LIBREVILLE, 30 mai 2003 (AFP) - 23h05 - Le ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, Pierre-André Wiltzer, a estimé vendredi à Libreville que le délai de la transition fixé à janvier 2005 par le nouveau régime centrafricain issu des armes n'était "pas déraisonnable".
Le président centrafricain autoproclamé, le général François Bozizé, qui a renversé le président élu Ange-Félix Patassé le 15 mars dernier, a annoncé vendredi à Bangui le retour à un ordre constitutionnel en Centrafrique en janvier 2OO5.
"Ce délai ne paraît pas déraisonnable", a déclaré M. Wiltzer à un journaliste de l'AFP, à l'issue d'une visite de 48HOO au Gabon où il a eu des entretiens avec le président Omar Bongo.
"Dans l'état de ce pays, organiser des élections fiables suppose de rebâtir complètement des listes électorales, une administration très endommagée. Il faut sans doute un peu de temps et que les conditions politiques soient réunies. Cela passe par un dialogue national", a estimé le ministre français.
Interrogé sur la reconnaissance de facto du régime Bozizé par la France, qui a reçu récemment son Premier ministre, Abel Goumba, à Paris, M. Wiltzer a assuré que la France restait ferme sur la condamnation du principe des prises de pouvoir par les armes.
Mais il a indiqué que Paris tenait également compte des gestes et des déclarations d'ouverture du général Bozizé, qui a composé un gouvernement de large ouverture dirigé par "une personnalité reconnue par tout le monde" et prononcé une amnistie générale.
"On ne se trouve pas dans le cadre d'un coup d'Etat militaire destiné à détruire la démocratie, mais face à des événements qui se situent dans la perspective d'un retour à la démocratie", a-t-il déclaré.
Le ministre français a toutefois souligné que l'aide de la communauté internationale à la Centrafrique serait conditionnée par "la feuille de route", le "calendrier" et les "engagements précis pour un retour à la normale" des nouvelles autorités de Bangui.
Il a indiqué qu'un sommet des chefs d'Etats de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) devait se réunir lundi et mardi dans la capitale gabonaise sur la situation en République centrafricaine (RCA).
"Les chefs d'Etat souhaitent entendre le général Bozizé et être en mesure de prendre position. Si le plan qu'il propose est jugé crédible, digne d'être soutenu, les pays de la Cémac, la France, et d'autres pays pourront dire qu'ils jugent souhaitable que la communauté internationale apporte son soutien" au nouveau régime centrafricain, a déclaré M. Wiltzer.
Le ministre français a par ailleurs souligné que la France n'avait "pas refusé du tout le principe" d'une aide financière d'urgence bilatérale à la RCA, notamment pour payer les salaires des fonctionnaires et les soldes des militaires.
"Nous souhaitons que cela puisse s'intégrer dans un contexte de retour à la démocratie", a-t-il dit, annonçant l'envoi d'experts français à Bangui "dans les tous prochains jours" pour "évaluer les besoins".
INSTALLATION DU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION (CNT), 30 mai 2003
Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16