Le PAM (Programme alimentaire mondial) recommence à nourrir en République Centrafricaine les victimes du coup d'État de mai 2001
Selon l'ONU (Organisations des nations Unies), la sécurité alimentaire en Centrafrique demeure inquiétante. A plus de quarante ans d'"indépendance", la République Centrafricaine reste bloquée dans ses contradictions et dans son développement malgré les potentialités naturelles énormes. Des associations et des organisations humanitaires en passant par des "forces obscures" jusqu'à l'Opération Barracuda, la CEMAC, la Comessa ou Cen-Sad, la défunte OUA, les Nations Unies(à plusieurs reprises et sous multiples formes) veillent à son chevet, l'assistent et gèrent au quotidien. L'état d'esprit du Centrafricain devient caractérisé et préoccupant. Tout le monde veut tout et tout son contraire à la fois. Chacun se croit épargné du danger mais se retrouve vite rattrapé par le mal profondément ancré. Personne n'est responsble de rien pourvu qu'on ait le temps de profiter un peu de ce qui reste ou que l'on ait une porte d'entrée pour se servir à son tour... Toutes les forces armées locales, sous-régionales, étrangères et le mercenariat impliqués semblent éloigner ce beau pays du rivage et activer son émiettement.
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE: Le PAM recommence à nourrir les victimes du coup d'État de mai 2001
BANGUI, 9 janvier (IRIN) - En République centrafricaine, le Programme alimentaire mondial (PAM) a recommencé à distribuer de la nourriture aux 84 000 personnes ayant souffert de la tentative de coup d'État de 2001, dans les banlieues sud de la capitale, Bangui, selon un chargé de programme de cette Agence onusienne.
Le PAM avait suspendu la distribution dans cette zone, le 26 décembre 2002, après que ses employés aient reçu des menaces verbales et physiques de la part d'individus mécontents dont les noms n'apparaissaient pas sur les listes de distribution de la nourriture.
"Nous avons reçu des menaces de civils armés prétendant appartenir à un groupe d'autodéfense et qui voulaient obtenir de la nourriture à tout prix", a confié à IRIN, mardi, le chargé de programme du PAM dans le pays, Albert Bango-Makoudou
Lors d'une distribution menée dans le deuxième district de Bangui, des jeunes ont séquestré le chargé de logistique du PAM, qui a ensuite dû être libéré par une équipe de gardes de sécurité de l'ONU, a-t-il mentionné.
En vue de trouver des solutions à cette situation, le PAM et les Femmes croyantes médiatrices de la paix, une ONG locale de femmes chrétiennes qui distribue la nourriture du PAM au sud de Bangui, ont convoqué une réunion, le 3 janvier, avec les chefs de file du sixième district de Bangui.
"Nous avons tenu cette rencontre pour leur demander de
sensibiliser leurs gens aux objectifs du projet de [distribution alimentaire] et de leur
expliquer comment s'effectue le recensement des bénéficiaires", d'ajouter M.
Bango-Makoudou.
En tout, 1 700 familles - soit environ 5 000 personnes - ont ensuite reçu des rations
suffisantes pour un mois, comprenant de la farine de maïs, des haricots, un mélange de
farines de blé et de soya, du sel et des huiles végétales. Seules les femmes ont été
autorisées à représenter leurs familles au site de distribution. "On n'a signalé
aucun incident, aujourd'hui. Nous pensons que le message a été compris", de
commenter M. Bango-Makoudou.
Il a par ailleurs rappelé que cet effort avait d'abord ciblé les 55 000 personnes jugées les plus nécessiteuses et dont les conditions de vie s'étaient gravement détériorées par suite de la tentative de coup d'État du 28 mai 2001, qui aurait été ourdie par l'ancien président du pays, André Kolingba.
"Nous avons modifié le but du projet, en tenant [davantage] compte des personnes revenues [d'exil], des gens les plus dans le besoin et des groupes prioritaires", a confié à IRIN Albert Bango-Makoudou, jeudi.
Centrafrique : La sécurité alimentaire demeure inquiétante, selon l'ONU
(01 décembre 2002)