un mélange d'autoritarisme et de basses manoeuvres.
C'est le
profil bas que Thabo Mbeki va quitter la présidence qu'il occupait depuis 1999,
accusé par sa formation du Congrès national africain (ANC) d'avoir
instrumentalisé la justice pour écarter son rival, le populaire Jacob
Zuma.
Dimanche, lors d'une
allocation télévisée, il a cependant nié s'être ingéré dans les affaires de
justice, assurant avoir "toujours protégé l'intégrité de la justice".
Il a
aussi reconnu des manquements dans la lutte contre la criminalité et la
pauvreté, ce que lui reprochaient de nombreux partisans de l'ANC.
Son
attitude distante et son déni des fléaux qui ravagent le pays, comme le sida,
lui ont d'ailleurs déjà valu une cuisante défaite en décembre dernier quand le
charmeur et populiste Zuma lui avait ravi la présidence de l'ANC.
Depuis, le
raz-de-marée pro-Zuma a emporté nombre de ses fidèles, mais Thabo Mbeki est
resté enfermé dans sa tour d'ivoire, semblant insensible aux difficultés de ses
concitoyens.
Il a mis une semaine en mai avant de réagir aux violences
xénophobes qui ont fait des dizaines de morts dans les townships. Attaques qu'il
a fini par attribuer à des "éléments criminels", comme pour nier toute raison
sociale au mécontentement dans les quartiers pauvres.
Selon son biographe,
Mark Gevisser, les déboires du chef de l'Etat démissionnaire s'expliquent en
partie par son "approche d'exilé et de conspirationniste de la politique", liée
à ses années de lutte contre le régime raciste d'apartheid.
Personnalité
énigmatique, habitué des discours sibyllins, Thabo Mbeki, 66 ans, a centralisé
le pouvoir en Afrique du Sud, créant un Etat fort et une économie stable, et
promu les solutions africaines pour répondre aux problèmes de l'Afrique.
Même
sur ce plan, il va quitter le pouvoir sur une note amère: s'il est parvenu au
tour de force de faire accepter au vieux président zimbabwéen Robert Mugabe un
partage du pouvoir sur le papier, la résolution de la crise à Harare reste
bloquée par la formation du gouvernement d'union.
Thabo Mvuyelwa Mbeki est né
en 1942. Son père Govan Mbeki est un compagnon de lutte de Nelson Mandela, le
premier président noir d'Afrique du Sud.
A 14 ans, Thabo Mbeki
rejoint
En 1962, il part en
Tanzanie, puis en Grande-Bretagne où il décroche un Master en économie, et en
Union soviétique pour un entraînement militaire. Il passera au total près de
trente ans en exil, également en Zambie, au Botswana, au Swaziland et au
Nigeria.
De retour au pays, il est au centre des négociations avec le régime
d'apartheid qui mènent à un gouvernement d'union nationale en 1994, dont il
devient le vice-président.
Jusqu'à son accession à la présidence en 1999, il
gère les affaires pendant que Mandela négocie avec les investisseurs et la
minorité blanche, afin de remettre à flot un pays divisé par des décennies de
racisme institutionnalisé.
Les Sud-Africains se
sont toujours interrogés sur les capacités d'unification de Thabo Mbeki.
Ce
dernier se plaît lui à souligner la croissance économique sans précédent
enregistrée depuis 2003 et la réduction du taux de chômage officiel, de 31,2% en
2003 à 25,5% en 2007.
Personne ne lui refuse la paternité de ces succès. Mais
les alliés de gauche de l'ANC lui reprochent de ne pas être assez social.
Il
l'a reconnu à demi-mot, admettant que des progrès restaient à faire dans la
lutte contre l'extrême pauvreté dans laquelle vivent encore 43% des
Sud-Africains. Dimanche, il a regretté la persistance d'une "pauvreté abjecte"
dans son pays.
L'ANC désigne le successeur de
Mbeki
TF1/LCI, le 22/09/2008
- 13h26
Après la démission
dimanche de Thabo Mbeki, le vice-président du Congrès national africain Kgalema
Motlanthe a été désigné lundi président de
Thabo Mbeki a été
poussé vers la sortie par son propre parti en raison d'"interférences" dans la
constitution du dossier d'accusation pour corruption du chef de l'ANC, Jacob
Zuma
Le vice-président du
Congrès national africain, l'ANC,
au pouvoir en Afrique du Sud, a été désigné lundi président de
Poussé vers la sortie
par son parti, Thabo Mbeki avait annoncé dimanche soir qu'il avait
remis sa démission. En décembre déjà, il avait été évincé de la
présidence de l'ANC,
lors d'un congrès aux allures de coup d'Etat interne qui avait porté à sa tête
son rival Jacob
Zuma. Dix jours après, le nouveau chef de l'ANC
était inculpé pour corruption dans le cadre d'une enquête impliquant le groupe
d'armement français Thales. Ses partisans avaient immédiatement hurlé au
complot. Le non lieu pour vice de forme, prononcé le 12 septembre, par un juge
qui a évoqué des pressions politiques dans le dossier, leur a fourni les
munitions pour réclamer la tête de Mbeki.
Kgalema Motlanthe,
connu pour sa modération, avait intégré le gouvernement Mbeki il y a quelques
semaines afin d'assurer une transition en douceur pour le camp Zuma, en tant que
ministre à la présidence. Son choix semble témoigner d'une volonté de pondérer
la crise née de la décision du comité directeur de l'ANC,
qui avait appelé samedi Thabo
Mbeki à la démission sans attendre l'alternance découlant des
élections générales. Ce stratège politique de 59 ans est l'une des figures les
plus populaires de la nouvelle équipe dirigeante du parti. Il a ces derniers
mois mené une campagne de réconciliation dans le pays, visant à rassurer la
minorité blanche et les investisseurs étrangers inquiets de la réputation
populiste de Jacob
Zuma.
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