INSTALLATION DU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION (CNT), DISCOURS DE BOZIZE, 30 mai 2003


ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L'ETAT, LE GENERAL DE DIVISION FRANCOIS BOZIZE
INSTALLATION DU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CHEF DE L'ETAT, LE GENERAL DE DIVISION FRANCOIS BOZIZE.
Retour à l'ordre constitutionnel en janvier 2OO5 (général Bozizé), dépêche AFP


ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L'ETAT, LE GENERAL DE DIVISION FRANCOIS BOZIZE
 

Monsieur le Premier ministre, Chef du gouvernement,

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,

Mesdames et Messieurs les membres du conseil national de transition,

Monsieur le président David DACKO,

Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, les Chefs de Missions consulaires, et les représentants des organisations internationales,

Mesdames et Messieurs les représentants des Partis politiques,

Mesdames et Messieurs,

J'invite l'assistance à se lever et à observer une minute de silence à la mémoire de celles et ceux qui sont tombés pour une République centrafricaine unie, digne, solidaire et démocratique.
(une minute de silence...)

Je vous remercie !

Monsieur le Premier ministre, Chef du gouvernement,

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,

Mesdames et Messieurs les membres du conseil national de transition,

Monsieur le président David DACKO,

Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, les Chefs de Missions consulaires, et les représentants des organisations internationales,

Mesdames et Messieurs les représentants des Partis politiques,

Mesdames et Messieurs,

Une grande déception née d'une grande espérance a conduit des Centrafricaines et des Centrafricains à se lever pour vouloir un changement de régime. Certains se sont battus par la parole et par la plume, d'autres comme les Forces patriotiques ont utilisé les moyens dont ils disposaient pour renverser un régime dictatorial qui a semé la mort, la misère et la désolation et qui a livré le pays à des forces étrangères.

Depuis le 15 mars 2003, c'est-à-dire depuis deux (2) mois et quinze (15) jours, la République centrafricaine vit sous un nouveau régime.

Quels que soient les moyens de cette lutte, le changement populaire intervenu a tenu de la volonté des Centrafricaines et des Centrafricains déchirés, éparpillés, humiliés dans leurs chairs et leurs honneurs. Les Centrafricains qui, aujourd'hui, ont la volonté de se retrouver, de joindre leurs efforts pour une cause noble : construire leur patrie et jeter les bases d'une nouvelle espérance.

La République centrafricaine peut, en effet, être autrement qu'elle ne paraît aujourd'hui. Cela n'est possible que prévalent l'unité, le dialogue et le sens de l'intérêt supérieur de la nation.

Nous en sommes capables !

Et c'est, notamment, cette détermination des Centrafricaines et des Centrafricains à consolider l'unité nationale par le dialogue qui est le fondement de mon action depuis le 15 mars 2003.

Mesdames  et Messieurs les membres du Conseil national de transition,

Je ne suis pas élu par le peuple centrafricain, certes !

Cependant, le changement intervenu ce 15 mars, si légitimé par un large soutient populaire pouvait conduire à la tentation grande de confier la gestion des affaires de l'Etat à une seule catégorie de compatriotes. Mais procéder ainsi serait ne pas saisir toute la profondeur de la détresse du peuple centrafricain. Procéder ainsi serait s'accaparer unilatéralement d'une victoire qui résultait d'une lutte commune. Procéder serait violer l'appel au dialogue sincère que depuis mon exil je lançais à l'endroit de mes compatriotes,  le 25 octobre 2002.

A la tête de l'Etat, et en attendant que le peuple centrafricain souverain s'exprime sur le choix de ses dirigeants, une démarche de rassemblement était et reste la seule voie pour essayer de panser nos blessures. Mais surtout cette voie de rassemblement, ce consensus permet de gérer la situation exceptionnelle de la République centrafricaine aujourd'hui.

C'est ainsi que j'ai appelé à mes côtés tant au niveau des affaires civiles que militaires, les compatriotes aux compétences multiples et variées, et de tout horizon, pour m'aider dans ma mission temporaire.

Je remercie le professeur GOUMBA, symbole de l'opposition et de la lutte du peuple centrafricain pour la démocratie la justice d'avoir accepter de conduire le gouvernement.

Je remercie, également, ceux qui ont apporter leurs contributions, si modiques soient-elles, à notre quête de la consolidation de l'unité et du rétablissement de la sécurité nationale.

Les Centrafricains, qui vivaient en exil, ont regagné leurs foyers et certains ont été rétabli dans leurs fonctions ou leurs galons. Je m'en réjoui avec eux ainsi qu'avec leurs familles. 

Que les filles et les fils dispersées retrouvent en toute sérénité leur sol !

La Terre de la mère patrie est le sens profond de l'amnistie que j'ai proclamé le 23 avril 2003 !

Je me pose alors la question avec vous, mes chers compatriotes, de savoir si le moment n'est pas venu d'examiner avec courage et hauteur notre si brève et riche histoire et nous réconcilier aussi avec elle ?

Conduire un Etat est une prise de décisions permanente. C'est une fois, les passions tombées que s'apprécie, à leur juste valeur, l'action de ceux qui, à un moment de notre histoire, ont eu en main la destinée de la République centrafricaine. Ceux-ci doivent retrouver la place qui leur convient dans la nation. Même s'ils ne sont plus de ce monde !

Mais eu égard à leurs contributions au développement de notre pays, leur mémoire devra être réhabilité car la réconciliation que nous voulons doit être globale.

C'est donc en vertu de cette démarche consensuelle et de l'attachement avéré des Centrafricaines et des Centrafricains au dialogue que le Conseil national de transition a été crée. Cet organe comme le chef de l'Etat n'est pas élu, ne peut donc nullement remplacer un parlement dont les membres sortent des urnes. C'est un organe, qui avec les autres organes, doit dans l'abnégation et la constante disponibilité  aider la République centrafricaine à passer sereinement le cap de la Transition.

Les tâches de votre institution sont les suivantes :

 - Assister le président de la République dans l'exercice de sa fonction législative, en examinant tous les projets  d'ordonnances, qui lui sont obligatoirement soumis,
 - Proposer au président de la République ou au gouvernement toutes recommandations qu'il juge nécessaire à la bonne marche de la vie de la nation.
 - Assister le gouvernement dans la rédaction de l'avant-projet de la Constitution et la préparation des futures élections générales.

J'insiste sur la dernière mission du Conseil national de transition, celle d'assister le gouvernement dans la rédaction de l'avant-projet de la Constitution et la préparation des futures élections générales. Elle est essentielle pour le retour entier de la démocratie constitutionnelle en République centrafricaine.

Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement,

Chers compatriotes du Conseil national de transition,

La démocratie de fait qui prévaut présentement doit l'être de droit.

Le consensus ne remplace pas l'expression souveraine de chaque Centrafricaine et Centrafricain par le bulletin de vote. Le peuple centrafricain doit aller aux urnes, choisir notamment son Président, es députés, ses maires ! C'est dire que la démocratie centrafricaine devra retrouver son cours normal. C'est pourquoi, la situation à tout point de vue exceptionnelle que vit notre patrie, comme toute situation de ce genre, ne saurait perdurer !

Assurément, cette situation ne s'accommode point de querelles politiciennes, partisanes qui négligeraient la condition réelle de notre pays. Il nous faut, avec la ferme volonté de tous, instaurer la sécurité partout, redresser l'économie, reconstruire l'école et la santé. C'est-à-dire, en d'autres termes, ramener la stabilité en République centrafricaine pour acter le retour à un ordre constitutionnel en janvier 2005.

C'est à nous, filles et fils de ce pays, de donner les gages de notre détermination pour la renaissance de notre démocratie. Il nous revient à travers le Gouvernement et le Conseil national de transition, de fournir ces gages par une feuille de route précise qui traduira cette détermination.

En effet, de notre volonté de nous assumer dépendra également la volonté de la communauté internationale de nous accompagner dans cette Renaissance.

Je me suis, quant à moi, suffisamment exprimé sur le sens et la limite de ma mission. Cependant, je réitère avec force le point suivant : que le Gouvernement et le Conseil national de transition oeuvrent d'arrache-pied pour la réussite de cette Transition car la nation centrafricaine attend des mesures concrètes ! .

Je vous sais à la hauteur de votre mission dans l'intérêt supérieur de votre pays !

Vous jetterez sûrement les bases solides pour le retour tant attendu de la démocratie constitutionnelle.

Je souhaite cette démocratie réelle, puisqu'elle sera le fondement d'un Etat centrafricain plus solidaire qui aura recouvré son autorité. Les dirigeants élus solidifieront alors le travail des pionniers qu'ensemble nous avons entrepris depuis le 15 mars 2003.

Vous partagez certainement ainsi ma conviction suivante : de la réussite de la Transition dépendra l'avenir serein d'une République centrafricaine unie et mobilisée pour la bataille de sa Reconstruction et de sa Renaissance. Car notre patrie peut et doit se prendre en charge ! C'est une question de volonté, de direction claire, guidée par l'intérêt général et dans l'unité.

Mes chers compatriotes, Mesdames et Messieurs,

Je vous ai parlé ce matin de Dignité et d'une Nouvelle Espérance pour nos enfants !

Allons donc de l'avant par notre Travail !

Je déclare solennellement installé le Conseil national de transition !

Je vous remercie !

Source: Copyright Réseau KODRO, Bangui, 30 mai 2003.


Retour à l'ordre constitutionnel en janvier 2OO5 (général Bozizé)

BANGUI, 3O mai 2003 (AFP) - 14h54 - Le président centrafricain autoproclamé, le général François Bozizé, a annoncé vendredi à Bangui le retour à un ordre constitutionnel en Centrafrique en janvier 2OO5.

"Il nous faut, avec la ferme volonté de tous, (...) ramener la stabilité en République centrafricaine pour hâter le retour à un ordre constitutionnel en janvier 2OO5", a déclaré le général Bozizé lors de la cérémonie d'installation du Conseil National de Transition (CNT).

C'est la première fois que le général Bozizé donne une date précise pour le retour à l'ordre constitutionnel. Lors de précédentes déclarations depuis sa prise de pouvoir par un coup d'Etat le 15 mars dernier, le président autoproclamé avait simplement déclaré que ce retour se ferait dans un délai de 18 à 30 mois.

"La situation, à tout point de vue exceptionnelle, que vit la Centrafrique (...) ne saurait perdurer. (...) La démocratie de fait qui prévaut actuellement, doit l'être de droit", a estimé le général Bozizé, ajoutant: "le consensus ne remplace pas l'expression souveraine de chaque Centrafricain, de chaque Centrafricaine".

"Le peuple centrafricain doit aller aux urnes, a-t-il insisté, notamment pour élire son président, ses députés, ses maires. C'est dire que la démocratie centrafricaine doit retrouver son cours normal".

Le général Bozizé a rappelé que le CNT ne se substituera pas à une Assemblée nationale -dissoute lors du coup d'Etat- puisque "cet organe, comme le chef de l'Etat, n'est pas élu, et ne peut remplacer un parlement dont les membres sortent des urnes".

"C'est un organe (le CNT) qui, avec les autres organes, doit dans l'abnégation et la constante disponibilité, aider la RCA à passer sereinement le cap de la transition", a-t-il affirmé.

L'ancien président David Dacko, l'un des deux membres de droit du CNT au titre d'anciens chefs de l'Etat -avec le général André Kolinbga, toujours en exil-, était présent à la cérémonie à laquelle ont assisté les personnalités politiques, les corps constitués et le corps diplomatique.

Créé en avril par décret présidentiel, le CNT a pour principale mission "d'assister le président de la République dans sa fonction législative".

Composé de 96 membres issus de toutes les composantes de la nation, il doit aussi assister le gouvernement dans la rédaction de l'avant-projet de la nouvelle Constitution, préparer les prochaines élections générales, et organiser le dialogue national.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16