La Centrafrique est "victime d'une occupation" camerounaise dans la zone frontalière de Garoua-Boulaï (450 km à l'ouest de Bangui), où sont apparues récemment des tensions entre les militaires des deux pays, a expliqué vendredi le préfet centrafricain en charge de cette région.

"Nous sommes victimes du fait que l'occupation camerounaise est à 1.300 mètres sur le territoire centrafricain", a assuré le colonel Dieudonné Seregaza, préfet de Bouar, capitale de la province de Nanamambéré limitrophe avec Garoua-Boulaï.

Les tensions entre forces de sécurité ont pour origine le "non-respect du tracé des frontières léguées par les colonisateurs", a poursuivi le colonel Seregaza, estimant que ces tensions ne se sont limitées qu'à de "simples gestes".

Le préfet de Bouar a par ailleurs déploré de n'avoir pu rencontrer son homologue camerounais qui, selon lui, a délégué le sous-préfet de Garoua-Boulaï quand il s'est rendu sur place mercredi avec la mission onusienne, dépêchée depuis Bangui où se trouve le Bureau des Nations unies pour la Centrafrique (BONUCA).

Un "compromis", consistant en un retrait des troupes centrafricaines et camerounaises afin de rendre la circulation fluide, a été signé à cette occasion en présence de la mission onusienne, a indiqué le colonel Seregaza.

"Quand nous nous sommes retirés, des conducteurs centrafricains en route pour le Cameroun ont été bloqués au passage de la frontière camerounaise", a-t-il encore affirmé.

Les autorités camerounaises, qui ont rendu publiques ces tensions mercredi, ont fait état de "provocations répétées" des soldats centrafricains.

Ces derniers revendiquent, selon les mêmes sources, une bande de terre de 100 mètres de large où vivent des populations camerounaises et où se trouvent des installations de leur compagnie nationale d'électricité.

(AFP, Bangui, 9 mars 2001 - 12h03)